Le vrai jeûne, en d'autres termes, l'abstention d'un mode de penser erroné, joint à l'activité de bonnes œuvres, est défini par Ésaïe en ces termes: “Pour célébrer le jeûne auquel je prends plaisir, brise les chaînes injustes, dénoue les liens de tous les jougs, renvoie libres ceux qu'on opprime, rejette l'astoute espèce de servitude.” Grâce au ministère compatissant de la Science Chrétienne, la maladie est en voie d'être guérie, non endurée; le chagrin est banni, non nourri; et les fardeaux sont déposés, non portés.
Le premier pas pour déposer notre fardeau est l'analyse intelligente de sa nature et de sa légitimité. Le fardeau que nous portons est-il imposé par Dieu? Nous est-il imposé par quelqu'un? Nous est-il imposé par la crainte et notre propre déception? Ou semble-t-il nous être imposé par les circonstances, ou par ce que nous appelons une mauvaise constitution? L'erreur de considérer nos fardeaux comme étant imposés par Dieu est sommairement caractérisée par ces paroles de Jérémie: “Alors vous ne parlerez plus d'oracle de l'Éternel; ou bien, ce mot même sera votre condamnation.” Le fait que nos propres paroles augmentent parfois le poids de notre fardeau démontre la nécessité de nous élever au-dessus de toute pitié de nous-mêmes et de secouer l'habitude enracinée de donner voix à la discordance.
La Science Chrétienne ouvre les yeux de ceux qui souffrent au fait que l'Amour divin n'a jamais imposé de fardeaux à l'humanité; par conséquent, seul notre reflet de l'Amour divin peut les soulever. C'est en substituant les lumières spirituelles à la déception mortelle de soi-même que la Science Chrétienne nous soulage de tous les fardeaux de la croyance erronée et de leurs conséquences. Quiconque comprend, même dans une mesure, que Dieu, Amour divin, est tout-miséricordieux et tout-puissant, cesse de croire que son problème est l'effet de la volonté divine ou de la loi spirituelle.
A la page 112 de Miscellaneous Writings, notre Leader écrit: “Les siècles sont chargés de modes matériels.” Tel est donc le fardeau — le matérialisme dans son ensemble. Avec une inspiration et un pouvoir merveilleux, la Science Chrétienne détourne nos pensées des modes matériels et de l'esclavage qui en résulte, et les dirige vers l'émancipation spirituelle; de la superstition religieuse vers la connaissance du créateur et de Sa création parfaite. Cette action du Christ, la Vérité, dans la conscience humaine, purifie, guérit et rachète graduellement l'humanité. Comment cela peut-il s'accomplir dans notre propre cas, nous demandons-nous? Uniquement en nous attachant à la proposition parfaite qu'il n'y a qu'un Dieu, qui comprend la substance de l'Esprit, la liberté de la Vérité, et la conclusion logique que l'homme spirituel est parfait maintenant et à jamais. Celui qui reconnaît la fausseté de son fardeau, au lieu de raisonner en faveur de sa réalité, de son poids, de sa nature chronique, et peut-être de son injustice, est prêt à obtenir son affranchissement par l'application de la Science Chrétienne, mais non avant.
La Science Chrétienne est essentiellement la religion de la compassion, et son ministère demande l'exercice constant de la miséricorde et de la patience, parce que les problèmes les plus complexes et les plus aigus de l'humanité lui sont soumis pour qu'elle les résolve. Dans “Une Allégorie” notre Leader écrit (ibid., p. 328): “As-tu été forcé par la souffrance à descendre au pied de la montagne, mais restant attaché à la terre, chargé d'orgueil, de péché et de toi, es-tu revenu sur tes pas, as-tu trébuché et t'es-tu égaré?” Au lieu de porter plus longtemps les fardeaux que sont l'orgueil, la réserve secrète, la sensualité, la susceptibilité, la maladie, la crainte et la condemnation de soi, la Science Chrétienne montre à tous ceux qui sont dociles comment ils pourront acquérir la vraie connaissance spirituelle de soi, et gagner ainsi leur affranchissement. Les plus obstinés peuvent devenir dociles à la direction divine.
Le Psalmiste écrit: “J'ai déchargé de son fardeau ton épaule.” Sans le savoir, les mortels se chargent de fardeaux qu'ils devraient déposer; et quelquefois ils le font volontairement, par un esprit de domination, par un sens égotiste de responsabilité ou d'importance personnelle. Par conséquent, au premier signe de discorde, le Scientiste Chrétien éveillé décharge ses épaules du fardeau de toute croyance matérialiste de nature à le faire fléchir, à retarder son avancement, ou à troubler son harmonie légitime. En d'autres termes, il refuse d'accepter ou d'adopter la fausse croyance qui le sollicite. Il est aussi perpétuellement sur ses gardes afin de ne pas charger par inadvertance les épaules d'un frère du fardeau le plus léger. Jésus dit des Pharisiens: “Ils lient des fardeaux pesants et les mettent sur les épaules des hommes; mais pour eux, ils ne veulent pas les remuer du doigt!” Le mal se démasque au Scientiste Chrétien comme étant l'unique mensonge qui cherche à charger l'humanité entière, et il s'efforce ainsi de rendre ce fardeau impersonnel et de l'enlever partout où il le voit s'imposer. Le conseil du Psalmiste qui dit qu'il faut se décharger de son fardeau sur l'Éternel et être divinement soutenu veut dire qu'il faut se défaire de toute pensée manquant de vérité et d'amour, de toute croyance matérialiste, de toute crainte timide; qu'il faut le déposer aux pieds du Principe divin, l'Amour, et là le voir se réduire au néant. Telle est l'opération de l'Amour divin qui ne pense pas le mal. La conscience pure et parfaite du Scientiste Chrétien s'élance avec joie; et quand le chemin est escarpé, il se rappelle que (ibid., p. 133): “L'Amour allège tout fardeau, il donne une paix qui surpasse toute intelligence, et le fait avec des signes qui l'accompagnent.”
