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LA CONTINUITÉ DE LA BIBLE

[Série d’articles destinés à montrer comment le Christ, la Vérité, fut progressivement révélé dans la Bible]

« Or l’enfant croissait... »

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de décembre 1972


Au temps du Nouveau Testament, la base éducative de la première formation de tout enfant juif s’axait sur les saintes Écritures hébraïques, la Loi mosaïque et la Thora.

La synagogue locale abritait l’école de l’endroit; le maître d’école, à la synagogue, était à présent chargé de cette éducation qui avait commencé à la maison. Comme chef de famille, le père surveillait l’instruction au foyer, comprenant l’apprentissage de quelque métier dont n’était dispensé aucun adolescent juif ainsi que le voulait la tradition. L’occupation en honneur dans la famille se trouve clairement indiquée dans la Bible qui parle de Jésus comme du « fils du charpentier » (Matth. 13:55), ou du « charpentier » (Marc 6:3). Bien des images utilisées plus tard, lorsqu’il enseignait, fournissent aussi des indices de sa profession: charrue, poutre, joug, tout cela devait sortir de l’atelier de menuiserie, travail exigeant art et précision aussi bien que vigueur physique.

Du village de Nazareth où s’écoulait l’enfance de Jésus, on pouvait voir les plaines riches et les vallées fertiles de la Galilée. La rumeur du trafic des voyageurs et commerçants, malgré le caractère modeste et retiré du bourg, ne laissait pas de lui parvenir.

Au sud, à quelques kilomètres de là, s’étendait la vaste plaine d’Esdraélon, riche en froment, dont le nom grec se lit en hébreu Jizreel; c’est un territoire dont on parle souvent dans l’Ancien Testament. Une des artères les plus actives de l’Orient le traversait, reliant la côte à l’intérieur de la Palestine, et Damas, capitale de la Syrie, à l’Égypte. Les caravanes de chameaux, représentant les transports commerciaux de l’époque, sillonnaient cette grand-route, comme le faisaient d’ailleurs les pèlerins se rendant ou retournant à Jérusalem, et les voyageurs de toute sorte dont les occupations ne devaient pas manquer de captiver l’esprit alerte de tous les jeunes d’alors.

Sur la carte, Nazareth était bien loin de Jérusalem, ce centre de l’univers judaïque; elle ne s’en trouvait pas moins soumise, pour autant, à l’influence des enseignements que prodiguaient les scribes érudits et qui s’accompagnaient d’innombrables règlements cérémoniels. C’est sur l’autorité de cette assise de tradition judaïque que s’est édifié ce que l’on a, par la suite, appelé le Talmud. Il fut toléré d’y rajouter certaines interprétations, mais interdit d’y apporter des retouches en tant que telles.

L’enseignement, dans les écoles de scribes à Jérusalem, se pratiquait sur base de questions et de réponses. Les exercices accompagnant l’étude de la Loi demeuraient strictement parlés et traditionnels, élèves et professeurs s’appuyant les uns comme les autres sur la mémoire pour fournir les réponses. En pareille école, dénommée Beth Hammidrash, la Maison de l’Étude ou de l’Interprétation, l’originalité n’était guère de mise; on y jugeait en effet que pour être valable, il fallait que toute opinion émise eût le soutien de quelque précédente autorité.

Quittant l’enfance pour l’adolescence, Jésus connut donc une atmosphère orientée vers une mise en valeur profonde du vieil héritage hébraïque qui était le sien.

Jusqu’à ce qui était considéré comme étant sa majorité, c’est-à-dire douze ans, chaque jeune Juif était élève à l’école locale de la synagogue. Il avait alors atteint l’âge de se joindre à ses aînés qui observaient les jours de fête courants et assistaient aux grands festivals religieux de Jérusalem. Il est facile de s’imaginer Jésus, ayant atteint ses douze ans, attendant impatiemment et avec joie son premier festival de la Pâque. Maintenant, endossant les privilèges et les responsabilités d’un Israélite adulte, il lui était loisible de prendre une part active aux cérémonies du temple.

La fête solennelle de la Pâque, ou Pain sans Levain, commémorait un événement suprême de la rédemption de Israélites que les Égyptiens tenaient en esclavage (voir Ex. 12:1–27). C’était l’une des trois grandes fêtes où l’on s’attendait à voir tous les hommes présents au temple de Jérusalem. « Les parents de Jésus allaient chaque année à Jérusalem, à la fête de Pâque »: malgré cela, il est fort possible que Jésus enfant ne les ait jamais accompagnés jusqu’au moment où il pouvait légalement y assister aussi. « Lorsqu’il fut âgé de douze ans, ils y montèrent, selon la coutume de la fête » (Luc 2:41, 42).

Chaque année, les cérémonies de la Pâque duraient en général sept jours, après quoi Marie et Joseph, et les autres pèlerins, s’en retournaient. Comme le relate Luc: « Croyant qu’il était avec leurs compagnons de voyage, ils firent une journée de chemin, et le cherchèrent parmi leurs parents et leurs connaissances. Mais, ne l’ayant pas trouvé, ils retournèrent à Jérusalem pour le chercher » (verset 44, 45).

Assurément les temps troublés que traversait le pays ne faisaient probablement qu’accroître l’inquiétude des parents. Sans doute les voyageurs se groupaient-ils pour leur protection — ils supposaient donc qu’ils allaient le trouver dans cette foule.

« Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant » (verset 46).

Ces « docteurs », c’était sans doute quelques-uns de ces scribes renommés, ces grands professeurs de l’heure que leurs élèves honoraient du titre de Rabbi (Maître). En qualité de membres du Conseil, ou Sanhédrin, on dit qu’ils avaient pris coutume, à l’époque des grandes fêtes telles que la Pâque, d’enseigner publiquement dans le temple. Peut-être même certains d’entre eux, à cette occasion, s’engageaient dans des discussions. La sagesse du jeune Jésus, quoi qu’il en soit, et son ardent désir de s’instruire, ressortent clairement du récit évangélique. Devant la compréhension dont il faisait preuve et les réponses qu’il fournit, tous ceux qui avaient assisté à la scène demeuraient bouche bée (voir verset 47). Jésus en profitait-il pour remettre en question, auprès de ces autorités respectées, « la tradition » qu’il allait défier par la suite ? (Voir Marc 7:5–13.)

Comme une mère inquiète, Marie gronda son fils avec douceur: « Mon enfant, s’écria-t-elle, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous ? Voici, ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse. » Et la réponse de Jésus est significative: « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ? » (Luc 2:48, 49.)

Dans l’Évangile de Luc, le récit indique la distinction à faire entre Joseph, père nourricier de Jésus, et Dieu, son Père céleste. Tout conscient de sa filiation divine, Jésus semble perplexe de voir que sa présence dans la maison de son Père, le temple, est une surprise pour Marie et Joseph. Le manque de compréhension qui accueille sa réponse fournit déjà un indice de la manière dont certains de ses plus proches vont accueillir par la suite ses remarquables enseignements en plein épanouissement (voir Marc 3:21).

La famille rentre à Nazareth; à propos de Marie, l’historien dit ceci qui remet en mémoire un événement antérieur: « Sa mère gardait toutes ces choses dans son cœur » (Luc 2:51, voir verset 19); à propos du jeune garçon, il dit simplement (verset 52): « Et Jésus croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes. »

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