« Quel est le rôle du paresseux au sein de son écosystème ? » ai-je demandé à notre guide naturaliste. Il venait de nous dire que les paresseux peuvent rester jusqu’à deux semaines dans un arbre sans changer de position.
Il a souri et a répondu que les paresseux sont très importants pour la forêt tropicale, et ce pour plusieurs raisons. Par exemple, ils mangent les nouvelles feuilles qui s’écartent des branches et font ainsi un travail d’élagage naturel. Pour chaque feuille mangée, deux autres poussent, ce qui accroît le volume de la canopée de la forêt tropicale.
Fascinant ! Je me suis rendu compte que les paresseux sont vraiment importants, qu’ils jouent effectivement un rôle utile dans l’univers.
Il est facile d’ignorer certaines choses, voire certaines personnes, en les jugeant sans importance. Leur utilité n’est peut-être pas évidente au premier regard, ou elles peuvent sembler ne rien apporter au monde. Mais en étudiant la Science Chrétienne, j’ai découvert une façon différente, particulièrement intéressante, de voir les choses : dans l’univers de Dieu, l’univers spirituel véritable, chaque individualité est créée par Dieu et chacune est importante.
Dans son ouvrage fondamental, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, la découvreuse de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy, écrit : « L’Entendement divin maintient distinctes et éternelles toutes les identités, depuis celle d’un brin d’herbe jusqu’à celle d’une étoile. » (p. 70)
Cette idée m’a souvent réconfortée. J’y ai puisé la conviction que l’Entendement divin, Dieu, a non seulement créé tout ce qui existe et le soutient, mais qu’Il maintient également la valeur et l’individualité – le caractère indispensable – de chaque idée. Rien ni personne n’est insignifiant.
Qu’est-ce que cela signifie pour ceux qui croient n’avoir aucune valeur ou pensent n’avoir rien à apporter au monde ? Que la vie est digne d’être vécue ! Nous pouvons les aider en reconnaissant le caractère complet de la création de Dieu, en affirmant dans nos prières que chaque individu a un rôle à jouer et qu’il est donc indispensable.
Je ne parle pas de rôles ou de tâches spécifiques dans la nature ou dans la société ; je pense à la raison d’être inhérente à notre nature d’enfant de Dieu. Dieu crée chacun de nous avec un dessein. Mais ce qui détermine notre valeur ne dépend pas de l’ensemble de nos compétences ni de ce que nous avons appris à faire. Plus profondément, nous sommes importants et indispensables parce que nous existons pour exprimer les qualités de notre Créateur. Comme le semblable produit son semblable, Dieu est la cause de notre vraie nature. Par conséquent, chacun de nous exprime naturellement l’harmonie, l’amour, l’intelligence, l’utilité, etc. – toutes les qualités de notre Créateur infiniment bon.
Reconnaître cette vérité produit la guérison. Je connais une personne qui a surmonté la tentation du suicide quand elle a appris en Science Chrétienne qu’elle avait toute sa place dans la création de Dieu. Elle avait eu une enfance difficile et senti qu’elle était une enfant non désirée, qu’elle n’aurait même pas dû exister. Jeune adulte, elle se sentait inutile et pensait que le monde se porterait mieux sans elle.
Elle a donc été émerveillée d’apprendre qu’elle était à la fois voulue par Dieu et utile à Dieu, son Parent divin. Elle a pris conscience du fait que la création serait incomplète sans elle ou qui que ce soit d’autre.
La puissance de ce fait spirituel l’a sortie des ténèbres. Aujourd’hui, elle est chaque jour reconnaissante d’avoir une raison d’être, laquelle, ainsi qu’elle l’a compris, consiste tout simplement à exprimer Dieu. C’est pourquoi elle mène désormais une vie épanouie.
Ce que cette femme a découvert est vrai pour chacun d’entre nous. Même si notre utilité ne semble pas toujours apparente, nous pouvons néanmoins nous réjouir de ce que, en réalité, des qualités spirituelles d’une valeur infinie sont naturellement présentes en chacun de nous. Nous verrons et ressentirons alors que ce dessein inspiré par Dieu s’exprime davantage dans notre vie, non pas seulement parce que c’est la réalité, mais parce que nous en sommes davantage conscients.