Des amis m’ont demandé à certaines occasions si j’allais porter un chapeau rose et marcher en signe de protestation, signer une pétition en ligne pour lutter contre le changement climatique, ou verser une contribution financière pour aider à mettre un terme à la dissimulation de crimes abominables. Nous vivons une époque d’activisme, qui s’exprime de nombreuses manières, allant de « l’artivisme » (activisme par la création artistique) à « l’hacktivisme » (pratiqué par Wikileaks), jusqu’à « l’activisme économique » (pratiqué par des consommateurs boycottant des entreprises).
Beaucoup d’entre nous veulent faire quelque chose pour promouvoir un changement positif. La prière est rarement considérée comme une première étape viable pour accomplir ce changement. Pour beaucoup, il semble que prier n’est pas suffisant. De fait, l’expression « nos pensées et nos prières vous accompagnent » est condamnée à n’apparaître que comme un message de sympathie insignifiant face à la tragédie. Elle reflète la croyance que la prière est impuissante – simplement quelques mots réconfortants – et que c’est l’action humaine qui est réellement nécessaire.
Pourtant, il y a un activiste dans la Bible qui démontre le pouvoir de la prière, et c’est Christ Jésus. Regardons une des guérisons de Jésus, celle où il a nourri les cinq mille personnes avec quelques pains et quelques poissons, et qui est consignée dans les quatre Evangiles de la Bible. Pour moi, c’est un exemple clair d’activisme efficace, ou de « faire quelque chose », car c’est la prière qui a répondu au besoin humain.
C’était en contraste avec la façon dont les disciples de Jésus avaient abordé le sujet. Ils estimaient que Jésus devait agir immédiatement – renvoyer la foule pour qu’elle achète à manger avant d’avoir faim. Pour la plupart d’entre nous, cela se justifierait parfaitement. Mais le point de vue des disciples reposait sur leur croyance au manque : il n’y avait pas suffisamment de nourriture pour tant de personnes. Et leur « solution » est née de cette croyance. Ils pensaient que la réponse au manque de ressources matérielles consistait à trouver plus de ressources matérielles.
Est-ce que cela ne décrit pas ce que l’on entend communément par activisme : faire quelque chose avec de l’énergie et des ressources humaines ? Cela consiste à rechercher une solution matérielle à ce que l’on perçoit comme étant un manque matériel (tel qu’un manque de nourriture, d’argent, d’égalité ou de justice). Or, une solution matérielle ne peut aller très loin, parce que, par définition, elle est limitée. La matière est finie. Dieu est infini, et donc, illimité. Jésus a enseigné dans la prière du Seigneur : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ». (Matthieu 6:10, 11) Cette prière nous assure qu’en nous appuyant sur Dieu, nous pouvons expérimenter la plénitude des cieux – l’abondance spirituelle infinie de Dieu – ici-même, sur terre.
Lorsque Jésus a nourri les foules, il a d’abord demandé aux disciples de lui apporter les pains et les poissons. Puis, il a levé les yeux au ciel, et a béni les pains et les poissons (voir Matthieu 14:19). Il semble qu’il reconnaissait le pouvoir et la présence de Dieu, et qu’il regardait au-delà des ressources matérielles apparemment limitées dont il disposait. Dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures, de Mary Baker Eddy, nous lisons : « La métaphysique résout les choses en pensée et remplace les objets des sens par les idées de l’Ame. » (p. 269) Se pourrait-il que les pains et les poissons aient représenté des « idées de l’Ame » pour Jésus ? Qu’il ait perçu la productivité et la subsistance spirituelle de l’Amour divin ? Au lieu de voir une quantité limitée de matière, il a reconnu la preuve tangible et évidente de l’Ame, Dieu, comme étant présente à cet endroit-même.
Ce n’est qu’après avoir reconnu la présence de Dieu et la bonté infinie de Sa création que Jésus a réellement fait quelque chose de compréhensible pour les sens matériels, en tant qu’ « activité », en rompant physiquement les pains et en les donnant à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. Jésus a montré aux disciples qu’ils avaient la capacité inhérente de donner, de partager et de transmettre la compréhension spirituelle – la compréhension qui est révélée dès le premier chapitre de la Genèse, qui établit que l’homme est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, que l’homme a la domination, et que son but est d’être fécond et de se multiplier.
Plus de cinq mille bouches affamées ont été pleinement rassasiées. Et il y avait beaucoup de restes, ce qui nous montre que le repas était abondant. Il n’est pas écrit que les disciples étaient fatigués par la distribution de nourriture à plus de cinq mille personnes. Leurs besoins ont également été pourvus. Cela montre ce qui peut arriver lorsque nous reconnaissons d’abord la présence et le pouvoir de Dieu, et que nous laissons cette compréhension de Dieu nous guider vers une activité juste.
Jésus nous a montré un modèle inspiré et spirituel d’activisme – un moyen divin de surmonter le manque dans nos vies et dans le monde. Il a démontré que Dieu pourvoit avec amour aux besoins de toute Sa création. Jésus a reconnu cette vérité tout d’abord par la prière. Ensuite, il l’a prouvée au sein d’une activité utile.
Les enseignements de la Science Chrétienne peuvent transformer ceux qui les comprennent et les mettent en pratique en activistes spirituels, et l’organisation de l’Eglise du Christ, Scientiste, démontre, de façon modeste, le même genre d’activité et de puissance spirituelles que Christ Jésus a démontrées. Dans de nombreuses localités, tout autour du monde, les églises du Christ, Scientiste, apportent nourriture et restauration spirituelles à leurs communautés grâce aux activités de l’église, aux services religieux, aux écoles du dimanche, aux salles de lecture de la Science Chrétienne, et aux conférences – et grâce également aux prières des membres de ces églises et à leurs actions impulsées par Dieu.
Une autre activité importante de cette Eglise est le quotidien, The Christian Science Monitor, qui a pour objet, comme l’écrit Mary Baker Eddy, de « propager la Science indivisible qui opère d’une manière intarissable. » (La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 353) Cela reflète dans une grande mesure ce que les disciples faisaient en distribuant les pains et les poissons.
Des bénédictions émanent de ces activités lorsque le Christ, le pouvoir de la Vérité divine, dissout (par la prière) la croyance à la limitation – la croyance que les solutions ne peuvent être trouvées que dans la matière. Suivons le modèle du Christ en tant qu’activistes spirituels – en commençant, comme Jésus, avec Dieu. Parce que Dieu est le bien infini, nous pouvons expérimenter les effets tangibles de Son amour, ici et maintenant.
Mimi Oka
Invitée de la rédaction