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Les débuts d'une Cause: 1872-1892

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de janvier 2011


À quel moment la Science Chrétienne estelle devenue une « Cause » ? Réfléchissant à cette question, j'ai très vite supposé que Mary Baker Eddy avait dû commencer à employer ce terme pour parler de sa découverte lorsque son Église était déjà bien établie, et qu'elle était aidée et soutenue dans sa tâche par un groupe important d'élèves fidèles. J'ai alors décidé d'étudier de façon chronologique sa correspondance durant cette période, ce qui était un bon moyen de savoir quand le mot « cause » y apparaissait pour la première fois.

Comme il arrive bien souvent quand on effectue des recherches dans les différents fonds de La Bibliothèque Mary Baker Eddy, l'hypothèse de départ s'est révélée éloignée de la vérité. La lecture de ces documents m'a fait remonter de plus en plus loin dans le temps. Je me suis finalement arrêtée au mois de janvier 1872, lorsque j'ai découvert que c'est dans une lettre au rédacteur en chef du Lynn Transcript (journal de la région de Boston) que Mary Baker Eddy emploie pour la première fois le mot « cause » pour parler de sa science: c'était environ six ans après sa guérison d'un grave accident qui l'avait mise sur la voie de cette découverte et de ces développements.

En examinant les documents d'archive, on s'aperçoit que les premiers mois de 1872 furent une période cruciale pour Mary M. Glover (plus tard Mary Baker Eddy). Le 13 janvier, le Lynn Transcript publia une lettre de Wallace W. Wright, qui avait étudié la « Science morale » avec Mary Glover. (Elle adoptera le terme « Science Chrétienne » quelques années plus tard.) C'est le début d'un vif échange de lettres entre eux, une série de documents passionnants. Alors que Mary Baker Eddy s'exprimera différemment dans les années ultérieures, sa motivation et la pureté de son christianisme transparaissent déjà dans ces lettres. Les accusations de Wright n'étaient pas tout à fait claires. Tandis que les lecteurs du Transcript suivaient le développement de cette polémique, il devenait évident que Wright cherchait surtout à récupérer l'argent qu'il avait versé pour suivre le cours de Mary Baker Eddy. Il portait aussi un certain nombre d'accusations, affirmant avec force que la Science morale n'était rien d'autre que du « mesmérisme » [n.d.l.r.: appelé également hypnotisme]. Mary Glover prenait cette affaire très au sérieux. Certainement, elle comprit que ces échanges avec Wallace Wright représentaient bien autre chose qu'une simple querelle publique à propos d'une somme d'argent réclamée par un élève mécontent. C'était une attaque contre la légitimité de ses enseignements, contre la légitimité de la guérison chrétienne contemporaine. Sa réponse initiale à Wright, publiée dans le numéro du 20 janvier 1872 répondait à certaines de ses accusations, et concluait: « Je consacrerai les quelques années qui me restent à la cause que j'ai épousée, c'est-à-dire à enseigner et à démontrer la Science morale et physique qui peut guérir les malades. Étant certaine que Dieu m'en a donné l'ordre, je resterai fidèle à mon but qui est de soulager mon prochain de ses souffrances, dussé-je le faire au milieu des persécutions et des présentations erronées les plus malveillantes. »V05002, Mary M. B. Glover au rédacteur en chef du Lynn Transcript, 20 janvier 1872, fonds Mary Baker Eddy, La Bibliothèque Mary Baker Eddy.

« Je consacrerai les quelques années qui me restent à la cause que j'ai épousée, c'est-à-dire à enseigner et à démontrer la Science morale et physique qui peut guérir les malades. Étant certaine que Dieu m'en a donné l'ordre, je resterai fidèle à mon but qui est de soulager mon prochain de ses souffrances. » Mary Baker Eddy

Le débat dans le Transcript se poursuivit. Dans une lettre datée du 3 février, Mary Glover apporte quelques précisions sur ses enseignements: « La Science morale vise à éliminer le péché et la souffrance grâce à la compréhension du fait que Dieu ne les a pas créés, et qu'Il n'a pas non plus fait l'homme pour être soumis à son corps; et ces signes suivront ceux qui apprennent à Le connaître véritablement: ils exerceront leur empire sur la matière et l'homme, sur la maladie et le péché. Jésus démontra cette domination morale sur la matière et l'homme, mais ce n'était pas du mesmérisme, c'était Dieu... » Et le dernier paragraphe de sa lettre commence ainsi: « Je prépare actuellement un ouvrage sur la Science morale et physique, que je soumettrai au public dès que je l'aurai terminé. »V05003, Mary M. B. Glover au rédacteur en chef du Lynn Transcript, 3 février 1872, fonds Mary Baker Eddy. L'ouvrage, publié trois ans et demi plus tard, est le livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures.

En examinant ces documents environ 130 ans plus tard, sachant tout ce qui allait suivre dans la vie de Mary Baker Eddy et l'histoire de sa Cause, je constate avec étonnement qu'au moment d'écrire son livre, elle considérait déjà que son petit groupe informel d'élèves et elle-même s'investissaient dans une œuvre de grande importance. Dès lors le mot « cause » apparaît très régulièrement dans sa correspondance, bien qu'à cette époque elle n'ait encore fondé aucune organisation. Quant au groupe existant, il comptait bien peu de membres. Ses élèves publièrent une déclaration dans le Transcript du 17 février, affirmant le « gain prodigieux » obtenu grâce à leur étude, et concluant: « Cet article a été écrit dans le but de satisfaire tous les lecteurs honnêtes de ce journal et non pour susciter un débat. Il ne sera donc suivi d'aucun autre. Les signataires de cet article seront heureux de s'entretenir de la Science morale... »L'article entier et toutes les lettres publiés dans le Transcript sont reproduits dans In My True Light and Life: Mary Baker Eddy Collections (« Ma vie dans sa vraie lumière: fonds Mary Baker Eddy »), (2002), p. 238–259. Si l'on en juge par les noms des signataires, en février 1872, la Cause était probablement soutenue par Mary Baker Eddy et ses cinq élèves. Mais le nombre n'était pas la préoccupation première.

En 1875, trois ans après la polémique avec Wallace Wright, Mary Glover démissionnait de l'Église congrégationaliste, dont elle était membre depuis l'adolescence, et organisait avec ses élèves un petit nombre de services religieux à Lynn. Un peu plus tard, la même année, elle publiait Science et Santé. L'année suivante voyait la création de l'Association scientiste chrétienne de ses élèves. La Cause commençait à se développer. Qu'attendait sa fondatrice de la part de ceux qui en devenaient membres ?

Formée en 1879, l'Église du Christ (Scientiste) commençait à tenir des services réguliers à Boston. Les « Articles de foi et la Charte » nous donnent un aperçu de l'engagement demandé à ceux qui rejoignaient la Cause à ses débuts. La « Charte », qui devint par la suite le sixième Article de foi de la Science Chrétienne, était étonnamment détaillée: « Et nous nous engageons solennellement à être fidèles aux Dix Commandements, à avoir une conduite digne de l'appel élevé qui nous a été fait, à être justes, à aimer la miséricorde et à marcher humblement avec notre Dieu; à abhorrer le mensonge, à aimer la Vérité, à faire du bien à notre prochain, à avoir un seul Dieu et, de façon générale, à nous efforcer d'atteindre cette compréhension plus élevée de la Science Chrétienne contenue dans le Sermon sur la montagne, et par cela à chasser l'erreur et à guérir les malades. » La Charte concluait par une ferme condamnation du spiritualisme, de l'hypnotisme et de l'usage des médicaments.EOR 13, Minute Book, Église du Christ, Scientiste, fonds Mary Baker Eddy

Mary Baker Eddy réorganisa son Église en 1892. C'était désormais une Église dont pouvaient devenir membres tous les scientistes chrétiens, et pas seulement ceux qui habitaient à Boston. Les Articles de foi avaient changé; l'engagement à l'égard de la Cause exigeait maintenant davantage de fraternité: « Nous promettons solennellement de veiller, de prier et de faire tout notre possible pour que cet Entendement qui était en Christ Jésus soit également en nous; d'aimer nos frères et, dans la mesure de notre compréhension, d'être humbles, miséricordieux et justes, et de vivre en paix avec tous les hommes. »Principes et Règles de l'Église (1892), Subject File, fonds Mary Baker Eddy (Bien que la référence aux Dix Commandements ait été retirée, elle réapparaîtra plus tard dans l'énoncé des « premières leçons » destinées aux élèves de l'école du dimanche — voir article xx, section 3 du Manuel de L'Église Mère. En 1872, le travail soutenu et fidèle de Mary Baker Eddy et de son petit groupe d'élèves contribua à l'établissement de la Cause de la Science Chrétienne. Dans le bref résumé de l'histoire de l'Église du Christ, Scientiste, publié dans le Manuel de L'Église (voir p. 18), Mary Baker Eddy écrit:

« Bien que traversant des eaux profondes, la petite Église progressa constamment, augmentant en nombre, et répétant à chaque étape: "Jusqu'ici l'Éternel nous a secourus." »

NOTEZ BIEN :Pour toute question concernant la vie de Mary Baker Eddy et l'histoire du mouvement de la Science Chrétienne, écrire à: research@mbelibrary.org ou téléphoner (en anglais seulement) au: + 1-617-450-7218

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