Des millions d'êtres se trouvent malheureux et troublés à notre époque de révolution où l'humanité cherche à explorer de nouvelles techniques en matière de sciences physiques, à atteindre la satisfaction au moyen d'idéologies matérialistes et à examiner de nouveaux et pourtant anciens codes moraux et religieux.
Pour valables et utiles que soient bon nombre de ces inventions, de ces idées et de ces vues nouvelles, même les meilleures d'entre elles n'en semblent pas moins accroître et non diminuer la pression des événements quotidiens. De nouvelles expériences politiques n'ont en général pas réussi à éliminer cet antique fléau aux mille masques que constitue la tyrannie despotique. Bien que de nombreux et anciens systèmes de morale et de religion soient fondamentalement justes et salutaires, ils ne sont pas complètement satisfaisants pour autant, et ils ne permettent pas non plus d'utiliser la puissance divine de façon pratique, parce qu'ils ne reconnaissent ni l'essence des lois de Dieu ni leur nature scientifique.
Il en résulte que, partout, hommes et femmes recherchent le bonheur et la solution de leurs problèmes sans y parvenir. Bien des jeunes espèrent trouver la liberté dans le dérèglement. Leurs aînés, le plus souvent, dérivent à vaul'eau sans réagir. Où se trouve le remède ? Comment, individuellement, pouvons-nous aider à arranger les choses ? En définissant à nouveau ce qu'est la loi de Dieu, le bien, et en l'appliquant. Patriarches et prophètes définirent en partie cette loi; par la suite, Christ Jésus l'énonça et démontra d'une manière incomparable la puissance dont cette loi est dotée pour résoudre toutes les difficultés humaines et pour amener le bonheur et la tranquillité d'esprit.
En fait, la loi, telle que Jésus la déclara, consiste non pas seulement à aimer Dieu pardessus tout, mais encore à aimer son prochain comme soi-même. Au cours de sa brève carrière, le Maître illustra de bien des manières ce qu'il entendait par aimer son prochain. La Bible nous en donne un exemple remarquable quand elle le dépeint lavant les pieds de ses disciples. Voyant leur air perplexe, Jésus leur dit: « Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m'appelez Maître et Seigneur... Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres. » Jean 13:12–14;
Jésus montra là d'une façon touchante ce qu'il espérait de ses disciples de toute époque, savoir, l'expression manifeste de la véritable humilité entre eux comme vis-à-vis de leurs semblables. Il indiqua qu'en quelque occasion de servir, un esprit d'humilité, de dignité et de tendresse démontre bien l'essence même de la loi de Dieu. Et Jésus savait bien aussi qu'en percevant leur propre identité et celle de leur prochain en tant que l'image de l'Amour, le reflet spirituel de Dieu, les humains se sentiraient poussés à être humbles et aimants.
Le geste de Jésus, lavant les pieds de ses disciples, nous exhorte tous à faire preuve d'un esprit semblable au sien. C'est comme une remontrance adressée à tous ceux qui traitent avec condescendance ceux dont ils ont la charge ou le soin, qu'ils soient parents ou ecclésiastiques, employeurs ou employés, hommes d'affaires ou gens de métier, condescendance qui résulte en salles de classe sans joie, en églises aux trois-quarts vides, en bureaux au travail pesant, en activités professionnelles mornes. Ce geste de Jésus illustre l'importance capitale de vaincre le pharisaïsme, la propre justification, la prétention — impulsions humaines qui érigent des barrières entre voisins et divisent les nations entre elles — et de bien mettre en lumière notre véritable nature en tant que ressemblance de l'Amour.
Dans son livre intitulé Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne qui se base sur les œuvres de guérison et de régénération de Jésus, écrit: « L'expérience montre que l'humilité est le premier pas en Science Chrétienne où tout est gouverné non pas par l'homme ou par des lois matérielles, mais par la sagesse, la Vérité et l'Amour. » Mis., p. 354.
Et on peut lire page 366 et 367 du même ouvrage: « Les théories mensongères dont le nom est légion, toutes dorées de sophismes et de ce que Jésus jamais ne posséda, c'est-à-dire la simple érudition livresque — la lettre sans l'esprit, sans l'évangile, sans la démonstration — n'ont point leur place en Science Chrétienne. Cette Science exige que l'homme soit honnête, juste et pur; qu'il aime son prochain comme soi-même et qu'il aime Dieu suprêmement. »
    