C’était Noël, toutes les boutiques étaient merveilleusement décorées avec leurs vitrines rutilantes, étincelantes de verts et de rouges, d’or et de bleus. Et Tanya aperçut au milieu d’un de ces étalages la plus belle chose qu’elle eût jamais vue. C’était comme une espèce de grande poupée, toute blanche et dorée, qui avait des ailes et des plumes et qui volait comme un oiseau. C’était merveilleux, mais elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi ses petites amies disaient que c’était un ange. Aussi allait-elle vite rentrer à la maison et demander à Maman ce qui en était !
« Dis M’man, dis, est-ce qu’il y a deux sortes d’anges ? » s’écria-t-elle en faisant irruption dans la cuisine; et tout en négociant du lait et des biscuits, Tanya expliqua à sa mère ce qu’elle venait de voir.
« A l’École du Dimanche de la Science Chrétienne, on nous a dit que les anges, c’étaient des pensées de Dieu. Mais si ce que j’ai vu dans cette vitrine c’est un ange, alors c’est qu’il y a deux sortes d’anges, n’est-ce pas ? »
« Eh bien, dit Maman, voyons d’abord la première espèce. Qu’en dit Mrs. Eddy dans notre livre d’étude ? » Ouvrant ensemble Science et Santé, Tanya suivit du doigt attentivement la définition que sa maman lisait à voix haute: « Anges. Les pensées de Dieu se communiquant à l’homme. » Science et Santé, p. 581;
« Tu comprends ça, mon chou ? »
« Mais oui, approuva la petite, hier, par exemple, tu m’as demandé de faire de l’ordre dans ma chambre et de ranger mes jouets avant d’aller jouer dehors: d’abord, je n’étais pas contente, j’ai refusé. Et puis, j’étais toute triste. Mais après, j’ai réfléchi et je me suis rappelé que l’heureux enfant de Dieu fait toujours preuve d’obéissance. Et je me suis dit: “Ça va, je vais tout ranger.” C’était bien là une pensée-ange, n’est-ce pas Maman ? »
« Mais bien sûr voyons, c’était une pensée-ange t’encourageant à être heureuse et obéissante comme toujours ! Les pensées qui viennent de Dieu sont de bons compagnons. Ce sont comme de bons camarades qui nous aident toujours à faire ce qui est juste; et quand nous les écoutons, nous sommes toujours heureux. Christ Jésus nous dit que les enfants entretiennent des anges célestes tout éveillés et ouverts à leur Père-Mère Dieu. » Voir Matth. 18:10;
« Bon, dit Tanya, et alors qu’en est-il de l’autre genre d’anges ? »
« Eh bien, répondit Maman, tu te rappelles la statue de la Liberté, à l’entrée du port de New York ? »
« Mais évidemment, voyons, la dame au flambeau ! »
« Cette statue n’est qu’un symbole, un symbole de liberté. Parce qu’évidemment la liberté, ce n’est pas une personne. Et de même, ces anges aux ailes emplumées, représentent la manière dont certains artistes peintres, il y a bien longtemps, s’imaginaient les anges. Mais ça ne suffisait pas pour en faire des personnages ailés. »
« Ah, bon ! dit Tanya toute joyeuse, ces anges emplumés, ce sont des anges pour rire. Les vrais anges, ce sont des pensées de Dieu qui viennent prendre soin de vous. C’est d’ailleurs ce que disent les Psaumes: “Il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes tes voies.” » Ps. 91:11.
« Mais dis M’man, reprit-elle en souriant, si les anges sont des amis spirituels, alors on peut jouer à chat avec eux ? Il me suffit de bien fermer les yeux, d’écouter une pensée-ange, et de l’attraper au passage ! Tu veux bien jouer avec moi à attraper des anges ? »
Et Tanya et sa mère ont bien fermé les yeux. Elles ont tendu l’oreille, et elles ont, l’une comme l’autre, attrapé quelques vrais anges, quelques bonnes idées spirituelles qui manifestent l’amour, la joie et la vérité.
L’idée avait pris, et, par la suite, on continua à jouer à ce jeu: chaque soir, avant d’éteindre, elles y jouaient toutes deux, remplissant leur conscience de la bonté de Dieu. Quelquefois, c’était des pensées concernant les oiseaux ou les animaux et la sollicitude avec laquelle l’Amour divin se préoccupe de toutes ses créatures. D’autre fois, il s’agissait de ces pensées qui apportent l’amour et la paix, qui montrent bien comment, sous le tendre gouvernement de Dieu, toute Sa créature connaît l’harmonie et l’amour fraternel.
Un jour, Tanya se rendit compte que ce jeu qu’elle aimait tant, était bien davantage qu’un simple jeu. En rentrant, après avoir joué dehors, elle n’avait aucune envie de manger, à l’heure du dîner. Elle voulait seulement se reposer sur son lit, ce qu’elle fit jusqu’au coucher; mais alors elle se sentait fiévreuse. Elle n’en avait même plus envie de jouer à attraper des anges, son jeu favori. Mais Maman y joua toute seule. Elle énonça à haute voix les vérités, ou pensées-anges, qui lui venaient de Dieu. Ensuite, elle demanda à Tanya de répéter avec elle une de ces vérités curatives qui lui étaient familières et puis une autre et encore une autre.
Et tout à coup, toute riante, la petite dit: « Moi aussi, je viens juste de voir une pensée-ange ! »
Elles en attrapèrent encore d’autres, et bientôt, assise contre l’oreiller, Tanya était une fois encore toute à son jeu. Elle y était tellement prise que toutes pensées de fièvre, de faiblesse, ne pouvaient plus pénétrer. Elle était parfaitement bien !
Et comme bonsoir final, comme dernière pensée-ange de la soirée, Maman lui lut la dernière partie de la définition en question, où Mrs. Eddy explique ce que font les anges: « L’inspiration de la bonté, de la pureté et de l’immortalité, neutralisant tout mal, toute sensualité et toute mortalité. »
Leurs anges avaient chassé les pensées erronées de maladie; Tanya avait réussi à attraper des pensées-anges qui lui avaient apporté le bien, la santé ! Comme c’était amusant d’attraper des anges !
