Pour beaucoup, la restauration de leur foi religieuse est bien plus précieuse...

Pour beaucoup, la restauration de leur foi religieuse est bien plus précieuse que la restauration de leur santé physique, mais les deux me vinrent par la seule lecture du livre de texte de la Science Chrétienne, “Science et Santé avec la Clef des Écritures” par Mrs. Eddy. J'avais été élevée dans l'église de mes ancêtres et je l'aimais de tout mon cœur. Cependant lorsque j'arrivai à l'âge mûr je dus renoncer à mes croyances religieuses une à une, et à la fin de 1909, bien que je reçusse encore la communion dans mon église je n'avais aucune espérance dans le monde et je n'avais pas de Dieu. Personne ne savait combien je songeais tristement aux années où il m'avait été possible d'accepter les crédos et les dogmes qu'on m'avait enseignés, et combien j'aurais voulu y retourner si cela eût été possible. J'étais malade de corps et d'entendement, et finalement j'en arrivai au point où je ne m'inquiétai nullement de ce qui pourrait m'arriver.

Une amie de Chicago, que je n'avais pas vue pendant plusieurs années, m'écrivait depuis plusieurs semaines, me parlant de l'illumination et de la joie que la Science Chrétienne avait apportées dans sa vie, et elle me priait affectueusement d'étudier cette Science. Je lui répondis avec la banalité de l'ignorance que bien que je trouvasse beaucoup de choses très belles dans la philosophie de la Science Chrétienne je ne pouvais y croire par rapport à la guérison physique. Elle m'envoya pour répondre à mes objections une liste de passages du Nouveau Testament traitant de guérisons, mais je jetai le papier et ne lus aucun de ces passages, croyant que je connaissais suffisamment la Bible. Vers ce moment-là une voisine m'apporta le livre Science et Santé, mais il resta sur la table dans la bibliothèque sans que je l'ouvrisse pendant plus d'une semaine. Alors un jour je me souvins qu'il me fallait le rendre et que ce ne serait guère poli de le rendre sans l'avoir même feuilleté; je le ramassai donc et me mis à en lire des passages ça et là. Si on m'avait demandé quelle impression avait faite sur moi la lecture de ce livre j'aurais répondu qu'elle n'en avait fait aucune.

Bientôt après je me couchai un dimanche après-midi espérant m'endormir, car je souffrais d'insomnie et j'avais passé une bien mauvaise nuit. Je ne m'endormis point, mais pendant que j'étais allongée cette pensée me vint: S'il y a vraiment un Dieu, pourquoi ne nous fierions-nous pas à Lui pour tout — la santé du corps aussi bien que toute autre chose. Je ne pouvais répondre à cette question, et je vois bien aujourd'hui que c'était bien là “le premier pas.” Plus tard ce même jour, des amis vinrent me voir et à mesure que la soirée avançait j'étais de plus en plus certaine qu'il s'était produit en moi quelque chose d'extraordinaire. Il me semblait qu'un coin du drap mortuaire qui semblait me recouvrir avait été soulevé, et que je discernais, bien faiblement et comme de loin, un rayon qui n'était pas encore la lumière, mais qui me permettait d'entrevoir une lueur d'espérance. Pour commencer il ne me vint pas à l'idée que cela eût aucun rapport avec ce que j'avais lu dans Science et Santé ou avec la question qui s'était posée cet après-midi même; mais lorsque la pensée me frappa j'interrompis une discussion sur la musique, qui se faisait autour de moi mais que je n'avais pas écoutée, en disant: “Je crois qu'il y a du bon dans la Science Chrétienne!” Un silence complet se fit dans le salon pendant quelques instants, et lorsqu'on renoua le fil de la conversation elle sembla un peu forcée. Plus tard, un de nos amis me prit à l'écart et me conseilla de n'avoir rien à faire avec la Science Chrétienne, mais nul pouvoir terrestre n'eût pu me retenir au point où j'en étais arrivée. Il me fallait savoir si cette chose étrange et nouvelle qui m'était venue avait ou non rapport à ce livre.