
Editoriaux
Les mortels sont enclins à croire que la vue et l'ouïe sont leurs possessions, localisées dans des organes appelés les yeux et les oreilles. Ils croient aussi que ces importantes possessions personnelles sont sujettes à l'affaiblissement ou même à la destruction par des forces sur lesquelles ils n'ont que peu ou point d'empire.
Lorsque Jacob, parlant à ses fils, mentionnait les bénédictions de Dieu qui doivent s'élever « jusqu'au sommet des collines éternelles, » il faisait allusion à l'éternité; il exprimait l'idéal que recherchent les humains et dont ils font l'objet de leurs prières — la stabilité que n'affecte aucun changement. Si les hommes font des recherches, des voyages, s'ils assemblent et trient, s'ils se livrent à des essais, à des aventures, n'obéissent-ils pas au désir latent ou conscient de trouver ce qui est parfait, complet, donc immuable? Les mortels croient que l'homme est loin d'être parfait; en conséquence, ou bien ils acceptent une situation fort peu satisfaisante, ou bien ils peinent sans cesse afin de corriger les défauts et de parer aux attaques.
La Vie est partout. Nul ne peut en atteindre ou en traverser les frontières.
Adressez‒vous au premier homme que vous rencontrez dans la rue, demandez-lui de vous dire ce qu'est la liberté, d'où elle vient, pourquoi on la chérit: sa réponse risque fort de n'être ni complète ni très satisfaisante. Posez la même question à une deuxième, à une troisième personne — vous n'obtiendrez peut-être pas encore une réponse claire.
L'agitation est toujours due à la crainte. Dans l'atmosphère de l'Ame, où toutes les idées sont actives, gouvernées par les lois de développement et d'expression, la hâte, l'anxiété, la tension, la contrainte sont inconnues.
La vérité est fort ancienne — si vieille en effet qu'elle a toujours existé. Elle est en même temps si vitale, si divinement persistante, qu'elle existera toujours.
Quand on comprendra que l'homme, image et ressemblance de Dieu, exprime toutes les qualités de l'Entendement, la différenciation fera place à l'union, à la coordination. Elle prendra fin l'ancienne croyance d'après laquelle certaines qualités appartiennent exclusivement aux hommes et d'autres aux femmes.
Sur le théâtre des événements humains, que de fois l'on voit apparaître des personnages jouant le rôle de scélérat ou de victime! L'imposteur trompant son voisin crédule, le voleur dépouillant ceux qui ne sont pas sur leurs gardes, l'arriviste cherchant à supplanter son prochain, le mari qui tyrannise sa femme, l'immoraliste machinant la ruine de l'innocence, le criminel qui veut nuire à ses semblables ou même les tuer, le conquérant sans scrupules opprimant les peuples!
En général, on pense que l'homme est en partie temporel, en partie permanent; l'élément durable est appelé l'âme, celui qui est éphémère serait le corps. L'opinion générale, c'est que l'âme, au moment du décès, s'échappe d'une manière mystérieuse et continue à vivre, tandis que le corps en est réduit à se désagréger.
En général, on n'associe pas l'herbage avec les dragons. Mais Ésaïe l'a fait, et d'une manière éminemment utile.