L'expérience m'a appris qu'il est utile, particulièrement lorsqu'un problème semble incurable, de se détourner complètement de l'erreur et de se mettre à vivre selon l'éclairage des enseignements apportés par la prière consacrée. Alors que je commençais tout juste à étudier la Science Chrétienne, je me souviens qu'une fois j'avais rendu visite à une praticienne de la Science Chrétienne pour être quelque peu guidée. J'étais tourmentée par le fait que ma capacité de guérir semblait si peu consistante. Quand des guérisons se produisaient, elles n'étaient pas toujours permanentes. D'autres fois, si un problème ne cédait pas alors que j'avais prié à ce propos pendant un moment, je me contentais de vivre avec. Jesavais que cela n'était pas conforme à ce qu'enseigne la Science Chrétienne sur la liberté complète de l'homme face aux croyances mortelles de péché et de maladie.
La praticienne a mis en avant l'idée que l'objectif de notre prière n'est pas simplement d'améliorer une situation, mais que le changement de la pensée, la rectification et la clarté mentales qui résultent de la prière doivent également avoir pour effet un changement dans notre façon générale de penser et de vivre. C'est l'élargissement de notre compréhension et, en conséquence, le développement de notre perception spirituelle qui se trouvent être la vraie bénédiction. Ainsi transformée, la conscience n'accepte plus ni peur ni faux concept (qui sont la source de tout problème), et elle n'en est donc plus la victime.
Pour parvenir à cette compréhension, il faut remplir notre conscience avec la vérité enseignée par la Science Chrétienne, et maintenir cette vérité jusqu'à ce que la peur et les fausses croyances ne puissent plus menacer de renverser ce que Dieu a déjà fait. Et nous pouvons utiliser notre nouvelle compréhension dans tous les domaines de la vie, exactement comme nous mettrions en pratique la compréhension d'un principe mathématique. Quand nous voulons prouver qu'une nouvelle conception est juste et qu'elle produit toujours un effet certain, nous l'incluons dans notre expérience quotidienne autant que possible. C'est ainsi qu'après avoir appris l'addition, nous l'appliquons fréquemment et avec constance, et nous sommes ensuite prêts à passer à de nouvelles applications mathématiques plus élevées.
Dans le Second Livre des rois se trouve le récit d'une conversation entre le prophète Élisée et le roi d'Israël. Ce récit me montre qu'il ne faut pas prier à propos de quelque chose une ou deux fois seulement, puis abandonner si le problème ne cède pas, mais qu'il faut demeurer sous l'éclairage de la prière, jusqu'à ce que le mensonge soit dévoilé et la démonstration de la guérison complète.
On peut lire dans ce passage: «... Élisée dit au roi d'Israël: Frappe contre terre. Et il frappa trois fois, et s'arrêta. L'homme de Dieu s'irrita contre lui, et dit: Il fallait frapper cinq ou six fois; alors tu aurais battu les Syriens jusqu'à leur extermination... » (II Rois 13:18,19) La matérialité est tenace et nous devons reconnaître le besoin de corriger non seulement notre pensée au sujet d'un mensonge, mais aussi de renverser les croyances du monde qui semblent influencer la conscience et tentent subtilement de déraciner la certitude de la vérité que nous y avons établie. Notre désir de demeurer avec la vérité au sujet d'un problème, jusqu'à ce que toute trace de peur ait été correctement éliminée, est la clé pour obtenir des guérisons complètes qui, non seulement annulent les symptômes physiques, mais nous transforment, nous élevant à un nouveau niveau de spiritualité.
Même la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy, été éprouvée afin d'être plus persévérante dans ses prières pour elle-même, à une période vitale pour la mise en place de cette nouvelle religion. Beaucoup de lecteurs savent comment elle a été guérie d'une blessure qui menaçait sa vie après une chute sur la glace. Tout au long de sa vie, elle avait recherché la santé et la sainteté par une meilleure compréhension de Dieu. Elle avait guéri des gens pendant des années sans vraiment savoir comment se produisaient ces guérisons. En cette heure particulièrement désespérée, elle a réclamé sa Bible et une lueur du Principe qui guérit, la base du pouvoir spirituel formidable de Jésus, lui a été révélée. Elle a été immédiatement rétablie et s'est levée de son lit.
Bien qu'elle ait décrit cette expérience comme « la chute de la pomme qui [l'] amena à découvrir comment être bien portante [elle]-même, et comment rendre les autres bien portants » (voir Rétrospection et introspection, p. 24), sa découverte avait failli être mise en danger lorsque son docteur est revenu plus tard dans la journée pour voir comment elle allait. Mary Baker Eddy a expliqué qu'elle avait eu une rechute face à l'incrédulité de son médecin, lorsque celui-ci avait dit: « C'est impossible. » Elle s'était de nouveau sentie mal et avait immédiatement chancelé. Mais elle s'était tournée une fois de plus vers les Écritures et avait empli sa pensée des idées qui l'avaient guérie et alors elle « se releva pleine de force, et il n'y eut plus de rechute ».Yvonne Von Fettweiss et Robert Towsend Warneck, Mary Baker Eddy: Christian Healer, édition amplifiée, p. 58 Nous ne pouvons qu'imaginer les pensées malveillantes à l'œuvre pour essayer de prendre la place de cette révélation spirituelle glorieuse qui allait être à la base du mouvement de la Science Chrétienne ! Peut-être s'agit-il des mêmes suggestions agressives auxquelles nous avons à faire dans notre propre vie.
Le doute, la pression des être chers et des collègues bien intentionnés, le bombardement d'informations terrifiantes par des médias omniprésents, et l'impatience ou le manque de désir de grandir spirituellement, ce ne sont que quelques-uns des courants magnétiques qui tentent de détourner notre pensée de l'assurance que nous sommes guéris. Et les efforts que nous faisons pour être persévérants en valent la peine, parce que la guérison inclut en elle-même le tremplin pour parvenir à une plus haute compréhension de notre être spirituel et parfait.
Je suis revenue récemment sur la leçon qu'enseignent la constance et la persistance. Depuis un certain temps, si je restais assise un long moment, je me sentais toute raide en me levant. J'ai d'abord ignoré la chose, pensant que cela passerait. Puis j'ai commencé à souffrir d'une hanche. J'ai déclaré que cela ne faisait pas partie de moi et j'ai prié superficiellement au sujet de ce problème, jusqu'à ce qu'une nuit inconfortable et sans sommeil éveille ma conscience. Je me suis mise alors à prier sérieusement pour moi-même chaque jour. Au début, le problème a empiré et j'ai commencé à boiter. Monter les escaliers était devenu une vraie épreuve, et j'avais de la peine à continuer mes promenades du matin avec mon chien, sur les sentiers des collines près de ma maison.
Ayant reconnu que la guérison inclut la régénération de la pensée, j'en ai déduit qu'il me fallait trouver des manières tangibles de vivre mes prières. Alors l'idée s'est présentée à moi que l'erreur est toujours une inversion de ce qui est réel. Je me suis demandé: qu'est-ce que l'opposé de la raideur et du manque de mobilité ? Des pensées de souplesse, d'attente du bien, d'ouverture d'esprit et de liberté — voilà la réponse qui m'est venue. Alors j'ai commencé à entretenir un plus grand sens de souplesse et d'ouverture d'esprit dans ma vie quotidienne.
J'ai été stupéfaite de découvrir toutes les occasions qui m'étaient offertes de remettre en question une manière de pensée rigide dans plusieurs de mes comportements. M'efforcer de développer ces qualités- Christ jusqu'à un plus haut degré est devenu mon but principal. Ainsi, je n'ai pas mis longtemps à me sentir libre de tout inconfort à la hanche.
Quelle joie ! Cependant la raideur n'avait pas totalement disparu. J'ai donc résolu de prier avec davantage de consécration pour être prête à faire la volonté de Dieu inconditionnellement. Cela a été déterminant. Au bout de deux à trois semaines, la raideur a disparu. Je suis profondément reconnaissante de ce progrès spirituel majeur surle chemin qui m'amène à démontrer la guérison d'une manière plus efficace.
Article paru dans le Christian Science Journal
