Il va sans dire que la vérité concernant toutes choses est le but qu'il faut atteindre. Les peuples et les individus s'efforcent d'y parvenir, chacun à sa manière — les uns avec gaucherie ou même en suivant une voie trompeuse, les autres avec un dévouement et une clairvoyance méritoires. Fait indéniable, ceux qui saisissent la vérité et se montrent dociles à ses inspirations marchent sur la route conduisant à la liberté.
Quelle est la vérité concernant toutes choses? Comme le montre la Science Chrétienne, c'est le Christ. Il y a d'abord la vérité concernant Dieu. Puis il y a la vérité au sujet de l'homme, c'est-à-dire de l'individu réel, vrai, permanent. Jésus discernait dans son moi spirituel cet homme véritable, le seul qui soit; il agissait en conséquence, il acceptait les responsabilités. Aussi mérita-t-il d'être appelé Jésus le Christ, Jésus étant son nom et Christ son titre. Ceci nous fait voir que tous peuvent parvenir au salut, car chacun de nous possède la faculté d'apprendre à connaître son vrai moi en tant que fils de Dieu, selon l'exemple donné par Jésus.
Il n'est pas étonnant que Jésus soit regardé comme le Conducteur de la race humaine, la plus haute figure de l'histoire. Sans exagération, l'on peut dire aussi que graduellement le monde reconnaît en Mary Baker Eddy la révélatrice de la Science enseignée et mise en pratique par le Maître. Parmi tous les remarquables exposés dus à notre Leader, celui-ci est précieux, riche en espoir pour le disciple encore hésitant et faible: « La divinité du Christ fut rendue manifeste dans l'humanité de Jésus » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 25).
Rappelons ici les nobles vers du poète américain, Whittier:
Ni les mortelles profondeurs
Ni les âpres sommets,
Ne peuvent cacher le Seigneur
A qui veut le trouver.
Quand nous touchons son vêtement,
Le mal s'évanouit;
Si nous le frôlons en passant,
Nous nous trouvons guéris.
Entre le Christ et l'homme que nous rencontrons dans la vie quotidienne, il y a donc un rapport bien déterminé. Car lequel d'entre nous n'a pas en lui l'étincelle divine qui sous l'influence de l'inspiration, se propage et rayonne jusqu'à ce que les éléments corruptibles disparaissent, laissant intact, en pleine lumière, l'homme, expression de Dieu?
Ni les maux ni les désastres ne portent atteinte à la Vie. C'est l'éternel Je suis, existant par soi-même, d'une manière harmonieuse et continue. Car la Vie est Dieu, dont l'homme est la réflexion. Aussi Dieu et l'homme — l'Entendement et l'idée — sont-ils un. Rien ne peut les séparer. L'homme est donc à l'abri de la maladie; il a pour caractéristiques la vitalité, la constance, la perpétuité. De jour en jour il est protégé, à l'abri de la destruction.
Puisque Dieu n'a point de crainte, l'homme, reflet du divin, ignore les alarmes. Parce que Dieu sait tout et qu'Il est partout, l'homme n'est point victime de l'ignorance ou confiné dans tel ou tel lieu. Il possède la liberté, la sécurité dont jouit la pensée spirituelle, qui ne connaît pas les limitations. Dans un rêve par exemple, il arrive que sans effort on fasse d'immenses voyages; on perd non pas son identité, mais le sentiment de fatigue et de lourdeur.
Parlant comme personne ne l'avait fait, le Christ Jésus dit en une certaine occasion: « Celui qui m'a vu a vu le Père; » et dans un autre cas: « Moi et le Père, nous sommes un. » C'était déclarer nettement que l'homme véritable s'apparente à l'Être suprême. Il est permis de supposer que Mrs. Eddy pensait à cela lorsqu'elle donnait cette définition de l'homme: « Il est l'idée composée de Dieu, y compris toutes les idées justes » (Science et Santé, p. 475). En d'autres termes, l'homme est un alliage de qualités divines dont la nature même exclut les éléments matériels et mortels. D'où la perfection de l'homme réel, son existence permanente.
Jusqu'à présent, peu de personnes ont eu le courage et la compréhension nécessaires pour admettre en tout temps leur filialité divine et revendiquer leur droit de ne point subir la maladie, la vieillesse, la mortalité — pour maintenir leur exemption à l'égard de la crainte, des échecs, des déceptions. Cependant, il y a chez tout homme quelque chose qui lutte contre ces ennemis. Dans ses meilleurs moments, il proteste contre les infirmités, le imperfections; avec une humble gratitude, il reconnaît son vrai statut en tant que fils de Dieu.
Ceci nous mène au fait que l'homme est non pas matériel mais spirituel. Cette conclusion est inévitable si l'on admet que l'Esprit est la seule, l'unique cause, comme l'enseignent à la fois la révélation et la raison. Jésus mit en lumière ces vérités dans son entretien avec Nicodème. Lorsque ce pharisien, l'un des principaux parmi les Juifs, vint le trouver de nuit, le grand Maître déclara: « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais ni d'où il vient, ni où il va. Il en est de même de tout homme qui est né de l'Esprit. »
Reconnaître la nature spirituelle de l'homme et le fait que nous vivons dans le domaine de la spiritualité, voilà ce qui nous assure la protection, la satisfaction. Insistant avec une entière conviction spirituelle sur son vrai caractère, sa demeure réelle, le disciple commence à dépouiller le vieil homme — la matérialité ou la mortalité. Il constate peu à peu que ce genre d'homme n'existe pas. Il s'aperçoit que le prétendu mortel n'est qu'un concept erroné, qui disparaît nécessairement lorsque la vérité se fait jour.
L'existence spirituelle n'a rien de vague, elle n'est pas éloignée dans l'espace ou dans le temps. Christ, l'homme idéal, n'est pas une lointaine abstraction. Dès qu'on libère sa pensée des limites qu'impose la matière; dès qu'on la laisse s'épanouir en contemplant la réalité — on quitte le domaine temporel, irréel, pour s'identifier avec les choses permanentes de l'Esprit. Si c'est là notre attitude, nous pouvons dire avec notre Leader (Poems, p. 12):
« Sur les flots en furie, je vois
Marcher le Christ;
Avec tendresse il vient à moi,
Parle à mon cœur. »
