Sans aucun doute, les hommes ont surtout besoin de comprendre ce qu'est la vraie prière. Les Scientistes Chrétiens sont toujours très reconnaissants que Mary Baker Eddy, fidèle messagère de Dieu, leur ait révélé avec une clarté scientifique la valeur positive de la prière qu'enseignait et pratiquait le grand Nazaréen. Pour chacun et dans n'importe quelle situation, le pouvoir de la prière est redevenu accessible.
Mrs. Eddy connaissait l'immense portée de la prière juste. Elle savait que c'est là le fondement du succès. Aussi n'est-ce point par hasard que dans son livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures, le chapitre sur la Prière occupe la première place. L'exhortation qu'elle nous adresse dans Miscellaneous Writings (p. 127) est significative: « Il est une chose que j'ai beaucoup désirée et que de nouveau je demande avec instance: qu'ici et ailleurs, les Scientistes Chrétiens prient chaque jour pour eux-mêmes; non point en paroles ni à genoux, mais mentalement, humblement, d'une manière pressante. Lorsqu'un cœur, une âme affamée supplie le Père-Mère Dieu de lui donner du pain, ce n'est pas une pierre qu'il reçoit — il obtient plus de grâce, d'obéissance et d'amour. » Dans le calme d'une sainte contemplation, nous pouvons saisir la substance spirituelle qui constitue notre être véritable; elle embrasse tout ce dont nous avons besoin et satisfait nos plus hautes aspirations. Cette conscience de la réalité chasse les ombres des concepts humains limités et détruit le péché, la maladie, la mort.
Dans la parabole du Maître, l'enfant prodigue fait un pas décisif lorsqu'il résout de se lever et d'aller vers son père. Interprété spirituellement, « se lever » veut dire se détourner d'un concept de vie limité, matériel pour revenir à la maison du Père. Les excellents effets de la prière juste sont confirmés par la fin de ce beau récit, montrant que le père vient à la rencontre du fils prodigue et lui donne d'abondantes bénédictions.
Dans la prière chrétiennement scientifique, l'unité du désir et de la manifestation est chose merveilleuse. Il importe que dans un esprit de prière nous nous examinions chaque jour; il faut nous demander si nous souhaitons pardessus tout être un avec Dieu, et si nous tenons à cela plus qu'à n'importe quelle autre chose. Nous découvrirons peut-être que parfois nous cherchons encore le bien dans la mauvaise direction, que nos regards s'attachent aux concepts matériels, que la volonté ou la crainte humaines entravent nos progrès.
Maintes fois l'auteur du présent article s'est aperçu que lorsqu'il se détournait des apparences matérielles et s'efforçait avec sincérité d'obéir au premier commandement, d'aimer Dieu, de mettre toute sa confiance en Lui, il voyait apparaître la réponse au problème qui l'occupait. Des désirs légitimes qui semblaient voués aux échecs ou ne pouvoir se réaliser qu'à grand-peine s'accomplissaient d'une manière divinement naturelle et spontanée, souvent d'une façon qui surpassait ses plus belles espérances.
Il y a quelque temps, l'auteur fut bien chagriné par un décret officiel dont l'application ne semblait pas se justifier dans son cas. S'adressant aux fonctionnaires, il tâcha d'expliquer la situation, mais comme cela ne servait de rien, il eut recours à une autorité supérieure. Encore une fois, les fonctionnaires de son propre pays et ceux des autres nations que la chose regardait aussi, lui dirent qu'à leur grand regret il n'y avait rien à faire. A vues humaines, la situation paraissait irrémédiable. Soudain l'auteur se rendit compte qu'il s'était adressé à maintes personnes et à bien des bureaux, mais qu'il n'avait pas eu recours au tribunal le plus élevé. Dès lors il cessa ses démarches humaines pour s'attacher à cette vérité: la justice existe en Dieu dont la sagesse gouverne et dirige toutes choses.
Sans se troubler, sûr de la protection divine, il put voir que sa première tâche consistait à démontrer davantage la fidélité envers Dieu et Sa loi. L'effet fut extraordinaire. Le jugement qui intervint fut entièrement favorable à l'auteur. Celui-ci peut en outre affirmer avec reconnaissance que, touchant sa santé, sa profession, et aux heures de péril apparent pendant la dernière guerre, lorsqu'il abandonnait ses vues et ses opinions humaines pour obéir aux ordres spirituels, il voyait se réaliser cette parole de Jésus (Luc 11:10): « Quiconque demande, reçoit. »
Le Nouveau Testament enseigne que la prière a sa source dans le profond désir de mieux comprendre que l'homme est un avec Dieu. Les effets physiques de la prière sont, comme le dit une version de la Bible, les « signes qui l'accompagnent. » L'Évangile de Luc relate qu'à leur retour les soixante-dix disciples envoyés par Jésus lui firent ce rapport (10:17): « Les démons mêmes nous sont assujettis en ton nom. » Mais la réponse du Maître indiquait une réalisation encore plus importante: « Toutefois, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont assujettis; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. » Il prouva que les idées de la Vérité sont la substance de toutes les choses réelles. A la page 307 de Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy déclare: « Dieu vous donne Ses idées spirituelles, et celles-ci vous donnent à leur tour les ressources quotidiennes. »
Rendons-nous bien compte que pour être sincère, la prière doit changer non seulement nos pensées, mais nos actes. La prière du Scientiste Chrétien est active. Une conscience docile au Principe divin peut se comparer à la caisse de résonance d'un instrument qui, sans effort, capte les vibrations des cordes et communique à l'instrument son timbre individuel. De même la santé, l'abondance, l'harmonie, toutes les choses nécessaires, sont immédiatement le partage des disciples qui se tournent sans réserve vers l'Amour et reçoivent le bien qu'il donne. Les questions des humains trouvent toujours leur réponse dans la compréhension de Dieu et de l'homme réel.
Constamment donc, les Scientistes Chrétiens, par la pensée et l'action justes, c'est-à-dire par la prière fervente, s'efforcent de reconnaître la vraie place de l'homme dans l'ordre divin et de s'y maintenir. Cet état de conscience permet de connaître l'amour et l'harmonie dont Dieu est la source. Elle est certes libératrice la prière qui permet de rejeter les fardeaux — la fausse responsabilité personnelle, l'accablement, les maux physiques — pour saisir les éternelles idées de l'Amour.
Savoir prier vraiment, rien n'est plus essentiel. Pénétrés du fait que Dieu, le bien, est tout, nous jouissons de Son harmonie et prouvons notre filialité divine. Notre être se trouve en Dieu seul, et par Sa lumière « nous voyons la lumière. »