Rebecca Odegaard est praticienne et professeur de Science Chrétienne. Elle a récemment participé à un tchat audio sur le site spirituality.com Mme Odegaard fait de la pratique à plein temps depuis 1989, et enseigne la Science Chrétienne depuis 1994. Ce texte a été adapté en vue de sa publication dans ce magazine. On peut lire l'ensemble des questions et réponses en cliquant sur le lien: spirituality.com/chats/dementia(en anglais seulement).
Comment réagir quand on entend tous ces gens autour de soi qui disent ne plus pouvoir se rappeler certaines choses et qui se résignent à cette situation? Je m' efforce de combattre cette attitude complaisante, mais c'est chaque jour plus difficile.
Il faut prier tous les jours en se voyant comme des enfants de Dieu. Voici une définition bien différente de l'homme générique (à la fois homme et femme): l'homme est l'idée de Dieu, Son expression, Son image et Sa ressemblance. Lorsqu'on prie chaque matin pour se voir correctement, c'est-à-dire spirituel et complet, on peut établir ses échanges quotidiens avec autrui sur cette base.
Si nos prières affirment véritablement que l'homme idéal est spirituel et que nos pensées viennent de Dieu, l'Entendement divin, l'Amour toujours présent, alors nous sommes armés face à la perte de mémoire, à la maladie et à tout ce qui se présente au cours de la journée. Nous pouvons aussitôt nous souvenir de nos prières du matin et réaffirmer: je suis l'idée, l'image et la ressemblance de Dieu.
Si nous profitons de ce temps de prière chaque matin, ou d'un moment libre pendant la journée, pour communier de façon paisible, fervente et appropriée avec Dieu, nous pouvons faire face aux difficultés en partant de la perfection de Dieu et de Son reflet, l'homme, et voir là notre véritable identité.
C'est comme partir en mer sur une barque. Quand on quitte son « lieu de prière matinale », et que l'on rencontre des vagues, on peut revenir mentalement au port en se rappelant: ce mal n'est pas l'homme, ce n'est pas l'idée de Dieu, cela ne peut donc être exprimé. La Science Chrétienne enseigne cette prière, cette attitude scientifique, en la fondant sur le premier chapitre de la Genèse, où il est dit que Dieu a fait l'homme à Son image et à Sa ressemblance et qu'il lui a donné la domination sur toutes choses.
Les médias nous donnent sans cesse des informations sur les nombreux types de démence, allant jusqu'à décrire de façon très réaliste différents états du cerveau. Comment traiter par la prière ces prétentions agressives ?
Le cerveau est comme un petit dieu. On lui a attribué cette entité puissante. On a aussi dit qu'il était un élément de vie et de réalité, à la fois dynamique et vulnérable. Pour contrecarrer cela, le Premier Commandement est un merveilleux outil. Il y a un seul Dieu. Comme l'a découvert Mary Baker Eddy dans son étude approfondie de la Bible, l'un des synonymes de Dieu est l'Entendement divin.
Aussi, pour en savoir davantage sur les capacités de l'homme, ses aptitudes, son harmonie et sa santé, nous pouvons aller directement à leur source, c'est-à- dire l'Entendement divin et intelligent, qui est Dieu. Mary Baker Eddy explique dans Écrits divers 1883-1896 que « cet Entendement est l'Amour » (p. 332). Ily a également un autre point à considérer. Depuis une vingtaine d'années, semble-t-il, on s'est habitué à entendre des choses du genre: « Prenez votre vie en main. Vous en êtes responsable. » Se pourrait- il que cette croyance de perte de maîtrise, qui est un aspect de la démence, soit dans certains cas la conséquence de la croyance que nous sommes de petits dieux responsables de nos propres affaires ? Le fait spirituel est que nous n'en sommes pas maîtres. C'est Dieu qui gouverne chacun et toute chose.
Dieu est la Vie même, et par conséquent notre vie est l'expression, le résultat de la Vie qui se vit. Je pense qu'en cheminant quotidiennement avec Dieu, en nous en remettant à Lui, dès maintenant, et en L'écoutant, nous éviterons de connaître une situation dans laquelle la crainte prendrait le dessus et où nous aurions l'impression de ne plus être maître de rien.
Il a été diagnostiqué que ma mère est atteinte de démence. C'est surtout mon père qui s'occupe d'elle, mais souvent elle ne le reconnaît plus. Mon père semble avoir perdu tout espoir. Quelles pensées pourraient nous aider ?
Notre espoir est en Dieu, dit la Bible (voir Psaume 42:6). Nous ne pouvons jamais être sans espoir, car il est impossible d'être séparé de Dieu. Je partirais de cette idée, affirmant que l'espoir existe parce que Dieu existe. Tout ce que votre mère a jamais eu et exprimé vient de Dieu.
Rien de ce qui vient de Dieu n'est jamais perdu. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: « Si l'homme a été parfait autrefois et si maintenant il a perdu sa perfection, alors les mortels n'ont jamais perçu en l'homme l'image réflexe de Dieu. L'image perdue n'est pas image. La vraie ressemblance ne peut être perdue dans la réflexion divine. Comprenant cela, Jésus dit: "Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.» » (p. 259)
Attachez-vous à la perfection de Dieu et de Son image, l'homme. Rien ne peutvous empêcher de faire preuve des capacités, de la bonne volonté et de l'humilité qui sont requises en la circonstance. Grâce à une telle attitude, vous verrez mieux l'homme, l'idée de Dieu, exprimée au cœur même de votre foyer.
Comment faites-vous face à la prétention selon laquelle la démence est une maladie évolutive ? C'est difficile de le faire lorsqu'on est confronté à l'évidence des sens matériels.
L'« évidence » est un terme très utile car même si la maladie prétend se l'approprier, l'évidence appartient en réalité à Dieu. On pourrait même dire que la bonté, la joie, la vie même, sont l'évidence de Dieu. Aussi, chaque fois qu'il semble y avoir une évidence matérielle, notre joie, notre devoir et notre privilège consistent à savoir que, là même, nous pouvons voir, au-delà des apparences, l'évidence de Dieu, l'évidence spirituelle.
Mon mari n'est pas scientiste chrétien mais il m'accompagne aux services de l'église. Selon un diagnostic médical, il a un anévrisme du cerveau. Je prie pour voir mon mari comme Dieu le voit, mais c'est parfois difficile.
Je pense à cette déclaration dans Science et Santé: « Une maladie n'est pas plus réelle qu'une autre. » (p. 176) Le seul spécialiste concernant votre mari, c'est Dieu. Et Dieu a faitune alliance avec Sa création, une alliance qui comprend cette promesse: « Je suis toujours avec vous. Je ne vous abandonnerai jamais. Vous m'appartenez. » Parfois ces simples vérités à propos du lien qui nous unit à Dieu, et dont Il est à l'origine, sont très efficaces et produisent la guérison. La seule affirmation au sujet de votre mari qui compte vraiment est celle de Dieu: « Je t'aime et Je t'ai créé. Je veille sur toi. »
Le concept du Christ, l'idée du Christ, ou message de Dieu témoignant de Son amour pour l'homme, est aussi très important, car Jésus a dit: « Et voici, je suis avec vous tous les jours. » (Matthieu 28:20) Bien sûr, il ne voulait pas dire que l'homme Jésus demeurerait avec nous, mais que le Consolateur, le Christ, la conscience de l'Amour, serait tout le temps avec nous. Quel que soit le tableau humain, Dieu est présent.
Pourquoi se fait-il qu'en vieillissant, les choses se détériorent au lieu de s'améliorer? Nous progressons de classe en classe, à l'école. Ne devrions-nous pas progresser aussi en vivant plus longtemps ?
Tout à fait ! La seule chose qui se parade devant nous, en déclarant que les choses ne s'arrangent pas, c'est la croyance humaine et le fait que l'on s'attende à une détérioration. Nous connaissons des gens qui se sont élevés contre cela et qui ont surmonté ces limites qui nous sont imposées. C'est une imposture qui concerne notre capacité de nous épanouir sans cesse, en tant qu'idées de Dieu.
Cela déchire le cœur de voir ceux que l'on aime lutter pour garder les idées claires et agir rationnellement, alors qu'ils se sont exprimés et ont agi avec tant d'intelligence et de clarté d'esprit pendant des années. Quelles sont les idées qui pourraient aider mes pensées à demeurer élevées, utiles et propices à la guérison?
Je reviens sans cesse à Science et Santé, car Mary Baker Eddy y énonce les antidotes spécifiques à chacun de ces scénarios ou sujets de plainte. Elle dit: « La Science élève inévitablement notre être plus haut sur l'échelle de l'harmonie et du bonheur. » (p. 60) J'aime l'emploi du terme « Science » et le fait qu'elle l'associe à « inévitablement ». Bien sûr, Mary Baker Eddy parle ici de la Science Chrétienne. Aussi, dans la mesure où l'on se voit soi-même et où l'on voit les autres gouvernés par ces lois de Dieu, cette élévation spirituelle est inévitable.
J'aimerais ajouter qu'il faut refuser ce tableau, refuser de s'apitoyer. Cela ne veut pas dire que la compassion, la patience et l'amour ne sont pas nécessaires. Loin de là ! Mais ne nous laissons pas prendre au piège avec les autres, en disant combien ce piège est douloureux. Voyons ces êtres chers dans la lumière.
Savoir que notre intelligence n'est pas dans le cerveau mais dans l'Entendement prévient la démence. Connaissez-vous le moyen de comprendre vraiment cette vérité et de la mettre en pratique?
Faute d'affirmer ces faits spirituels tous les jours (et parfois toutes les heures), nous nous laissons imprégner par l'atmosphère mentale environnante, et commençons à accepter ce qui ne fait pas partie de ce qui est spirituellement naturel pour nous. D'où l'importance de cette affirmation quotidienne: « Je suis l'idée de l'Entendement. Je suis l'expression de l'Entendement divin, de l'Amour divin, de la Vérité, de l'Esprit. » Cette préparation influence la façon dont nous passons la journée, dont nous pensons et dont nous combattons ces impostures. Nous sommes alors fin prêts, armés et équipés pour contester ces erreurs qui circulent dans la conscience humaine, en quête d'un lieu où se loger.
Lorsque l'on s'occupe soi-même de personnes atteintes de démence et qu'on essaye de les aider, comment lutter contre le découragement qui s'installe au fil des jours ?
Le découragement est un serpent sournois. La seule façon d'être découragé, c'est de consulter la matière ou les signes matériels. Mais si nous consultons notre Père-Mère Dieu en recourant au sens spirituel, nous ne pouvons rien entendre, connaître, voir ni comprendre en dehors de la bonté de Dieu, et des idées nouvelles qu'il révèle à Sa création.
Chaque jour, à chaque instant, nous recevons les pensées anges de Dieu. Si nous ressentons du découragement, c'est donc que nous avons consulté la mauvaise source. Il est alors facile de nous en détourner pour nous attacher à ces paroles de la Bible: « Veut-on me questionner sur l'avenir, me donner des ordres sur mes enfants et sur l'œuvre de mes mains ? » (Ésaïe 45:11) Dieu nous invite à Lui demander comment faire, comment telle personne peut faire. Pour aller de l'avant, cherchons les idées intelligentes qui viennent de Dieu.
Qu'est-ce qui est vrai en ce moment même ? Comment Dieu voit-Il Sa création maintenant même ? Est-ce que, aujourd'hui, je vois l'amour que Dieu exprime envers moi et envers ceux que j'aime ?
J'habite dans une région où règne une croyance très forte à la maladie d'Alzheimer. Il semble que tout le monde ait des parents ou des proches qui finissent par en souffrir. Comment rejeter cette croyance généralisée qui semble nous affecter?
C'est un problème de contagion mentale. Il est clair que les écirts de Mary Baker Eddy et la Bible contiennent des vérités appropriées à ce sujet. Le Psaume 91 est un excellent antidote à la croyance à la contagion. « Aucun fléau n'approchera de ta tente. » (verset 10) C'est comme une vague de croyances qui déferle sur les gens, et la réponse à cela, c'est que chacun reçoit tout ce qu'il a de Dieu, auquel il est lié éternellement. Dieu n'envoie pas de messages destinés à tous en général. Il nous envoie les anges dont nous avons besoin, non pas globalement, mais sous forme d'inspirations spirituelles en fonction de chaque besoin propre. Ces pensées anges élèvent la pensée. À l'inverse, la contagion, c'est de l'hypnotisme collectif, et nous sommes immunisés contre ce phénomène grâce aux pensées spirituelles auxquelles nous nous attachons et que nous chérissons par-dessus tout.
Est-il vrai que Dieu gouverne notre existence et que nous sommes libres de choisir notre conception delà vie ? Dans ce cas, comment le gouvernement de Dieu peut-il l'emporter sur nos pensées et nos choix ?
Le fait de partir de l'idée de la perfection de Dieu, de la perfection de l'homme, de l'idée que cet univers Lui appartient, nous amène naturellement à davantage de bien. Cela nous montre les points de vue spirituels plus élevés dont parle Mary Baker Eddy dans ses écrits. Il semble que nous ayons humainement la possibilité de renoncer à croître spirituellement, mais cela n'est pas vrai. Nous devons tous parvenir à comprendre qui nous sommes, qui est Dieu, et que Dieu gouverne toutes choses, car c'est là la vérité.
Tchat paru dans le Christian Science Sentinel
