Je sens que j'aurais tort de tarder davantage à envoyer un témoignage par écrit de l'aide qu'a été pour moi la Science Chrétienne depuis que je suis venu en France. Ce qui est difficile, c'est de savoir où commencer. Je tiens cependant à dire que lorsque je suis venu ici il y a vingt et un mois, j'avais pris la ferme résolution de soumettre la Science Chrétienne à l'épreuve, et cela m'a valu de sentir tout le long du chemin la protection divine par suite de la meilleure compréhension de Dieu que j'ai gagnée. En arrivant avec mon détachement on me choisit pour faire les écritures et je fus attaché au quartier général de mon bataillon, une vacance s'étant produite le jour précédent alors qu'un employé avait dû aller à l'hôpital, et j'ai fait ce travail depuis lors. Je vais à la ligne de feu avec mon bataillon et bien que les routes et les voies ferrées qu'il nous faut suivre pour nous rendre aux tranchées soient souvent bombardées, et que des obus aient éclaté tout près de moi, ils ne m'ont jamais touché. Deux fois l'entrée de notre quartier général a sauté, la seconde fois cela est arrivé à peine cinq minutes après que j'eus quitté l'endroit même.
Je tiens à parler d'une preuve spéciale de protection. Au commencement du mois de mars nous étions en route pour faire la relève d'un autre bataillon, et lorsque nous avions déjà fait un bon bout de chemin les obus commencèrent de pleuvoir. Plusieurs n'explosèrent pas et nous sûmes bientôt que c'étaient des obus à gaz. Les choses allaient si mal que l'ordre fut donné de s'en retourner, mais peu après nous fîmes une nouvelle tentative, bien que le bombardement n'eût pas diminué. Arrivés au chemin de traverse où nous étions au beau milieu du bombardement on se trompa de chemin par mégarde et il fallut faire une halte. Tout cela se passait pendant que des obus de tous genres éclataient autour et au-dessus de nous, mais il n'y eut qu'un homme de blessé. Nous pûmes traverser les gaz et atteindre nos positions. Pendant les jours suivants presque toute la compagnie souffrit des suites des gaz — il y en eut qui en furent aveuglés pour un temps, tandis que d'autres souffraient de la gorge. J'avais passé par le gaz comme eux, je l'avais respiré comme eux, mais je n'en souffris nullement, bien que les autres me suggérassent constamment que je n'échapperais certainement pas sans m'en ressentir. Un couplet d'un de nos cantiques à la page 84 du “Hymnal” me vint lorsque je traversai ces gaz, et la vérité qu'il contient, réalisée, m'aida beaucoup:—
Dans l'atmosphère de l'amour divin
Nous trouvons la vie, le mouvement et le souffle;
Bien que les yeux mortels ne le perçoivent pas;
C'est le sens mortel seul qui nous déçoit.
Connectez-vous pour accéder à cette page
Pour avoir le plein accès aux contenus du Héraut, activez le compte personnel qui est associé à tout abonnement au Héraut papier ou abonnez-vous à JSH-Online dès aujourd’hui !