Je travaillais dans une université à New York durant la guerre du Vietnam. Les manifestations sur le campus s’amplifiaient. Un jour, mes collègues et moi avons été informés que des manifestants avaient endommagé un bâtiment administratif et qu’ils se dirigeaient à présent vers notre bâtiment. La plupart des personnes qui étaient dans mon bureau sont sorties pour voir ce qui se passait. Mais j’ai décidé de rester à l’intérieur et de prier. C’était un comportement naturel de ma part, car je priais souvent pour voir la fin des conflits.
J’ai repensé à une ancienne expérience à l’université. Un conflit sur le point d’éclater avait avorté après que j’avais lu cet énoncé dans le Christian Science Sentinel, l’une des publications sœurs du Héraut : « … il ne peut rien y avoir d’autre que l’Amour entre les enfants de Dieu ». (« It worked, Mommie. It worked ! » [Ça a marché, maman, ça a marché !], Leta Bailey, 23 mai 1964) Cette idée m’avait frappée, et elle était restée en moi comme un fait spirituel fondamental.
Au bout de plusieurs minutes, j’ai vu la police se retirer et la foule se disperser tranquillement.
Dieu et Ses idées sont un, et par conséquent toutes les idées de Dieu – tout le monde – coexistent les unes avec les autres dans cette unité divine. Jésus affirmait que cette unité avec Dieu était à la base des bonnes œuvres qu’il accomplissait, quand il déclara : « Moi et le Père nous sommes un. » (Jean 10:30) On lit dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy : « L’unité scientifique qui existe entre Dieu et l’homme doit être démontrée dans la pratique de la vie, et la volonté de Dieu doit être faite universellement. » (p. 202) Mais il ne suffit pas d’avoir conscience de ces belles pensées ; il faut les démontrer dans sa vie en tant que vérité de l’être.
Aussi, lorsque, ce jour-là, les manifestants se sont approchés de mon bâtiment, et que j’ai prié avec ces idées à l’esprit, j’ai entrevu l’unité de l’univers de Dieu, et toute appréhension d’un conflit entre individus s’est complètement dissipée.
Un peu plus tard, les collègues sont revenus dans le bureau et ont raconté avec grand étonnement que lorsque les manifestants étaient entrés dans le hall, le leader s’était retourné vers le groupe et avait dit : « Attendez, ces gens ne sont pas responsables de la guerre. Il ne faut pas leur faire de mal. » Aussitôt, ils avaient fait demi-tour et étaient ressortis. J’ai été émerveillée de voir que la connaissance de l’unicité et la totalité de Dieu constituait un pouvoir. Mary Baker Eddy écrit : « Dans la Science divine, Dieu est Un et Tout, et, Se gouvernant Lui-même, Il gouverne l’univers. » (Ecrits divers 1883-1896, p. 258)
Quelques mois plus tard, les manifestations ont augmenté en nombre et en violence. Un jour, en regardant par la fenêtre de mon bureau, j’ai remarqué un important groupe de contestataires dans la rue. Tout en étant déterminée à ne pas me laisser impressionner par l’image d’un conflit potentiel, je les ai observés pendant plusieurs minutes, en priant tranquillement, puis je suis retournée à mon bureau. Lorsque j’ai regardé par la fenêtre un peu plus tard, j’ai vu les manifestants qui faisaient front commun, d’un côté de la rue, et une rangée de policiers équipés de casques et de matraques, en face d’eux. Quand les policiers se sont mis à avancer vers les contestataires, j’ai fermé les yeux et affirmé que Dieu était présent et que, de ce fait, seule la paix gouvernait Ses idées. On lit dans Science et Santé : « ...soyez entièrement persuadé en votre for intérieur de la vérité de ce que vous pensez ou dites, et vous aurez la victoire. » (p. 212) Je me souviens très bien avoir eu cette conviction absolue de la vérité. Au bout de plusieurs minutes, j’ai rouvert les yeux et j’ai vu la police se retirer et la foule se disperser tranquillement.
Comment, dans un cas comme dans l’autre, ces conflits potentiellement explosifs ont-ils pu tout simplement avorter ? La Science Chrétienne enseigne que seul Dieu, la Vérité, accomplit le travail de guérison. Mais quel rôle ai-je joué ? En réfléchissant à cette question, j’ai compris que, dans les deux cas, la guérison s’est en réalité produite dans mes propres pensées. Lorsque j’ai cessé d’être mesmérisée par une scène effrayante et que je me suis réjouie de la vérité spirituelle, je ne pouvais que témoigner de la façon dont Dieu gouvernait la situation.
Nous gagnons en autorité lorsque nous reconnaissons que notre unité individuelle avec Dieu nous donne la domination en toute situation, car il n’y a pas de pouvoir opposé à Dieu. Ce qu’il nous faut faire, c’est réfuter le témoignage des sens physiques et céder à la vision que Dieu a de la situation.
Dans Pulpit and Press [La Chaire et la Presse], Mary Baker Eddy cite cette strophe d’un poème :
« Et si une petite pluie disait :
“Une si petite goutte que moi
Ne pourra jamais rafraîchir une terre asséchée,
Je vais m’attarder dans le ciel.” »
Puis elle continue : « Il vous suffit de maintenir un sens positif, scientifique d’unité avec votre source divine, et d’en faire la démonstration quotidienne. Vous constaterez alors qu’un est un facteur aussi important que des duodécillions en étant bon et en faisant le bien, démontrant ainsi le Principe divin. Une goutte de rosée reflète le soleil. Chaque disciple du Christ reflète l’Unité infinie, et la déclaration du prophète est donc juste, savoir qu’un seul homme du côté de Dieu est une majorité. » (p. 4)
A mes yeux, le pouvoir de l’unité signifie qu’il n’y a qu’un seul Entendement, Dieu, et que cet Entendement gouverne toute situation. Sachant cela, chacun peut exercer une influence décisive grâce à ses prières.
