On venait de m’appeler pour m’annoncer la mort d’une amie chère. J’étais anéantie. Dans mon chagrin, j’ai prié Dieu de tout mon cœur, et je Lui ai demandé de m’aider à surmonter ce sentiment de perte écrasant. Le réconfort est venu sous la forme la plus douce, la plus tendre et la plus inattendue qui soit.
Le message a été le suivant : « Pense à une symphonie de Beethoven. » « Quel rapport avec la mort ? » me suis-je demandé. En y réfléchissant, je me suis souvenue que l’ouïe de Ludwig van Beethoven s’était considérablement détériorée et que le compositeur était devenu complètement sourd. On a rapporté qu’il disait « entendre » ses compositions et qu’il notait ce qu’il « entendait », comme une sorte de scribe musical. De ce point de vue, ses symphonies ont toujours existé indépendamment de la condition matérielle.
La comparaison me semble utile pour rendre compte d’une vérité spirituelle importante : les créations spirituelles de Dieu – chacun de nous – ont toujours existé, indépendamment d’une présence humainement discernable. J’ai retiré de ce moment de prière l’idée que, d’une certaine façon, je pouvais voir en mon amie, et en réalité chez tout le monde, une symphonie sans début ni fin.
Quand j’étais enfant, je m’interrogeais beaucoup sur le sens de la vie. Je me demandais si nous étions sur terre juste pour un petit moment dans l’éternité, ou si la vie était plus qu’un intervalle éphémère entre la naissance et la mort. En étudiant la Science Chrétienne, j’ai appris que la vie est éternelle. Parmi les allusions bibliques à la vie après la mort, il y a la résurrection de Christ Jésus après ses trois jours passés dans la tombe.
La Vie divine est éternelle, toujours présente et bonne.
La preuve de la vie éternelle apportée par Jésus offre de nouvelles possibilités à chacun d’entre nous. L’affirmation suivante, tirée de l’Evangile selon Jean, m’a permis de mieux comprendre le fait spirituel de la vie éternelle : « Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort. » (8:51) En étudiant la Bible, Mary Baker Eddy a compris que la Vie est un synonyme de Dieu. Elle a clairement perçu que la Vie divine est éternelle, bonne et toujours présente. Faisant partie de la création spirituelle de Dieu, l’homme possède donc toutes les qualités de la Vie. Dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures, Mary Baker Eddy écrit : « La Vie, Dieu, le bien omnipotent, nient la mort, le mal, le péché, la maladie. » (p. 113)
C’est très réconfortant de comprendre tant soit peu ces faits spirituels quand on est face à l’évidence de la mort. Cette idée que Dieu est la Vie éternelle et que l’on est inséparable de la Vie, m’a aidée dans mes prières après le décès de mon amie. C’était à la fois un réconfort et un soulagement de comprendre que sa « symphonie », son identité spirituelle véritable, existerait toujours, même si je ne la voyais plus.
Mes larmes ont séché quand j’ai entrevu que la vie est éternelle et que Dieu soutient en permanence Sa création, l’homme. J’ai vu que cette réalité spirituelle concernait aussi l’amie que je pensais avoir perdue.
J’ai tiré de ce qui précède deux leçons importantes. D’abord, j’ai vu que, même dans les moments difficiles, Dieu est présent et nous apporte le réconfort dont nous avons besoin. Quand nous faisons appel à Lui, Il comble nos besoins. Ce jour-là, j’ai eu la ferme conviction que Dieu n’avait que du bien à donner à mon amie, à nous tous, à chaque instant.
Ensuite, j’ai compris que l’amour de Dieu à mon égard incluait l’assurance que je ne pouvais être séparée de la Vie et de ses largesses, notamment de toute cette joie que mon amie et moi avions partagée.
Le fait de considérer l’homme comme une « symphonie » qui a toujours existé et existera toujours, a été un moment important dans ma croissance spirituelle. Il m’est à présent plus facile d’affronter ce qui semble être un deuil et de surmonter mes peines.
Face à tout ce qui se passe dans le monde et aux vies qui sont fauchées chaque jour, je trouve un réconfort en sachant que le destin de l’homme est d’exprimer la Vie éternelle. En même temps, je prie pour ceux qui ont perdu des êtres chers, et je sais que les larmes sèchent, les cœurs guérissent et l’espoir renaît. Il est possible à chacun de vaincre le chagrin grâce à la présence réconfortante de Dieu, qui nous aime tendrement, qui est la Vie éternelle et nous a créés en tant que reflet éternel de la Vie.
Paru d'abord sur notre site le 27 septembre 2017.
