Il y a presque vingt ans, Janet Clements a débuté modestement dans la pratique de la guérison par la Science Chrétienne, en priant plusieurs heures par jour pour le monde: pour les sans abris, les enfants maltraités, les personnes malades et les victimes de la guerre. «J'incluais le monde entier dans l'amour du Christ jusqu'à ce que je ressente la paix, déclare Mme Clements. Cet amour est au cœur de notre vie. » À l'époque, elle partageait un bureau avec un autre praticien de la Science Chrétienne, et c'est ainsi que sa pratique a commencé à se développer.
Aujourd'hui, Mme Clements a son propre bureau dans la banlieue de Chicago, à Evanston, U.S.A. Elle est praticienne à plein temps et également professeur de Science Chrétienne. Avant de se lancer dans la pratique, elle travaillait dans la publicité et le journalisme pour une importante agence publicitaire à Chicago. Plus tard, elle a enseigné à l'Université du Maryland, puis a travaillé pour un grand groupe de presse au Texas, son État natal, où elle avait fréquenté une école du dimanche de la Science Chrétienne.
Mme Clements se souvient que pendant son enfance, la matinée entière du dimanche se passait à l'église. « Nous allions à l'école du dimanche à9h30, puis au service religieux à 11hoo. J'avais remarqué qu'en sortant de l'église, j'étais toujours de bonne humeur, je me sentais vraiment très bien. Toute jeune, j'ai découvert que l'Église est une source d'inspiration et de joie. »
Au début de notre conversation, Mme Clements me raconte la belle guérison qui a amené sa famille à la Science Chrétienne.
Janet dements: Quand ma mère était lycéenne, on lui a diagnostiqué une hypertrophie du cœur censée l'obliger à prendre des médicaments durant toute sa vie. Elle a cessé de les prendre à la fin de ses études universitaires, car elle ne voulait pas en dépendre éternellement.
Quand ma mère a emménagé à Chicago afin d'y trouver un emploi, elle a partagé un appartement avec une femme qui lui a demandé, un jour, si elle voulait l'accompagner à l'église. Ma mère venait d'une petite ville de l'lowa,où les deux seules églises étaient luthériennes, aussi était-elle sûre que l'église fréquentée par sa colocataire appartenait à cette même confession. En fait, c'était une église de la Science Chrétienne. À la fin du service, elle a pensé: « C'est ce en quoi j'ai toujours cru. » Elle s'est alors mise à étudier la Science Chrétienne et a compris qu'il y avait une loi de Dieu « écrite » dans son cœur (voir Jérémie 31:33). Cette loi était suprême, gouvernant en permanence l'intégralité de son être selon un rythme parfait. Plus tard, ma mère a dû se faire radiographier le cœur pour un emploi: on a constaté que l'organe était en tout point parfait. Elle était complètement guérie. C'était une femme très dynamique et d'une énergie débordante.
Naturellement, comme cette guérison a apporté une incroyable liberté à ma mère, elle nous a inscrits, mes frères et moi, à l'école du dimanche de la Science Chrétienne.
Votre bureau est situé au rez-de-chaussée d'un centre commercial de Chicago, ce qui vous offre de nombreuses occasions de parler aux gens. Qu'est- ce que ces échanges vous apprennent ?
Je me suis aperçue que plus je chéris l'universalité du Christ et de la Science Chrétienne, plus je constate qu'aucun obstacle, nulle part, peut empêcher de connaître les bienfaits du Christ guérisseur Et chaque fois que cette vérité m'apparaît clairement, quelqu'un entre dans mon bureau, qu'il s'agisse d'un habitant du quartier ou d'une personne qui vient de l'autre bout du monde. Mes visiteurs sont aussi bien juifs, catholiques, musulmans que sans religion.
Le Christ nous fait connaître ce que le Père connait. Il nous révèle de manière compréhensible les faits de notre être spirituelvéritable, tels que Dieu les connaît. Le Christ présente l'idée spirituelle de l'Amour, le fait que Dieu nous aime, qu'il nous chérit. Nul n'est jamais séparé du Christ ni s'en voit refuser l'accès. Le Christ illumine de la Vérité divine la conscience humaine. Cette Vérité est acessible à tous, partout, de même que le principe des mathématiques est aussi bien accessible aux personnes qui vivent en Amérique du Nord qu'à ceux qui vivent en Afrique.
Et que penser des milliards de gens sur terre qui ne se considèrent pas comme chrétiens ? Qu'est-ce qui les rattache au Christ ?
Dans son ministère de guérison, Jésus a montré que le Christ n'est pas l'apanage des chrétiens, car son message et ses bienfaits sont universels. Comprenant clairement que le Christ était sa nature divine et celle de tous les fils et de toutes les filles de Dieu, Jésus était capable de guérir les gens de tous horizons. Il guérit par exemple le serviteur d'un centurion romain et la fille d'une Cananéenne. Plus tard, l'apôtre Paul mit également en lumière l'universalité du Christ lorsqu'il dit: « Il n'y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre; mais Christ est tout et en tous. » (Colossiens 3:11)
Plus nous chérissons le fait que le Christ est la vraie conscience de tous, plus nous voyons que nul ne peut être privé des bienfaits de la guérison-Christ.
Cela me fait penser à ces paroles de Jésus: « Et moi quand j'aurai été élevé delà terre, j'attirerai tousles hommes à moi. » (Jean 12:32) Il me semble qu'être « élevé de la terre » signifie posséder la douce humilité qui permet de voir le Christ « en tous ».
Mary Baker Eddy écrit: « Le Christ est l'humilité et la Vérité intronisées. Revêtez les vêtements du Christ et vous serez élevé et vous attirerez tous les hommes à vous. » (La Première Église du Christ, Scientiste et Miscellanées, p. 247) Dans la mesure où les scientistes chrétiens « revêtiront » l'humilité et la Vérité, c'est-à-dire ils les vivront dans leur vie quotidienne, les gens verront le Christ dans la Science Chrétienne. Ils viendront assister à l'un de nos services religieux, entreront dans une salle de lecture, pousseront la porte du bureau d'un praticien de la Science Chrétienne et liront nos périodiques. Nous verrons que le Christ est à l'origine de toute action et qu'il est la lumière qui guide les familles et les gouvernements, le monde de la communication et celui de l'éducation. Mary Baker Eddy déclare: « Christ, la véritable idée spirituelle, est l'idéal de Dieu, maintenant et pour toujours, ici et partout. » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 361)
À la fenêtre de votre bureau, vous avez placé cette inscription: « La solution par la prière aux problèmes de santé, d'alcoolisme, de dépendance à la drogue et d'ordre relationnel. » Ce sont là des problèmes universels. Que vous demandent ceux qui viennent vous voir ?
Ils veulent savoir de quoi il s'agit, comment cela marche. Je leur explique que lorsqu'une personne me demande de l'aide, nous prions ensemble pour reconnaître la loi de Dieu, et le fait que cette loi est la loi du bien, gouvernant harmonieusement toutes choses dans l'univers. Je leur dis qu'ils sont liés à cette loi de Dieu parce qu'il l'a mise « au-dedans d'eux » et qu'Il l'a écrite dans leur cœur et dans leur esprit (voir Jérémie 31:33). Ils sont l'incarnation de cette loi, l'expression de son action ordonnée et de son dessein pur. Le fait de comprendre véritablement que cette loi spirituelle existe, qu'elle est universelle et gouverne tout le monde dans l'harmonie a produit de merveilleuses guérisons.
Un jour, un homme est entré dans mon bureau pour me demander ce qu'était la Science Chrétienne. Il m'a expliqué qu'il avait été voir des médecins et des psychologues, et qu'il avait dû prendre jusqu'à douze pilules par jour. On lui avait diagnostiqué neuf maladies, dont une incurable, et rien ne l'aidait à améliorer son état physique ou mental. Ses amis avaient remarqué qu'il existait un bureau où il pouvait se rendre pour trouver la solution de ses problèmes par des moyens spirituels, aussi l'avaient-ils incité à venir me voir.
Il m'a expliqué également qu'il entretenait un sentiment de culpabilité à cause d'actes passés. Il ne pouvait surmonter ce sentiment car la pensée qu'il était un pécheur était enracinée en lui depuis toujours, et il ne voyait aucun moyen de s'en sortir.
Nous avons donc parlé de la loi de Dieu, du fait que cette loi de bonté et d'harmonie gouvernait son être. Ainsi la bonté était-elle l'essence de sa vraie nature. Puis nous avons parlé du Christ qui, en nous faisant comprendre notre identité véritable, nous libère d'un sens d'identité mortelle, ce qui produit la guérison. Nous avons approfondi tous ces points et je lui ai donné Science et Santé, en disant: « Si vous avez la moindre question, appelezmoi sans hésiter. » « Je risque de revenir plusieurs fois, comme ces problèmes semblent si graves », m'a-t-il répondu. Je l'ai rassuré: « Eh bien je serai heureuse de parler avec vous chaque fois que vous viendrez. Mais je vais prier pour vous aujourd'hui même; quant à vous, emportez ce Science et Santé et lisez-le. »
L'homme et la femme sont l'expression de Dieu, de Son action ordonnée et de Son dessein pur.
Il m'a dit qu'il ne prendrait pas de médicaments ce jour-là, et j'ai alors senti que je pouvais prier pour lui sans interférer avec un autre traitement. J'ai prié en voyant clairement que sa véritable identité était spirituelle, sainte et sans péché, qu'elle était parfaite et complète, et que lui-même était conscient de son identité véritable. J'ai ressenti une paix merveilleuse en pensant à ce jeune homme.
Je n'ai plus eu de ses nouvelles pendant plusieurs mois, et puis un jour je l'ai rencontré dans la rue. Il m'a expliqué qu'il n'était pas revenu me voir parce qu'il avait été complètement guéri suite à notre seule rencontre. Tous ses maux avaient disparu, aussi avait-il cessé de prendre des médicaments. Un beau sourire éclairait son visage. Il a ajouté: « Fort de cette guérison, je suis allé de l'avant, inspiré par la grâce, sans plus jamais regarder en arrière. »
C'est une belle illustration du pouvoir qu'a le Christ de transformer la pensée et le corps. À une époque où tout le monde n'a pas accès aux soins médicaux et où la médecine ne guérit pas systématiquement, le monde a le Christ. Il a toujours été là, dans la conscience individuelle, et il peut guérir tous les maux.
J'aime cette idée que « la vraie conscience est la vraie santé » (Écrits divers 1883-1896, p. 298). Eh bien, nous avons cette vraie conscience — le Christ la révèle. Il est écrit dans la Bible que « nous avons la pensée de Christ » (voir I Corinthiens 2:16). Nous sommes donc tous conscients de l'unité que nous formons avec Dieu, avec le Principe, la source de toute santé et de toute harmonie. Cette compréhension est la véritable santé universelle.
Lorsque la lumière du Christ dissipe la fausse croyance au péché, à la maladie et à la mort — à tous les maux — le prétendu problème disparaît. N'est-ce pas merveilleux de savoir que le Christ est comme un réveil qui ne pourra jamais s'éteindre ? Il éveille sans cesse notre pensée au discernement de la perfection.
On aurait pu penser que le monde entier accueillerait avec enthousiasme ce message réconfortant et libérateur. Mais Jésus fit face à une intense opposition lorsqu'il prêchait, et je suis sûre qu'il en serait de même s'il était là aujourd'hui. Cette opposition est impersonnelle, mais elle voudrait nous faire croire que le Christ n'est pas présent, qu'il ne peut nous guérir ou qu'il est inutile. Il ne faut pas se voiler la face, n'est-ce pas ?
Cette opposition n'est pas « à l'extérieur », mais elle est ce que nous pensons être à l'extérieur. Si nous pensons être dans un environnement matériel, en présence de nombreux entendements opposés, ayant des opinions différentes sur toutes choses, il est certain que nous allons nous y heurter. Mais si nous prenons à cœur le message de Christ Jésus, que l'on retrouve dans ses trente ou quarante paraboles, et qui se résume à une chose fondamentale, savoir que le royaume des cieux est proche, alors notre pensée change et nous voyons que tous ceux qui nous entourent sont en réalité des enfants de Dieu. Nous sommes tous dans Son royaume. C'est pourquoi nous recevons les bienfaits de ce royaume et nous sommes unis à tous les enfants de Dieu. Plus nous le comprendrons, plus les gens se tourneront vers la Science Chrétienne pour être guéris de leurs maux, et plus nous serons témoins de l'activité du Christ. Aussi, je pense que cela fait partie de nos prières: refuser les suggestions de ce monde dont vous parlez, pour voir à la place l'universalité du Christ.
J'aime l'expression « l'activité du Christ ». Selon un dictionnaire, l'activité se traduit par « une action ou un mouvement énergiques ». L'activité du Christ inspire et anime non seulement notre vie individuelle, mais également l'Église.
Absolument. J'ai découvert cette année beaucoup de choses concernant la nature de l'Église et sa véritable activité. Jésus a fondé son Église sur le Christ. Il demanda à ses disciples: « Qui dit-on que je suis... ? » Simon Pierre reconnut que Jésus était le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus déclara que c'était sur cette compréhension du Christ, en tant qu'expression vivante, active et vibrante de la Vérité qu'il fondait son Église (voir Matthieu 16:13 20).
En fait, on ne peut séparer l'Église du Christ ni le Christ de l'Église. J'aime penser que nous avons tous individuellement un ministère en Christ, un service en Christ — en d'autres termes, une façon individuelle d'exprimer notre identité spirituelle. On pourrait dire que tout ministère en Christ, toutes les expressions individuelles de la vraie identité, constituent collectivement l'Église, l'Église universelle. Je vois très clairement que personne n'est en dehors de cette Église, car personne n'est en dehors du Christ.
J'en ai eu un bel exemple quand mon fils était petit. C'était le premier jour où, chez nous, la température était printanière après un long hiver. Au cours de l'après-midi, mon fils a voulu jouer pieds nus dans notre jardin. Il a aussitôt enlevé chaussures et chaussettes. À un moment, il a remonté l'allée pour se rendre à l'autre bout du jardin. En marchant, il a mis le pied sur un tesson de verre qui lui a fait une entaille profonde sous le pied. J'ai pris mon enfant dans les bras en l'entourant d'amour, je l'ai ramené à l'intérieur de la maison, j'ai nettoyé la blessure et je lui ai mis un pansement.
En priant à ce sujet, j'ai médité trois idées énoncées par Mary Baker Eddy: « 1) Comprenez ce qu'il [le magnétisme animal] tente de faire; 2) sachez qu'il ne peut le faire; 3) comprenez qu'il ne l'a pas fait. » Journal, EF1 13, Fonds Mary Baker Eddy, La Bibliothéque Mary Baker Eddy. Je me suis rendu compte que mon fils avait marché là où des adolescents avaient jeté leurs bouteilles de soda, comme ils avaient l'habitude de le faire. J'ai compris que l'« erreur » qu'il me fallait vaincre était la croyance que ce petit enfant pouvait être victime de la conduite irréfléchie de quelques adolescents, et que j'avais des raisons d'en vouloir à ces derniers. À la lumière de la loi de Dieu, le bien, cet incident fâcheux ne pouvait avoir réellement eu lieu. Sous la loi de Dieu, il n'y a pas d'accidents, et Sa loi d'harmonie est suprême. D'autre part, je ne pouvais pas éprouver du ressentiment si je chérissais la nature semblable au Christ de ces jeunes, en les voyant dans la lumière du Christ, matures et réfléchis, et non insouciants et indifférents.
Nous sommes unis par le message du Christ dans l'Amour divin. Dans l'Amour, il n'y a pas de séparation ni d'action qui divise; l'adhésion et la cohésion de l'Amour tissent entre nous des liens harmonieux sans couture. J'ai mentalement inclus ces jeunes dans l'amour du Christ. J'ai prié jusqu'à ce que l'image de l'incident et tout ressentiment disparaissent de ma pensée.
Le lendemain, mon fils a voulu de nouveau sortir dans le jardin pour profiter du soleil. J'ai pensé que ce serait bien qu'il puisse marcher sans chaussures, et donc je les lui ai ôtées. Les chaussettes sont parties en même temps, et avec elles, le pansement qui s'était décollé. J'ai regardé la plante du pied de mon fils. La veille, on pouvait y voir une entaille profonde, mais à présent, il n'y avait plus rien. Ni entaille ni cicatrice. C'était un joli petit pied, intact et parfait. Par ailleurs, on n'a plus jamais jeté de bouteilles de soda dans notre jardin.
Le Christ révèle non seulement l'amour que Dieu a pour nous, mais également notre capacité de refléter cet amour les uns envers les autres. Plus nos pensées — à propos de nos voisins, de notre famille et des membres d'église — sont une illustration de cet amour semblable au Christ, plus nous constatons qu'elles sont un baume guérisseur qui purifie l'existence humaine, unissant tous les hommes et nous donnant le sentiment plus vaste d'appartenir à la famille universelle de Dieu.
Nous savons que les anges annoncèrent la naissance de l'enfant Jésus. Je crois que récemment vous avez beaucoup réfléchi au sujet des anges et de leur lien avec le Christ.
C'est exact. Mary Baker Eddy écrit que les anges sont les « pensées de Dieu se communiquant à l'homme; [des] intuitions spirituelles, pures et parfaites » (Science et Santé, p. 581). Ainsi les anges représentent la lumière du Christ qui est là pour nous guider. Dieu sait tout, et cette connaissance apparaît à la pensée inspirée en tant qu'anges, ou messages venant de Dieu. Puisque Dieu est Entendement, ou la seule intelligence, l'homme, qui est Son reflet, exprime continuellement les pensées de Dieu. Les anges sont donc toujours avec nous.
Les anges tiennent une place importante dans toute la vie de Jésus. Lorsque l'ange Gabriel apparut à Marie et qu'il lui eut fait part du dessein divin, de la volonté divine qu'elle était appelée à accomplir, elle accepta ce message divin. L'ange apparut non seulement à Marie, mais également à Joseph et aux bergers. Ces anges de la présence de Dieu annoncèrent l'apparition de l'idée-Christ sous la forme de la naissance de Jésus Christ, le Messie. Ils préparèrent la voie à l'avènement du Christ.
Les anges accompagnèrent Jésus tout au long de son ministère: lors des tentations, dans le jardin de Gethsémané et au moment de sa résurrection. C'est un ange qui roula la pierre qui obstruait l'entrée de sa tombe et fit part du message qui résonne encore dans le monde entier: « Il est ressuscité. » (voir Matthieu 28:6)
Ces anges préparent et accompagnent l'accueil joyeux de chaque idée divine, que celle-ci se traduise par un nouveau foyer, un nouveau travail ou un nouvel enfant.
Si les anges sont des intuitions spirituelles, ou messages de Dieu, comment les entend-on ?
Je crois que la clé, c'est l'humilité. L'humilité écarte les opinions humaines, l'ego et la crainte, et ouvre la pensée à l'écoute, à la réceptivité semblable à celle de l'enfant. Être trop occupé, entretenir des craintes, etc., c'est comme des parasites sur une fréquence radio: le message est brouillé. Mais la pensée pure et humble est comme une fréquence claire: elle nous permet de capter les intuitions divines qui nous guident. J'ai constaté que ces intuitions sont bien souvent contraires à toute logique humaine, et parfois, elles semblent difficiles à croire.
Par exemple, lorsque l'ange vint dire à Marie qu'elle allait avoir un enfant, la jeune femme répondit en substance que ce n'était pas logique, que cela ne pouvait pas arriver. Mais l'ange lui assura que « rien n'est impossible à Dieu » (Luc 1:37). Je pense que nous avons tous des intuitions spirituelles. Ce sont de petites pensées, parfois insistantes, qui nous conseillent de faire certaines choses. Quand on écoute ces anges et que l'on fait exactement ce qu'ils disent, on en voit les bienfaits.
Dans le premier chapitre de la Genèse, il est écrit que Dieu a donné à l'homme la domination sur toutes choses. Dans le vocabulaire religieux, les « Dominations » constituent une légion d'anges. La légion étant un corps d'armée, on pourrait penser que l'on bénéficie d'un corps d'armée d'anges, d'une force puissante d'idées divines pour nous guider.
Quel rôle les anges jouent-ils dans le traitement par la Science Chrétienne ?
Comme les anges sont des intuitions, des guides spirituels, ils dirigent la pensée du praticien et du patient durant le traitement par la Science Chrétienne. Ils mettent à jour ce qui a besoin de l'être dans la pensée du patient. Ils révèlent des choses qui doivent être connues. Ils neutralisent la crainte et la discordance, et élèvent la pensée au-dessus du tableau mortel de la maladie, ou du problème quel qu'il soit, jusqu'à la vérité de l'être. C'est ainsi que les anges nous guident dans le traitement par la prière.
Par exemple, la caractéristique de l'ange Michel, c'est la force spirituelle. Mary Baker Eddy écrit à son sujet: « Il conduit les armées des cieux contre le pouvoir du péché, de Satan, et fait les guerres saintes. » (Science et Santé, p. 566-567) On pourrait donc dire que le traitement qui se base sur les caractéristiques de l'ange Michel permet d'affronter les arguments des sens physiques et de les rejeter un par un, méthodiquement.
À propos de l'ange Gabriel, Mary Baker Eddy écrit: « Gabriel a la tâche plus tranquille de communiquer le sens de la présence constante de l'Amour secourable. » (ibid, p. 567) On pourrait donc dire que le traitement qui se base sur les caractéristiques de l'ange Gabriel permet d'établir un sentiment de paix, fondé sur le fait merveilleux que l'Amour divin seul est réel, et qu'il n'y a ni péché, ni maladie, ni mort. Le Gabriel de Sa présence laisse le champ libre à Dieu et déclare: « Dieu est Amour. » Et dans cet Amour infini, il y a uniquement la manifestation de cet Amour. Ce traitement s'appuie dès le départ sur le fait que le patient est parfait ici même, maintenant même. Tous ces anges révèlent notre accès immédiat à l'harmonie céleste.
J'imagine que vous en avez un exemple...
Bien sûr ! Je pense même à une guérison récente. C'était un problème d'ouïe. J'avais sans arrêt des acouphènes. Cela ne cessait pas. En priant à ce sujet, j'ai découvert que le mot « obéir » vient du latin audire, c'est-à-dire « entendre ». Obéir signifie notamment « se soumettre à un gouvernement » Dictionnaire américain Webster, 1828.. J'ai pensé que lorsqu'on obéit au dessein de Dieu, à Sa volonté, lorsqu'on s'y conforme, alors on entend clairement.
J'ai donc décidé de commencer chaque journée par une prière tirée des Psaumes: « Fais-moi dès le matin entendre ta bonté ! Car je me confie en toi. Fais-moi connaître le chemin où je dois marcher ! Car j'élève à toi mon âme. » (Psaume 143:8) J'avais le désir sincère d'entendre cette tendre bonté de Dieu et d'obéir à Ses directives divines chaque jour. J'ai découvert un autre point très intéressant lorsque j'ai vérifié le sens du mot « son ». Selon une définition, c'est « le produit de deux entités ou plus mises en relation », comme les applaudissements que l'on entend au contact de deux mains. Le son est bel et bien la manifestation d'une idée en relation avec une autre.
Je me suis dit qu'avoir conscience des idées qui entrent en relation les unes avec les autres, c'était une façon différente de considérer l'ouïe. J'ai alors pensé: « Eh bien, c'est Dieu, l'Esprit, qui met Ses idées en relation, et qui entend le son harmonieux produit par ce contact. Nous reflétons l'ouïe de l'Entendement. Nous reflétons l'harmonie de l'Entendement. Ainsi, le son n'est pas dans la matière, mais en Dieu, et Dieu orchestre et dirige le son de l'univers en gouvernant les relations entre Ses idées, relations qui produisent de l'harmonie. Le son n'est donc pas dû au hasard, il est l'harmonie mise en évidence. »
En me mettant à obéir aux directives divines et en discernant les actions et les relations prévues par Dieu, c'est-à-dire en écoutant vraiment, durant toute la journée, Ses anges qui nous guident, j'ai été complètement guérie. Je n'ai plus le moindre acouphène et j'entends parfaitement bien en toutes circonstances. C'est merveilleux d'écouter dans le calme les anges de Dieu. Ils chantent à notre conscience les faits glorieux de l'harmonie de notre être. Nous pouvons entendre ces anges où que nous soyons.
J'aimerais vous poser une dernière question. Qu'est-ce qui vous a incitée à renoncer à une carrière dans les affaires pour devenir praticienne de la Science Chrétienne ?
À vrai dire, je crois que j'ai toujours voulu me consacrer à la pratique de la Science Chrétienne. Depuis toute petite, une intuition-ange me disait que je le ferais un jour. Je pensais que la seule question était de voir quand l'occasion s'en présenterait. Et puis, au milieu d'une carrière florissante, j'ai vécu un événement qui a changé ma vie. J'ai réfléchi sérieusement au sens de l'existence et je me suis mise à étudier avec ardeur l'origine de la vie, Dieu, qui est la Vie éternelle.
Durant cette étude, je me suis attachée au premier article de foi de la Science Chrétienne: « En tant qu'adhérents de la Vérité, nous prenons la Parole inspirée de la Bible comme notre guide suffisant pour atteindre à la Vie éternelle. » (Science et Santé, p. 497) Cette étude a duré deux ans, au bout desquels j'ai acquis une compréhension très claire de la Vie. Ce que j'ai appris m'a incitée à entrer dans la pratique.
Pour résumer, j'ai vu que la vie consiste à aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa pensée et de toute sa force, et son prochain comme soi-même. La Vie consiste vraiment à aimer. C'est là la réponse simple que Jésus fit à l'homme qui lui demanda: « Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? » (voir Luc 10:25)
Aimer de façon impartiale et universelle, c'est l'essence même de la pratique publique de la Science Chrétienne. Et ce que j'ai entrevu de merveilleux, c'est que je disposais de tout l'amour de Dieu pour aimer tout le monde dans l'univers, et cela pour l'éternité. Quel don merveilleux ! Et de plus, c'est un don que nous possédons tous !
Interview publiée dans le Christian Science Journal