Lorsque nous quittons le foyer paternel pour entrer dans le vaste monde où chacun travaille, ne devrions-nous pas nous réjouir plutôt que de trembler et de douter? Il se peut que ces suggestions se soient présentées: « La tâche qui t'attend est formidable; tu seras bien loin de tes parents et de ceux qui t'aiment; ton nouvel entourage n'aura pas de sympathie pour la foi dans laquelle on t'a enseigné à demeurer ferme. »
Ceux qui comprennent que l'avenir leur réserve de magnifiques occasions de servir pourront immédiatement réduire ces suggestions au silence par le « subtil murmure » de la Vérité. Se trouvant pour la première fois en face du monde des affaires, l'étudiant voit qu'en apparence une foule de jeunes gens cherchent des places et sont prêts à le devancer. Peut-être a-t-il l'impression qu'il est inférieur à beaucoup de ses camarades ou qu'il n'est pas doué pour les affaires. Le Scientiste Chrétien ne peut persévérer dans ces fausses croyances. Sachant que le présent lui offre un remède, il ne redoute point l'avenir. Les pages de son livre de texte inspiré, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mrs. Eddy, lui fournissent la « clef » capable d'ouvrir la porte de l'intelligence spirituelle; il apprend ainsi pas à pas ce que sont les vraies affaires, ce qu'est l'univers réel composé d'idées dont lui-même exprimera l'activité.
Son étude lui enseigne bientôt que la Science Chrétienne rejette le sens matériel pour adopter le sens spirituel des choses. S'il se montre persévérant, il commence à voir l'univers sous un jour nouveau et plein de beauté. Il contemple l'univers de l'Entendement divin où chaque idée, régie par le divin Principe, est sans cesse occupée à refléter Dieu. « L'univers, » écrit Mrs. Eddy à la page 295 de son livre de texte, « est rempli d'idées spirituelles, que Dieu développe, et elles obéissent à l'Entendement qui les crée. »
Sans doute cet univers paraît étrange au sens matériel, qui ne reconnaît que ce qu'on peut voir et sentir matériellement; mais pour le sens spirituel, c'est un monde plein de beauté et d'harmonie spirituelles. La dépression n'y peut entrer. La guerre, la crainte, la convoitise, l'avarice et leurs suites n'y trouvent aucun point d'appui. Il n'inclut ni la surproduction, ni les systèmes monétaires défectueux; il ignore la baisse des valeurs ou la désorganisation du commerce. Semblables aux notes ou aux nombres qui sont gouvernés par des lois fondamentales, toutes les idées de Dieu sont gouvernées par le Principe; chacune d'elles a sa place qu'aucune autre idée ne saurait occuper.
En musique ou dans les mathématiques, l'étudiant admet des lois fondamentales; ne devrait-il pas également commencer à comprendre qu'étant spirituel et non pas matériel, le vrai univers dans lequel il vit se compose d'idées aussi libres et sans entraves que le sont les nombres ou les notes musicales? En arithmétique, peut-on s'imaginer une pléthore de six, de cinq ou de trois? D'autre part, le compositeur d'une belle symphonie y introduira- t-il des sons superflus qui détruiraient l'harmonie de son œuvre? Ainsi dans la Science de l'être nous pouvons compter que la providence divine prévoit de l'occupation pour tous; et si nous sommes au service de Dieu, notre travail est béni et devient permanent.
Reconnaissons la sagesse parfaite du créateur, et sachons que Son univers parfait n'implique ni l'excès ni le manque. Ayant perçu cette vérité, ne devons-nous pas nous attendre à voir agir dès maintenant dans nos circonstances humaines la loi qui gouverne l'univers spirituel?
Muni de cette vérité, le jeune travailleur ira de l'avant; il sera sûr de sa place et prêt à faire la volonté de Dieu en rendant service à ses frères. En vérité, le service est la route du ciel. Quand la conscience commence à percevoir l'univers des idées, on remarque qu'il y a beaucoup à donner, beaucoup à accomplir, et bien des sujets de joie. Envers son employeur, on peut faire preuve de loyauté, de confiance, de probité, de ponctualité, tout en se rappelant qu'on est occupé des affaires du Père qui récompense vraiment le bon travail. Envers ses collègues on peut exprimer la bonté, la coopération, la patience, la fidélité, la confiance, en se souvenant qu'aimer son prochain comme soi-même, c'est obéir au commandement du Maître qui nous a dit: « Tout ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le leur aussi vous-mêmes; car c'est là la loi et les prophètes. » Voilà donc les vraies affaires, qui consistent à servir Dieu et l'homme. Elles n'impliquent point d'échecs ou de carrières brisées. Acquérant une intelligence spirituelle toujours plus excellente, le travailleur suit la ligne du progrès; chaque nouvelle expérience lui rapporte des fruits; chaque tournant de la route lui permet de discerner certains aspects des affaires du Père. Ces vues sont si intéressantes, si satisfaisantes, que le travailleur comprend la vérité de ces deux passages écrits par notre Leader (Message to The Mother Church for 1901, p. 1): « Soyez assurés que le puissant bras de Dieu ne vous fera jamais défaut tant que vous serez à Son service. » « Le baptême de l'Esprit, le rafraîchissement et la vigueur qu'apporte la communion de l'humain avec le Divin, vous ont amenés jusqu'ici. »