Pour bien des humains la plus grande partie de l'existence se passe en lamentations, plaintes, rancœurs, regrets du passé et crainte de l'avenir. Tout ce temps perdu pourrait être employé en activité constructive. Comment ? Si nous nous tournons vers la Bible, nous trouvons d'innombrables promesses de consolation, non pas vagues ni pour un temps à venir, mais positives et d'actualité.
Lorsque le peuple d'Israël gémissait dans sa détresse, Dieu fit parler Jérémie de façon catégorique mais pourtant combien consolante: « Cesse de pousser des gémissements, et que tes yeux ne versent plus de larmes; car ton travail aura sa récompense. » Jér. 31:16 (version synodale); La promesse s'accompagne d'une demande d'activité, de coopération: « ton travail ». Mais que signifie « ton travail » ?
Par l'étude de la Bible et de la Science Chrétienne, nous comprenons que ce travail consiste en un effort pour changer radicalement de pensée. C'est un appel à l'établissement d'une nouvelle base de pensée. Cette base est le roc, Christ, ou Vérité, qui conduit au réel, à l'éternel, à la conscience spirituelle éveillée. « Ton travail », c'est mettre en activité des pensées vivantes, saines et saintes, des pensées justes qui s'extérioriseront en une vie plus abondante, une santé meilleure, un comportement plus juste et une attitude plus sainte. Pour en arriver là, il faut reconnaître la présence d'un seul Dieu, le bien infini, bénissant toute Sa création et la maintenant dans l'harmonie, la paix et la joie.
A ceux qui paraissent être dans la détresse, parler d'harmonie, de paix et de joie, peut être absurde, incompréhensible et même irritant. Cependant, lorsque nous sommes endormis dans nos cauchemars de détresse, la seule chose qui peut nous aider, c'est de nous réveiller.
Le pouvoir de réveiller l'humanité souffrante a été donnée au Christ. Devant une foule de gens qui souffraient, accablés tout comme de nos jours sous le poids de la maladie, des infirmités, de la souffrance et de l'injustice, le Maître Christ Jésus proposa: « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » Matth. 11:28; Seul le Christ, « la manifestation divine de Dieu, qui vient à la chair pour détruire l'erreur incarnée », Science et Santé, p. 583; comme le définit Mrs. Eddy dans Science et Santé, peut parler avec suffisamment de force pour éveiller la conscience humaine égarée dans ses vains rêves de souffrance.
Le Christ enseigne par la Science divine que, malgré les apparences, tout est Esprit et non matière, Amour et non haine. Il nous éclaire pour nous faire réaliser que c'est nous-mêmes qui, par ignorance, nous chargeons des lourds fardeaux encombrants de la matérialité et de l'égotisme. Tous ces fardeaux transmis de génération en génération ne sont en réalité qu'illusions; mais comme ils semblent lourds, fatigants, déprimants ! Celui qui porte le lourd bagage d'un moi mortel, sensuel et pécheur, un pauvre moi qui se lamente, ramenant tout à soi, s'enchaînant lui-même à la morbidité et à un esclavage stérile, celui-là n'entrera jamais dans le royaume des cieux.
Alors, comment se débarrasser d'un tel fardeau ? Christ Jésus nous apporte la réponse: « Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes. » Matth. 11:29; Le joug du Christ est un joug d'amour. Ses préceptes peuvent se résumer en deux commandements très simples: aimer Dieu, le bien, par-dessus tout, et son prochain comme soi-même.
Quand, dans la Science divine, nous commençons à comprendre Dieu, nous pouvons L'aimer par-dessus tout. L'orgueil fait place à l'humilité, l'agressivité à la mansuétude, le lourd fardeau de l'égotisme cède à la douceur de l'amour du prochain. Commençant ainsi à nous débarrasser d'un faux sens du moi, nous nous apercevons que le péché lâche prise, car le seul endroit où il puisse s'accrocher est la conscience charnelle. Nous n'éprouvons plus ni rancune ni rancœur, ni désir de vengeance vis-à-vis du prochain. Nous comprenons avec compassion qu'il lui semble être ce qu'il a cru qu'il était. Il se croit un pauvre mortel cherchant une voie, devant faire face aux mêmes problèmes qui nous assaillent tous, puisque nous sommes apparemment tous dupes du même mensonge, savoir la croyance à une vie séparée de Dieu, une vie dangereuse et incohérente dans la matérialité.
Si nous continuons à suivre le Christ, nous montons plus haut et voyons qu'en réalité il n'y a qu'un créateur, une création, et une seule espèce d'homme, l'homme fait à l'image et à la ressemblance de Dieu, spirituel et parfait. Nous apprenons à aimer cet homme, à nous identifier à lui et nous réalisons que ce qui est vrai pour nous, l'est également pour notre prochain. Ainsi nous commençons à l'aimer à la lumière de la compréhension divine. Le désir d'aider autrui nous apparaît, le désir de donner du meilleur de soi-même se manifeste et l'occasion de l'exprimer nous est offerte.
C'est dans la joie que nous partageons cette nouvelle et merveilleuse révélation; nous voyons que nous sommes maintenant enfants de Dieu — notre prochain et nous-mêmes. Nous cessons de nous identifier à un homme charnel, malade, souffrant et mortel. Alors les gémissements cessent, la joie et la gratitude montent vers Dieu en chants de louange, et notre vision du ciel qui avait été obscurcie par le faux sens du moi, s'éclaire. Nous comprenons mieux la suite de la déclaration de Jésus: « Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. » v. 30;
Nous arrivons alors au repos en Christ, repos qui n'est jamais passif, mais au contraire toujours actif, car il reconnaît continuellement et invariablement la perfection de la création divine. Il n'admet aucune autre création. Il reconnaît que Dieu est le Père de tout, y compris l'homme. Il rejette tout ce qui est dissemblable au bien.
Il appelle le voyageur fatigué et lui dit: « Dépose tes bagages inutiles et avance vers la lumière. Saisis de tes mains libérées la lentille de la Science Chrétienne; à travers sa pureté de cristal sans défaut, tu auras une vision comparable à celle des vers du poète cité par Mrs. Eddy dans Miscellaneous Writings:
Lorsque le puissant souffle de la Vérité
Aura fait disparaître, comme un tourbillon,
Le sombre et triste amas des duperies humaines,
Alors l'Entendemetn régnera sur la terre,
Et l'homme apparaîtra, comme né à nouveau,
Marchant à la clarté d'un éternel printemps,
Comme une chose sainte exempte de matière. » Lalla Rookh, poème de Thomas Moore, cité dans Mis., p. 51.
Oui, nous pouvons cesser nos lamentations. Nous pouvons aimer Dieu par-dessus tout et devenir l'homme tout neuf que le Christ nous présente, neuf pour la conscience humaine qui s'éveille, mais éternel pour Dieu et le sens spirituel qui est toujours éveillé.
C'est dans la joie que nous nous mettons au travail pour nous dépouiller du faux moi mortel afin d'arriver à comprendre l'homme pur que Dieu a créé, et que Christ Jésus révéla à la perfection — cet homme qui reflète la Vie, la Vérité et l'Amour. C'était en démontrant cette même pure transparence de pensée que Mrs. Eddy accomplit ses guérisons merveilleuses, souvent instantanées.
Travaillant individuellement et collectivement à cette grande purification de la pensée, nous serons à même, grâce au sens spirituel, d'unir nos voix aux chants d'allégresse des enfants de Dieu, et de ressentir la brise bienfaisante de la Vérité bénissant toute la création.