Huissier: plus qu'une simple tâche !

Lorsque j'ai eu douze ans, j'ai décidé de faire ma demande pour devenir membre d'une église filiale de la Science Chrétienne. J'étais très enthousiaste à l'idée d'accomplir quelque chose d'important ! Après m'avoir accepté en tant que membre, les responsables (j'ai appris plus tard qu'on les appelait « le conseil d'administration ») m'ont demandé ce que j'aimerais faire pour l'église. Sans hésiter une seconde, j'ai répondu: « Huissier ! » À cette époque, ma définition de l'huissier était plutôt simple. C'était quelqu'un qui se tenait à la porte de l'église et qui disait bonjour à tout le monde. Je ne suis pas certain de la raison pour laquelle je désirais alors être huissier, mais je me rappelle bien que je m'imaginais vêtu d'un costume, debout à la porte, accueillant les membres et les visiteurs. Cela me paraissait être un travail tellement noble ! À cette époque, le statut que me donnait cette fonction auprès des autres et le plaisir personnel que j'en retirais m'importaient plus que de savoir comment ce poste pourrait soutenir la mission de guérison de la Science Chrétienne. Depuis, mon concept du travail d'huissier a radicalement changé.

Je commence à voir combien la fonction d'huissier est importante pour la pratique de la guérison en Science Chrétienne. Je la perçois comme beaucoup plus qu'un simple travail. Rien que le fait de regarder le mot huissier dans le dictionnaire, a changé ma façon de voir les choses. J'ai trouvé des concepts qui ont guidé ma pensée vers trois différents aspects de cette fonction. D'abord, j'ai réalisé la nécessité de faire preuve de tendresse pratique, d'amour et de force spirituelle. Une autre partie de la définition du dictionnaire m'a engagé à réfléchir à la manière de présenter le plus correctement possible la Science Chrétienne à quelqu'un de nouveau. Des mots tels que « faire connaître » et « annoncer », m'ont indiqué quelque chose de plus profond que de simplement énoncer la théologie de la Science Chrétienne. Pour terminer, les mots « chargé de maintenir le silence et l'ordre » m'ont aidé à comprendre la nécessité d'être vigilant et de me défendre mentalement, de façon active, tandis que je remplis ma fonction d'huissier.

En allant plus loin dans la réflexion, je me suis mis à penser à un récit biblique que Mary Baker Eddy utilise au début du chapitre « Pratique de la Science Chrétienne » dans Science et Santé. Ce récit, tiré des Évangiles, raconte l'histoire d'une femme qui vient vers Jésus pour lui montrer l'affection absolue qu'elle lui porte (du fait de la bonté et de la pureté que Jésus manifeste). Elle se tient derrière lui, lui lave les pieds de ses larmes, les essuie avec ses cheveux, les embrasse, puis les parfume avec une huile de grand prix. En commentant ce récit, Mary Baker Eddy pose ces questions: « Jésus repoussa-t-il la femme avec mépris ? Refusa-t-il son adoration ? » Elle affirme que non, puis explique les conséquences de la décision de Jésus: les gens se sont mis à mettre en doute la qualité même du Maître en tant que prophète: selon eux, il « ... ne discernait pas immédiatement l'état d'immoralité de cette femme et ne lui ordonnait pas de s'en aller... » (p. 363). Mais Jésus leur raconte une courte parabole, destinée à faire ressortir le pharisaïsme de ceux qui condamnaient la femme. Puis le récit se termine avec Jésus libérant la femme de ses péchés (voir Luc 7:36-50).