Être parents d'adolescents peut parfois sembler plus compliqué qu'étudier la physique nucléaire. Avec la physique, au moins, vous avez des règles connues et des résultats attendus. Or, s'il est souvent agréable de s'occuper d'adolescents, les résultats escomptés ne sont pas toujours au rendez-vous.
Lorsque mes enfants étaient plus jeunes, ils se précipitaient le soir à la porte, en criant: « Papa est rentré ! » et ils se jetaient dans mes bras. Aujourd'hui, pendant ces années critiques de l'adolescence où ils déploient leurs ailes et prennent des décisions susceptibles d'affecter le reste de leur vie, ils sont avides d'indépendance. Je dois donc trouver un équilibre entre mon désir de les voir faire les bons choix et l'expérience qu'ils retirent de leurs propres erreurs. Et je me demande souvent comment être certain que mes efforts de discipline sont bien remplis de l'amour dont ils ont besoin, et que je désire leur donner. L'auteur de l'Épître aux Hébreux dans la Bible parle de cela avec ironie lorsqu'il compara la façon dont Dieu nous corrige quelquefois à celle d'un père sévère. Il dit: « Supportez le châtiment: c'est comme des fils que Dieu vous traite; car quel est le fils qu'un père ne châtie pas ? [...] D'ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous ont châtiés, et que nous les avons respectés, ne devons-nous pas à bien plus forte raison nous soumettre au Père des esprits, pour avoir la vie ? » (Hébreux 12:7, 9)
Le châtiment de Dieu est toujours sévère, mais il n'est jamais accompagné de colère ni de condamnation. Dieu est l'Amour même, comme nous le rappelle la Bible, et ainsi la correction est faite sans que nous ayons l'impression d'être rabaissés. Dans la prière qu'il a donnée à ses disciples, la Prière du Seigneur telle que nous la connaissons aujourd'hui, Christ Jésus se référait à Dieu comme à un « Père ». Quand on y réfléchit, cette prière demande à Dieu Son aide pour tout, et on s'aperçoit que cette aide peut faire toute la différence lorsque les choses vont mal.
Il y a plusieurs années, nous avons été avertis que notre fils, adolescent, avait fait preuve d'un comportement inacceptable à l'école. Il aurait dû clairement savoir que ce qu'il faisait était mal, et ma première réaction, je l'admets, a été de me mettre en colère. Un psychologue professionnel m'aurait probablement conseillé de compter jusqu'à dix (peut être même plusieurs fois) pour « canaliser cette colère ».
Mais j'ai appris au cours des années à avoir recours à des moyens spirituels, et pas seulement aux bons conseils, pour résoudre les problèmes. En d'autres termes, je devais centrer mes pensées sur Dieu. À ce stade, un poème de Mary Baker Eddy, la fondatrice de ce magazine, m'a aidé. Elle écrit:
Sur les flots en courroux je vois Le Christ marcher: Calmant les eaux, satendre voix Sait mapaiser. (Ecrits divers, p. 397)
Le modèle spirituel en ce qui concerne la discipline, le modèle du Christ, suggère de parler avec tendresse. Il ne pouvait y avoir ni colère ni reproches dans cette conversation divine. Je me suis senti guéri de la colère et corrigé d'une manière véritablement céleste.
Lorsque ma femme et moi avons commencé à parler à notre fils, j'étais très reconnaissant d'avoir ce modèle pour m'aider. Nous ne l'avons pas réprimandé sévèrement, et il n'a pas cherché à se défendre. Il n'y avait aucune colère. La conversation a été marquée par le respect et l'affections mutuels; il a reconnu qu'il avait fait de mauvais choix, et qu'il avait conscience que c'était notre rôle de parents de l'aider à parvenir à cette conclusion. Pour notre part, nous étions reconnaissants de pouvoir constater sa maturité naissante. Si nous nous étions lancés dans cette conversation remplis de colère et prêts à le blâmer, nous n'aurions probablement pas pu nous en rendre compte. Une conversation divinement tendre, qui suit le modèle du Christ, est forte et efficace. Céder au Christ peut transformer non seulement les relations familiales, mais aussi les relations professionnelles. Le Christ nous délivre de situations où les passions se déchaînent pour nous amener à agir en nous fondant sur Dieu, et nous avons tous le pouvoir de manifester l'Amour divin qui nous anime.