Tantôt admiratifs, tantôt violemment critiques, les journalistes, les intellectuels, les historiens et les sociologues ont souvent reconnu les véritables qualités de leadership de Mary Baker Eddy et sa vive intelligence. L'un des principaux avocats de la partie plaignante, dans le procès qui lui fut intenté dans sa quatre-vingthuitième année, aurait reconnu à contrecœur: « Mrs Eddy est d'une intelligence redoutable. »Souvenirs de Minnie A. Scott, Fonds Mary Baker Eddy, La Bibliothèque Mary Baker Eddy.
Les scientistes chrétiens ne seront certainement pas étonnés par les propos de cet avocat! Mais s'ils n'adopteront pas pour autant son point de vue, ce n'est pas parce qu'il représentait la partie adverse, mais plutôt parce qu'à leurs yeux, l'intelligence de Mary Baker Eddy n'était pas une qualité personnelle.
Les guérisons que nous obtenons n'ont pas grandchose à voir avec l'entendement humain. Elles résultent uniquement d'une meilleure compréhension du fait que tout est Entendement divin, et non matière. Cet Esprit ou Entendement nous apparaît alors non comme une doctrine ou un idéal abstrait, mais une merveilleus présence aimante. En fait, le sentiment de la tendre protection divine qu'éprouvent les personnes guéries par la Science Chrétienne témoigne surtout de la réalité extraordinaire de Dieu, qui est l'Amour même, comme l'enseigne le Nouveau Testament.
Nous n'avons certes pas fini d'assimiler cette vérité, mais la Science du christianisme nous aide sans cesse à en approfondir la compréhension.
Un leadership fondé sur la révélation
En découvrant la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy a compris que l'entendement humain croit avoir une identité propre et une existence séparée de Dieu, et que cette croyance est le fruit du péché, de l'ignorance et d'un manque total de spiritualité. Dans le livre d'étude de la Science Chrétienne qu'elle a écrit plus tard, elle explique: « L'Esprit est l'Ego qui ne rêve jamais, mais qui comprend toutes choses; qui ne se trompe jamais, et qui est toujours conscient; qui ne croit jamais, mais qui sait; qui n'est jamais né et ne meurt jamais. L'homme spirituel est la ressemblance de cet Ego. » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 250)
Cette révélation universelle a permis à Mary Baker Eddy de diriger le mouvement de la Science Chrétienne avec autorité et amour, d'une façon qui attirait les gens. Elle y a puisé la certitude inébranlable d'accomplir une mission sous la direction divine, et cela en dépit même des attaques personnelles et d'une opposition écrasante qui auraient pu avoir des effets dévastateurs sur son travail. Pourtant, des années après avoir eu la révélation de la Science Chrétienne, elle ressentait toujours le besoin de mieux connaître le seul « Je Suis » ou Ego. Elle écrit dans la préface de Science et Santé: « Aujourd'hui, tout en s'estimant heureuse d'avoir fait quelques progrès, elle est toujours le disciple docile attendant à la porte céleste l'Entendement du Christ. » (p. ix)
Dès sa naissance, le christianisme traditionnel a accordé une grande importance à l'humilité et à l'abnégation face à Dieu, en appelant à renoncer aux choses matérielles ou superflues, à la poursuite de buts égoïstes, à toutes formes de péché. Mais ces choix moraux marquent seulement le début d'un changement en profondeur absolument indispensable. Si l'Entendement et l'Amour divins constituent la réalité fondamentale de l'univers (ce qui est le cas), notre plus grand besoin ne serait-il pas de se débarrasser totalement de ce sens erroné du moi, ce « vieil homme » dont il est question dans le Nouveau Testament (voir Éphésiens 4:22-24) ? À l'évidence, se défaire du moi exige bien plus que du désintéressement !
« Je ne puis rien faire de moi-même. » (Jean 5:30)
Cette nouvelle conscience débarrassée du moi et émanant entièrement de Dieu, a valu à ceux qui ont croisé le chemin de Mary Baker Eddy d'étonnantes guérisons, accomplies par des moyens purement spirituels. Pour la première fois depuis les premiers temps du christianisme, ces paroles de Jésus ont retrouvé tout leur sens: « Je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais.» (Jean 14:12)
Au début, les gens guéris par Mary Baker Eddy lui étaient souvent parfaitement inconnus: un voltigeur dans un cirque, un charpentier, un vendeur de meubles, une personne apparemment animée de mauvaises intentions. À d'autres occasions, c'étaient des membres de sa famille ou des connaissances: une nièce, l'enfant d'une voisine, les membres bien-aimés de sa maison. Un livre extrêmement utile, publié dernièrement par La Société d'édition de la Science Chrétienne, propose un tableau saisissant des guérisons accomplies si naturellement grâce au christianisme authentique de Mary Baker Eddy.Mary Baker Eddy: une vie consacrée à la guérison spirituelle, Yvonne Caché von Fettweis et Robert Townsend Warneck.
Une remarque que notre Leader fit à une de ses élèves nous fait mieux comprendre la dimension de la réalité divine qui était à la base de ces guérisons: « Je voyais l'amour de Dieu encercler l'univers et l'homme, remplir tout l'espace, et je vohais que l'Amour divin pénétrait tellement ma propre conscience que j'aimais tout ce que je voyais avec une compassion semblable à celle du Christ. Cette perception de l'Amour divin faisait s'exprimer "la beauté de la sainteté, la perfection de l'être" (Science et Santé, p. 253), qui guérissaient, régénéraient et sauvaient tous ceux qui se tournaient vers moi pour trouver de l'aide. »Nous avons connu Mary Baker Eddy, p. 43.
« Appelés à raviver la foi déclinante de beaucoup de gens »
De tous les leaders religieux qui se sont succédé après Christ Jésus, Mary Baker Eddy est celle qui a le mieux compris que Dieu, l'Esprit, est la grande et seule réalité de l'être. Démontrant le puissant effet guérisseur de la Vérité, elle a vu la promesse d'une libération révolutionnaire de l'esprit humain par l'action du Christ, la Vérité, qui continue de purifier et de transformer la nature de la pensée humaine.
Mary Baker Eddy a découvert la Science du christianisme, ou lois de Dieu, le bien, au moment où une grande partie du monde religieux avait le sentiment que les courants de pensée basés sur la foi étaient inondés par un torrent de connaissances matérielles très élaborées. Sans être scientiste chrétien, le pasteur Charles C. Bonney fut cependant sensible à l'importance extraordinaire de cette révélation, car il déclara dans son discours inaugural, lors de la session du Congrès mondial des religions, en 1893: « Il n'y a pas eu, au cours de ces dernières années, de manifestation plus frappante de l'intervention de la Providence divine dans les affaires humaines que l'apparition de ce groupe de personnes connues sous le nom de scientistes chrétiens, qui sont appelées à déclarer l'harmonie réelle existant entre la religion et la Science, et à raviver la foi déclinante de beaucoup de gens dans les vérités des Écritures sacrées.» (Écrits divers 1883-1896, p. 312)
Avons-nous conscience que cet « appel » auquel faisait allusion ce pasteur s'adresse à nous aujourd'hui?
La continuité du leadership de Mary Baker Eddy
Deux articles du Manuel de L'Église Mère font bien comprendre la pérennité et la portée universelle du leadership de Mary Baker Eddy. Ces articles nous rappellent qu'elle était certaine que l'autorité du Manuel de L'Église Mère devait s'exercer non seulement de son vivant, mais éternellement.
L'article XXII traite du « Rapport des membres avec le pasteur émérite et leurs devoirs envers lui »; la section 2, intitulée « Un membre, non un Leader », stipule: « Aucun membre de La Première Église du Christ, Scientiste, à Boston, Mass., ne sera appelé Leader par des membres de cette Église, lorsque ce terme est employé au sujet de la Science Chrétienne.» (p. 65) La présence même de cette disposition statutaire permet de conclure qu'il est important de se souvenir continuellement de cette règle. On peut en déduire que personne ne peut prendre la place de Mary Baker Eddy. Nul ne sera jamais en droit de revendiquer ou d'exercer un rôle de leadership comme le sien, au sein de la Science Chrétienne. La section 6 de l'article VIII, intitulée « Vigilance face au devoir » stipule: « Il sera du devoir de chaque membre de cette Église de se défendre journellement contre la suggestion mentale agressive, et de ne pas se laisser entraîner à oublier ou à négliger son devoir envers Dieu, envers son Leader et envers l'humanité. Par ses œuvres, il sera jugé-et justifié ou condamné. » (p. 42)
Qu'est-ce qui pourrait nous empêcher de penser à Mary Baker Eddy en tant que Leader et nous faire ainsi oublier notre devoir envers elle ? Essentiellement, le magnétisme animal ignorant et malveillant, et ce au moyen de la suggestion hypnotique. Lorsqu'on connaît toutes les tentatives qui ont été faites pour renverser le leadership de Mary Baker Eddy de son vivant, on comprend mieux la mentalité diabolique qui est encore à l'œuvre sous des déguisements divers. Aujourd'hui, comme durant la vie de notre Leader, les suggestions agressives vont bon train. En voici quelques exemples:
• La prétention que le leadership de Mary Baker Eddy appartient au passé.
En réalité, la révélation de la Science exposée dans ses écrits demeure bien à l'avant-garde, et continuera de l'être pendant de nombreux siècles. Mary Baker Eddy savait qu'il en serait ainsi. Elle n'a jamais renoncé à son leadership.
• La suggestion subtile selon laquelle l'hommage personnel rendu à une personnalité humaine dont on connaît la vie et l'œuvre peut dispenser de démontrer la Science du Christ par la guérison.
Mary Baker Eddy abhorrait le culte de la personnalité. Elle le rejetait chaque fois que ses élèves tombaient dans ce travers à son égard. Elle disait que seules « des guérisons plus élevées et plus tangible »Mary Baker Eddy: une vie consacrée à la guérison spirituelle, Yvonne Caché von Fettweis et Robert Townsend Warneck, p. 234 l'honoreraient vraiment et assureraient la pérennité de la Science Chrétienne.
• La tromperie, qui est peut-être la plus insidieuse de toutes, selon laquelle il ne serait plus possible à notre époque d'être à la hauteur des exigences formulées par la main directrice de Mary Baker Eddy et d'y obéir. La vérité est que la vie de Christ Jésus et la compréhension chrétiennement scientifique que Mary Baker Eddy avait de son ministère prouvent exactement le contraire, en montrant de façon catégorique que si nous progressons, c'est parce que nous sommes portés par l'esprit du Christ. Nous sommes soutenus par l'Amour divin même.
« Montre-moi comment, Berger...»Mary Baker Eddy, cantique n° 304, Hymnaire de la Science Chrétienne.
Qui n'a pas senti les courants hypnotiques de la pensée mondiale contemporaine qui voudraient inonder notre compréhension et lui soustraire la sainteté et le sens spirituel qui sont si importants pour l'humanité ? Mais l'esprit tendre et puissant du Christ est toujours là pour nous élever au-dessus des courants du magnétisme animal et des suggestions malveillantes et railleuses de l'entendement charnel. Comme le disciple Pierre, nous nous défaisons de la crainte que notre propre ego et notre sens personnel naïf puissent finalement nous submerger. Nous apprenons que l'apparente existence matérielle dans sa totalité, y compris notre prétendue identité fragile, ne correspond pas du tout à la raison d'être de la création de Dieu. Nous sommes alors élevés et sauvés par la Vérité.
De quoi a-t-on tant besoin en ce deuxième siècle de Science Chrétienne ? N'est-ce pas de notre compréhension de plus en plus profonde de l'immensité du Principe divin, l'Amour, qui était à la base du leadership de Mary Baker Eddy de son vivant ? Sa main directrice est toujours là pour nous guider, à chaque page de Science et Santé avec la Clef des Écritures. Mais il faut du travail et des efforts pour la suivre. Par exemple, nous ne verrons pas disparaître les courants hypnotiques du magnétisme animal simplement parce que nous souhaitons les voir disparaître. Nous ne pouvons passer à côté de l'approfondissement spirituel dont Mary Baker Eddy détaille les trois stades-la connaissance de soi, l'humilité et l'amour-dans son article « Le chemin » (voir Écrits divers, p. 355-359). Seuls ces progrès réguliers font de nous de bons disciples. Ils nous donnent de plus en plus conscience de l'Amour infini dont la suprématie annule bel et bien l'opposition de l'entendement charnel.
Nous sommes-nous engagés à acquérir cette compréhension nouvelle donnée par Dieu, cette comphéresion plus grande des dimensions de la Science divine, qui accomplit toutes les promesses de la Science Chrétienne dans son deuxième siècle ? Accomplissonsnous des guérisons ? Ou bien, comme des enfants que ne parviennent pas à se concentrer, nous tournons-nous dans toutes les directions en quête de quelque chose de nouveau, de plus facile, de plus satisfaisant sur le moment ? Ou progressons-nous au contraire dans l'amour dégagé du moi, la grâce et la sainteté, qui apportent au monde ce qui est vraiment nouveau ?
Inspirée par une vision et une promesse prophétiques, Mary Baker Eddy écrit: « Lorsque la Science Chrétienne aura dissipé la nuée de faux témoins, lorsque les rosées de la grâce divine, tombant sur les fleurs flétries des joies éphémères, élèveront toute pensée vers l'Esprit, quand Israël "selon la chair", qui prend part aux offrandes de ses propres autels, ne sera plus, alors "Israël selon l'Esprit" remplira la terre des divines énergies, de la compréhension et des flots incessants de sensation et de conscience spirituelles. » (Écrits divers, p. 360)
Qui ne souhaiterait pas suivre un tel Leader ?
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