« Suis-je aimé ? » C'est une question que nous nous posons fréquemment mais que rarement nous nous posons consciemment ! Nous la posons, pourtant, lorsque nous nous demandons si famille ou amis apprécient ce que nous faisons, et ceci parce que l'appréciation que nous recherchons est une caractéristique de l'amour.
Nous posons cette question lorsque nous nous demandons si nos capacités seront reconnues et récompensées, car reconnaître et récompenser sont des expressions de l'amour. Et quand nous avons le sentiment que nous avons été privés d'une occasion de bénir, ou lorsque nous ne sommes pas sûrs d'avoir ce qui est nécessaire pour répondre à ce qui est exigé de nous, nous demandons à nouveau: « Suis-je aimé ? » Le désir de bénir et les qualités et attributs dont nous avons besoin pour bénir viennent de Dieu; ce sont des expressions de Son amour pour nous.
Grâce aux enseignements de la Science Chrétienne nous apprenons à revendiquer et à prouver notre unité éternelle avec la source de l'amour, Dieu, l'Amour divin. Depuis que l'humanité existe, les hommes ont exprimé dans une certaine mesure l'amour qui a sa source en Dieu. Jean proclama que Dieu est Amour, et il se réjouit de percevoir que Dieu révèle Son amour pour nous, en nous reconnaissant comme Ses fils. Le fils de Dieu n'est jamais séparé de l'amour de l'Amour, pas plus qu'il ne peut être séparé de Dieu. Par conséquent, il n'est jamais en quête d'amour; mais en tant qu'êtres humains nous devons le prouver. Nous devons et pouvons prouver que nous héritons de tout ce qui appartient à l'Amour. C'est ainsi que nous apprenons ce que signifie être le fils bien-aimé de Dieu.
Christ Jésus a dit: « N'appelez personne sur la terre votre père; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. » Matth. 23:9; En parlant de cette parenté divine, Mrs. Eddy dit: « La connaissance qu'a l'homme de cette vérité sublime lui donne le pouvoir de démontrer son Principe divin, ce qui, en retour, lui est indispensable pour comprendre sa filialité, son unité avec Dieu, le bien. » Miscellaneous Writings, p. 181.
L'acceptation de sa filialité spirituelle donna à Jésus le pouvoir de démontrer que Dieu est le Principe, ou cause, de tout ce que lui-même exprimait. Parce que le Principe de l'homme est Amour, Jésus racheta et rétablit ses frères les hommes, en les apparentant constamment à un Dieu aimant. Niant le témoignage des sens qui déclarent que l'humanité est privée du bien, Jésus voyait l'homme comme incluant le bien qui a son origine en Dieu, le bien qui est l'effet de la seule cause, l'Amour.
Si nous avons besoin d'être rassurés sur le fait que nous sommes bons, c'est qu'en réalité nous avons besoin d'en connaître davantage au sujet de la bonté comme étant ce par quoi Dieu exprime Sa nature, Son être. Si nous ne nous sentons pas utiles et nécessaires, nous avons besoin de considérer avec un esprit de prière combien la bonté est utile et nécessaire à Dieu comme preuve de Sa présence et combien nous sommes les expressions actives de Sa bonté. Jusqu'à ce que nous appréciions la relation qui nous unit à Dieu et que nous la démontrions, nous ne pouvons nous sentir appréciés.
Cet amour que nous cherchons, nous l'avons déjà en nous en raison de notre unité avec l'Amour divin. Si nous avons jugé l'attention pleine d'adoration que nous témoigne quelqu'un comme la preuve que nous sommes aimés, il faut la reconnaître comme un hommage trompeur rendu à notre sens personnel. C'est faire un dieu de notre faux sens du moi, ce sens même que nous devons abandonner si nous voulons percevoir notre véritable moi, notre filialité, dans lequel nous sentons toujours la tendre sollicitude du Père.
Encourager l'amour des autres pour notre moi humain nous rend personnellement responsables de la continuité de cet amour ainsi que de sa perte. Prenons ces précieux témoignages d'amour et, mentalement, sortons-les du royaume du mortel et du personnel, où des brigands — tels la jalousie, la méchanceté, la haine — pillent. Conservant précieusement tout ce qui est aimant comme ayant sa source en Dieu, nous avons mis nos joyaux d'amour dans un lieu sûr et secret, en Dieu.
Lorsque nous murmurons: « Je t'aime » à quelqu'un que nous aimons, nous pouvons silencieusement déclarer: « Je T'aime, Père, et je Te remercie de me donner Ton bien à aimer. » Et nous pouvons savoir également que la personne qui nous aime est un transparent pour l'amour que Dieu a pour les Siens.
Dieu est notre compagnon de tous les instants, une présence qui nous escorte toujours. Lorsque nous allons notre chemin, notre main dans la Sienne, la vérité qu'Il communique protège, dirige, encourage et inspire. Un passage réconfortant d'un cantique lorsque nous avons besoin de réconfort, un verset des Écritures dont nous nous souvenons lorsqu'il nous faut être patients — voilà des preuves que la Vérité est avec nous, que Dieu est avec nous. Lorsque nous affirmons une vérité simple et pure qui répond à une demande d'aide d'une autre personne, nous démontrons notre unité avec l'Amour.
Nous n'allons pas de droite et de gauche en demandant si nous sommes en vie. Nous ne nous posons pas de questions à ce sujet parce que nous savons que nous sommes vivants. Partons de là pour reconnaître que Dieu, qui est Vie, est aussi Amour. Par conséquent, nous ne devrions pas plus nous demander si nous sommes aimés que nous demander si nous vivons. La conscience qui est notre être spirituel est tout aussi inséparable de l'Amour qu'elle l'est de la Vie.
Ne nous abusons pas au point de nous demander combien nous sommes aimés et de jauger les attitudes et les actions des autres pour en tirer témoignage. Si nous sentons qu'il n'y a pas suffisamment d'amour dans notre existence humaine, ce n'est pas parce que les autres ne nous l'ont pas apporté. Il nous faut plutôt nous demander: « En quoi est-ce que je ne manifeste pas l'amour de l'Amour ? »
Avons-nous négligé de pardonner totalement les injustices subies en demandant humblement pardon au Père de nous laisser toujours abuser au point de croire qu'une caractéristique de Son amour puisse jamais être absente ? N'avons-nous donné libre cours à notre amour que pour le voir refusé, et ne recevoir en retour qu'ingratitude, dédain ou méchanceté ? Alors nous devons rendre grâces à Dieu pour le fait que l'amour que nous manifestons ne vient pas d'une personne, mais qu'il est l'amour même du Père pour Ses enfants, amour que nous reflétons. Nous sommes divinement poussés à l'exprimer comme l'authentification de cette filialité que nous apprécions. Nous ne pouvons faire moins !
Nous semble-t-il parfois que nous aimons en secret et que nous n'en sommes pas récompensés ouvertement ? Celui qui cherche constamment à louer Dieu ne recherche pas de louanges pour lui-même. Il sait que la nature de Dieu doit être exprimée dans la nature aimante de Sa création et que, en tant que bonté individualisée de Dieu, nous accomplissons ce qu'Il veut faire et projette. Nous sommes éternellement inclus dans Sa connaissance, c'est-à-dire dans Son amour. Dans Son amour se trouvent toutes les qualités de l'Amour pour que nous les revendiquions, les vivions, les exprimions. Nous pouvons chanter: « Je suis tellement aimé — et je peux le prouver ! »