Adressez‒vous au premier homme que vous rencontrez dans la rue, demandez-lui de vous dire ce qu'est la liberté, d'où elle vient, pourquoi on la chérit: sa réponse risque fort de n'être ni complète ni très satisfaisante. Posez la même question à une deuxième, à une troisième personne — vous n'obtiendrez peut-être pas encore une réponse claire.
Ceci devrait nous montrer que nous pouvons tous apprendre certaines choses concernant ce qu'on appelle la liberté — trésor si précieux que nous sommes prêts à le défendre au prix de tous les sacrifices. Un bien qu'apprécie à un tel degré la grande majorité des humains doit avoir sa source dans ce qui est réel, fondamental. Sans doute est-il inhérent à l'ordre normal de la vie, à la qualité d'homme, dont il est inséparable. Son origine doit remonter à la cause de toutes les valeurs réelles, à Dieu Lui-même.
Mrs. Eddy va directement à la source de la vraie liberté lorsqu'elle écrit: « L'être de Dieu est infinité, liberté, harmonie, et félicité sans bornes » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 481). « L'être de Dieu est... liberté. » Voilà l'origine même de la liberté, sa substance divinement vitale. La source et la substance de la liberté, c'est l'être de Dieu, la Vie sans entraves, libre, exempte de crainte. Souvenons-nous que Dieu est la Vie, la seule Vie réelle, intégrale. Cette Vie unique est l'essence même de la liberté. Quelle découverte! La liberté ne peut se séparer de Dieu; elle est, comme Lui, indéniable, universelle; rien ne peut la ravir aux fils de Dieu, puisqu'elle leur est inhérente. Dieu Se revêt de liberté, Il en dote tous Ses enfants. Sa liberté est aussi la leur, c'est une condition de la réalité.
Sur le plan humain, la liberté se manifeste à mesure que l'on démasque et réduit à néant l'esclavage qu'impose le mal, l'esprit mortel. Le penser matériel entraîne toujours la servitude. Le penser spirituel produit inévitablement la liberté. Ayant suivi les voies de l'esprit mortel au lieu de se régler sur l'Entendement divin, les mortels ont forgé leurs propres chaînes. Il leur faut semble-t-il de longs siècles pour s'éveiller à cette situation. Au début de l'ère chrétienne, le plus grand interprète de la liberté que le monde ait jamais connu donna ces directions bien claires, qui permettent de réaliser les droits que l'homme a reçus de Dieu: « Si vous demeurez dans ma parole,... vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. »
Que de fois l'on a répété cette promesse! Mais il est rare qu'on en ait saisi la portée vitale. Jésus savait que les hommes sont libres dans la mesure où ils comprennent la Vérité. Quelle vérité? La seule Vérité, la cause et l'effet réels, le vrai Dieu et l'homme véritable; le Maître dit que la liberté s'obtient non pas seulement grâce au désir qu'on en a, ou aux efforts qu'on fait pour y atteindre; il faut la connaissance, la certitude intelligente que notre vie est spirituelle, unie au Dieu toujours libre, pour qui l'esclavage n'existe pas.
Mais avec obstination, les mortels ont refusé d'apprendre ce que sont la cause et l'effet véritables — Dieu et l'homme. Se trompant de route, ils n'ont trouvé ni la Vérité, ni l'indépendance qui en est toujours la compagne. Comme ils suivaient en aveugles une voie détournée, ils se sont attiré d'indicibles souffrances, individuelles et collectives. Beaucoup en sont las; ils sont prêts à rebrousser chemin, à se mettre en quête de la vérité qui peut les affranchir. La Science Chrétienne aide ces chercheurs. Leur nombre se multipliera, jusqu'au jour où « la connaissance de la gloire de l'Éternel couvrira... la terre, comme le fond de la mer est plein eaux qui le couvrent. »
N'ayant pas voulu penser avec sagesse à la liberté des peuples, les hommes doivent maintenant se battre pour la soutenir. Leurs propres péchés d'omission les forcent à prendre les armes les plus brutales, car ils n'ont pas su se servir des nobles armes de l'Esprit. Mais reconnaissons avec joie qu'ils aiment sincèrement une vie libre, ce don de Dieu, et qu'ils sont prêts à défendre, par tous les moyens nécessaires, les valeurs indéfectibles.
Dans le conflit actuel, les libertés politiques représentent le but immédiat. Les hommes veulent pouvoir librement, avoir le gouvernement de leur choix, adorer Dieu selon leur conscience. Mais ces choses ne représentent encore qu'une faible partie de la liberté que Dieu nous réserve. Elles n'en sont que la préface!
Le décret de Dieu, c'est que le genre humain soit exempt de tout esclavage — crainte, disette, péché, maladie, difformité. La mort doit disparaître, car c'est la grande ennemie d'une existence heureuse et libre. Pour parvenir à ces libertés, il existe un seul moyen: la prière faite avec compréhension. Rien d'autre ne peut rompre les chaînes des croyances matérielles. La Science Chrétienne nous apprend le genre de prière dont la liberté est le résultat. En fait, nous sommes déjà libres, nous possédons tous les droits légitimes, car nous avons pour Père le Dieu de liberté; étant Sa manifestation, il est certain que nous reflétons et possédons la liberté divine.
Quelle joie ressent le disciple qui, par l'étude et la prière, maintient la pureté de sa vision! Il se joint aux armées du Seigneur, — à l'Israël nouveau, — employant les armes que Dieu donne, les idées divines, pour hâter aujourd'hui la réalisation de cet objectif dont s'inspire le vrai christianisme: « Que ton règne vienne. »
Dans ce royaume spirituel, le Dieu infini partage avec tous Ses enfants la liberté sans réserve que manifestent naturellement, éternellement, l'homme et l'univers qu'Il a créés.
