Ce que la Science Chrétienne enseigne au sujet du mal est fort clair: le mal est irréel. Comment Mrs. Eddy parvint-elle à cette découverte, qui exerce aujourd'hui une si grande influence sur la pensée du genre humain? Acceptant d'une manière implicite le fait que Dieu est le bien infini, elle en conclut avec raison que le bien seul est réel. En d'autres termes, elle fit ce raisonnement: puisque Dieu est le bien infini, le contraire apparent du bien, ce qu'on nomme le mal, ne saurait avoir d'existence véritable. Mais que de courage il lui fallut pour maintenir sa découverte en face de l'opposition du monde! Car on doit convenir qu'en 1866, époque où fut découverte la Science Chrétienne, Mrs. Eddy était seule à donner entièrement gloire à Dieu en niant la réalité d'un pouvoir contraire au bien. A la page 567 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, elle écrit: « Pour l'Amour infini, toujours présent, tout est Amour, et il n'y a pas d'erreur, il n'y a ni péché, ni maladie, ni mort. »
Mais il se peut qu'on dise: « Qu'en est-il des péchés que commettent les mortels? » Et l'on ajoutera: « Si le mal est irréel, les pécheurs ne risquentils pas de croire qu'ils peuvent fort bien continuer à pécher? » La Science Chrétienne répond: Celui qui continue à pécher après avoir admis l'irréalité du mal, donne virtuellement de la réalité au mal et de ce fait se dupe lui- même. En outre, s'il persiste à se livrer au mal, c'est-à-dire au péché, il en recueille inévitablement la peine. Dieu n'a pas fait de lois pénales, choses inconcevables pour l'Amour infini; mais la croyance au péché entraîne son propre châtiment.
Supposons qu'un homme ait commis un certain genre de péché, qu'il se soit abandonné à quelque habitude sensuelle ayant abouti à une maladie dont il ne parvient point à se débarrasser; que devra-t-il faire? Tout d'abord, évidemment, cesser de pécher. Ensuite, il doit savoir que la punition — dans ce cas-ci, la maladie — cessera également. A la page 40 de Science et Santé, dans un paragraphe portant la rubrique marginale: « Péché et peine, » notre Leader écrit: « Effacez l'erreur de la pensée, et l'erreur ne se manifestera pas. » Il serait souverainement injuste qu'une loi divine pût persister à punir un homme moralement guéri et réformé.
Parfois Jésus-Christ guérissait la maladie en détruisant le péché qui prétendait en être la cause. Matthieu, Marc et Luc rapportent qu'un paralytique fut guéri de cette manière par le Maître. Au cinquième chapitre de son Évangile, Luc écrit que Jésus, voyant la foi de ceux qui avaient placé devant lui un certain malade, dit au patient: « O homme, tes péchés te sont par- donnés! » Cette méthode déplut aux scribes et aux pharisiens, et ils demandèrent: « Qui peut pardonner les péchés, que Dieu seul? » Mais Jésus leur dit: « Lequel est le plus aisé, de dire: Tes péchés te sont pardonnés; ou de dire: Lève-toi et marche...? Or afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés...: Je te l'ordonne,— dit-il au paralytique,— lève-toi, emporte ton lit et va dans ta maison. » La Bible ne nous apprend pas de quel péché il s'agissait ici; mais la guérison physique prouva que le péché avait été pardonné, c'est-à-dire détruit, dans la conscience du paralytique.
De nos jours, la Science Chrétienne guérit le péché et la maladie comme Jésus lui-même les guérissait. Souvent des maux qui s'étaient manifestés pendant un temps considérable ont complètement disparu lorsqu'on a cessé d'enfreindre une loi morale. Dans Science et Santé (p. 40), nous trouvons ce passage: « La Science divine ajuste la balance comme l'ajustait Jésus. La Science n'efface la peine qu'en effaçant premièrement le péché qui provoque la peine. Tel est mon sens du pardon divin; et je comprends que c'est là la méthode de Dieu de détruire le péché. »
Il est certain que la Science Chrétienne est une source de bénédictions pour l'humanité. Quels fardeaux elle enlève au genre humain, qui se croyait accablé par un sort cruel! Les hommes doivent s'élever au-dessus du mal en comprenant que le mal n'est rien, qu'il n'a pas le pouvoir de se servir d'eux et de les tromper. Ils doivent saisir la glorieuse vérité de l'infinie bonté divine et savoir que l'Amour divin, quand on en comprend le pouvoir, détruit tout ce qui lui est dissemblable. Par la Science divine, ils doivent apprendre que l'homme — l'idée de Dieu — est parfait; que tous connaîtront un jour cette vérité, la réaliseront et la démontreront.