Les enfants jouent volontiers à des jeux bien simples et ne s'intéressent guère qu'à leur entourage immédiat, soit au foyer soit à l'école; mais à mesure qu'ils grandissent, leurs connaissances augmentent, leurs perspectives s'élargissent, et leurs intérêts deviennent plus nombreux et plus variés. Aussi Paul disait-il en parlant de lui-même: « Lorsque je suis devenu homme, je me suis défait de ce qui tenait de l'enfant. »
En étudiant la Science Chrétienne, on voit se produire un changement qui rappelle cet abandon des choses matérielles, car on découvre bientôt qu'on n'a plus la même attitude à l'égard des occupations journalières. La plupart d'entre nous avaient sans doute des intérêts ou des ambitions multiples. L'un cherchait avant tout les connaissances intellectuelles; l'autre aspirait aux richesses. Tel désirait ardemment le pouvoir, ou peut-être s'absorbait entièrement dans une affection humaine.
Mais à mesure qu'il progresse dans son étude de la Science Chrétienne, le disciple constate que ces divers intérêts lui apparaissent sous un jour nouveau: il voit que c'est l'avancement spirituel qui prime tout, le soin avec lequel il cherche constamment à refléter son créateur. Il découvre qu'il ne s'agit pas pour lui de devenir « quelqu'un, » puisqu'il a réellement toujours été homme, c'est-à-dire l'image et la ressemblance de Dieu. S'il veut progresser sans cesse, il doit utiliser la puissance de l'Amour pour dissiper les brumes de l'erreur qui voudraient l'empêcher de voir l'homme réel.
Comparés à cette grande tâche, les jouets du penser matériel semblent puérils et mesquins. Les talents intellectuels égaleront-ils jamais le « cœur sage et intelligent » que donne la communion avec l'unique Entendement, l'omniscience? Quelles richesses pourrait-on comparer avec celles que Jésus commandait à ses disciples de s'amasser dans les cieux, dans la conscience spirituelle « où ni les vers ni la rouille ne détruisent et où les voleurs ne percent ni ne dérobent » !
Le divin Principe ou l'omnipotence est l'unique pouvoir; et l'adhérent de la Science Chrétienne reflète ce pouvoir dans la mesure où il comprend son union avec le Père-Mère Dieu. Sa vraie place est celle qu'il occupe en Dieu, dans l'Entendement, car « c'est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être. »
Aux pages 115 et 116 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, notre bien-aimée Leader, Mary Baker Eddy, décrit d'une manière remarquable la « traduction scientifique de l'entendement mortel. » Dans ce merveilleux processus, le «troisième degré» s'appelle « Compréhension; » ici le sens spirituel prévaut, et la conscience abonde en « sagesse, pureté, intelligence spirituelle, pouvoir spirituel, amour, santé, sainteté. »
Cependant, bien qu'ils sachent que le progrès spirituel est la seule affaire dont ils doivent réellement s'occuper, les disciples retardent parfois leur croissance en se détournant pour considérer les jouets matériels des faux plaisirs qu'ils devraient exclure de leur pensée; mais tôt ou tard, grâce à une compréhension meilleure, les jouets du sens matériel se réduisent au néant devant l'éclat de la Vérité. Celui qui hésite parfois à renoncer aux jouets de la matérialité devrait être patient et plein de compassion envers les humains qui s'attachent trop longtemps à ces hochets, comme aussi envers ceux qui, dans leur ignorance des grandes vérités de la Science Chrétienne, prennent les illusions pour des réalités.
Nous ne blâmons pas les enfants parce qu'ils s'amusent. Quelquefois même, nous partageons leurs amusements, tout en sachant fort bien que nous avons affaire à des jouets. Souvenons-nous toujours que les choses matérielles sont sans réalité, et ayons conscience de la Vie réelle, éternelle, toujours présente, qui est Dieu.