Une personne qui étudiait depuis quelque temps la Science Chrétienne fut obligée de quitter le foyer familial pour s'établir dans un État lointain où elle n'avait point d'amis. Impliquant de nouveaux contacts dans les affaires, ce changement exigeait de la consécration et du courage. Des visages inconnus, un milieu étranger, une tâche nouvelle! Sa demeure temporaire, une petite chambre d'hôtel qu'il fallait éclairer même en plein midi, paraissait aggraver encore les problèmes du moment.
Un soir, alors que la situation lui semblait particulièrement pénible, elle arriva chez elle fort découragée. A peine eut-elle fermé la porte de sa chambre qu'elle se sentit entourée d'une atmosphère plus lourde encore; elle se laissa tomber dans un fauteuil et pensa: « Cette chambre ressemble à une tombe! » Elle comprit immédiatement qu'il fallait renverser cette suggestion morbide; et à l'aide de la Concordance, elle ne tarda pas à trouver dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, le passage suivant (p. 44): « L'enceinte solitaire de la tombe offrit à Jésus un asile contre ses ennemis, un endroit où il pouvait résoudre le grand problème de l'être. » Jésus, notre Conducteur, put transformer un sombre endroit qui rappelait la mort en un lieu de victoire et d'activité joyeuse. Il résolut « le grand problème de l'être; » et comme nous le dit la page suivante, il sortit de la tombe « couronné de la gloire d'un succès sublime, d'une victoire éternelle. » Au cours de son voyage terrestre, il détourna toujours sa pensée du moi pour la porter avec amour vers Dieu et l'humanité.
Poursuivant son étude avec plus de soin, la Scientiste Chrétienne médita ces paroles: « Un asile contre ses ennemis. » Quels sont nos ennemis? Prenant la Concordance des autres ouvrages de Mrs. Eddy, la chercheuse fut guidée vers ce passage de Miscellaneous Writings (p. 8): « Considérez simplement comme votre ennemi ce qui souille, dégrade et détrône l'image du Christ que vous devez refléter. » Dans le même article, intitulé: « Aimez vos Ennemis, » Mrs. Eddy montre que ceux que nous tenons pour nos ennemis se trouvent souvent être nos meilleurs amis; car lorsque les humains déçoivent nos espoirs, trompent notre confiance et ne nous offrent pas la compagnie agréable que nous désirons, nous sommes poussés à nous rapprocher de Dieu et nous cherchons à mieux Le comprendre; alors nous pouvons atteindre à la conscience spirituelle dans laquelle nous trouvons le vrai contentement. Loin d'impliquer la perte ou la destruction des relations et des amitiés humaines normales, ce progrès les rend plus satisfaisantes; car en élevant le Christ dans notre conscience, nous pouvons aider nos frères; et ce travail, fondé sur des buts et des services ennoblissant quiconque y participe, nous procure des amitiés sacrées et durables.
La Scientiste vit que ce qui ressemblait à une expérience pénible pouvait devenir le point de départ d'une grande croissance spirituelle. Comme elle n'avait pas de visites, elle consacrerait ses soirées à la recherche d'une meilleure intelligence des vérités spirituelles; elle pourrait aussi extirper de sa pensée les fausses caractéristiques qui semblaient parfois obscurcir « l'image du Christ » qu'elle devait refléter. Sa solitude apparente lui permettrait de dépouiller certaines croyances restrictives, les mesquins conflits de la mortalité, les exigences égoïstes des contacts personnels. Ainsi se présentait l'occasion d'apprendre à estimer et à démontrer le sens spirituel de l'être qui seul peut vraiment nous satisfaire. Car, selon les paroles du Psalmiste: « Quel autre que toi ai-je au ciel? Sur la terre aussi, je ne prends plaisir qu'en toi. »
Cette révélation s'accompagna d'une joyeuse attente des progrès à venir, si bien que la Scientiste Chrétienne saisit avec empressement les avantages qui lui étaient offerts. Pendant les six mois qui suivirent, elle occupa la même chambre qui devint pour elle une retraite bénie. Quelle joie elle éprouva plus tard lorsque la leçon qu'elle avait apprise put être appliquée et démontrée au profit d'une collègue qui luttait à son tour contre un sens d'isolement!
Parvenir à la conscience spirituelle, vaincre les caractéristiques erronées et renoncer aux faux appuis, ce n'est point là l'œuvre d'un moment. Nous devons y tendre constamment et sans cesse; mais rien ne récompensera mieux nos efforts. Où trouverons-nous un bonheur aussi pur, une activité, une joie, une paix qui nous donnent tant d'inspiration? Les qualités spirituelles qui s'expriment parce qu'elles sont fermement établies constituent l'attraction véritable; elles nous mettent en contact avec ceux qui s'efforcent comme nous de bâtir spirituellement, et nous trouvons ainsi les satisfactions que procure la vraie société.
Dans l'accomplissement de leur tâche, les Scientistes Chrétiens devraient être diligents et joyeux; il ne devraient point consacrer de temps à s'apitoyer sur eux-mêmes, à encourager leurs propres faiblesses, à chercher vainement le bien dans la matérialité; car cette recherche aboutit nécessairement aux espoirs déçus, aux insuccès, à l'isolement et à l'inquiétude. Dieu seul est la source du bien, de la joie sans mélange, de la paix permanente. La Science Chrétienne nous fait connaître Dieu; elle nous permet de voir la réalité et de nous attacher fermement à ce guide infaillible qui nous conduit à la vie éternelle.
Nous ne demandons pas que Ta vérité triomphe, car il ne peut en être autrement: sa victoire est assurée dès la création du monde. Mais nous demandons de participer à cette grande victoire, d'être les humbles et fidèles disciples qui suivent Ta bannière dont ils ont vu se déployer la magnificence,— gloire qui surpasse toutes les gloires, splendeur plus grande que celles de l'univers visible, de l'aurore ou du soleil couchant.—