Le ferry-boat qui a inspiré la chanson populaire « Ferry Cross The Mersey », dans les années soixante, relie toujours les deux rives du fleuve Mersey, non loin de la maison d’Edna Watson, à Liverpool, en Angleterre.
Originaire du comté de Yorkshire, le père d’Edna, chanteur classique à la voix de ténor, connut la Science Chrétienne à un moment de grande détresse. Alors que la perte de ses parents l’avait plongé dans la douleur et le désarroi, une collègue soliste lui déclara: « La Science Chrétienne peut vous aider! »
Madame Watson est éternellement reconnaissante à cette personne pour son désir de partager. Son père se mit aussitôt à étudier cette forme de pensée nouvelle, et la vie quotidienne dans cette jeune famille de deux enfants ne fut plus jamais la même: s’ouvrant au bien infini de Dieu, cette vie s’écrivit désormais avec un V majuscule.
En 1969, après avoir élevé ses propres enfants, Mme Watson est devenue praticienne de la Science Chrétienne à temps plein, puis professeur dix ans plus tard. Lorsqu’on lui demande si elle a connu une « traversée du désert » pendant laquelle elle aurait douté de la présence de Dieu, elle répond d’un seul mot: « Jamais! » et en donne la raison en trois mots: « C’est efficace! »
Mme Watson se souvient très bien de l’époque où ses trajets quotidiens entre sa maison et l’université lui donnaient l’occasion de faire de longues prières ininterrompues, assise à l’étroit à l’étage supérieur d’un autobus à impériale. Elle n’ignore pas qu’au rythme de la vie moderne, la plupart des gens ont bien du mal à trouver cette quiétude propice à la prière. Trop de choses à faire? Manque de temps? Ou, en fait, pas d’excuses?
Quelles sont les pensées qui vous inspirent actuellement?
J’ai beaucoup réfléchi, ces derniers temps, à l’atmosphère qui entoure la pensée des patients: les pensées innocents, ou moins innocentes, des membres de la famille, des collègues de travail, des membres d’église, et aussi, tout ce qui provient de la télévision et de l’actualité. Face à une difficulté, on se demande parfois: « Pourquoi ce problème ne disparaît-il pas? Pourquoi est-ce que cela m’arrive, à moi? » Je crois qu’on ne se rend pas toujours compte des pensées qui nous environnent. Il ne s’agit pas de « traiter » les gens qui entourent le patient, certainement pas, mais de protéger la pensée du patient.
Si l’on ne connaît pas la nature exacte de ces pensées, comment s’en protéger?
Le patient n’a pas forcément besoin d'en connaître la nature. En fait, il n’est pas toujours utile que le praticien dise: « Il semble que votre environnement familial complique les choses. » Dans certains cas, cela permet d’éclaircir la situation, mais dans d’autres, cela ne sert qu’à engendrer de la crainte; or en Science Chrétienne, c’est bien la crainte dont il faut voir le néant. Le praticien perçoit souvent les pensées qui entourent les patients. Qu’il y fasse allusion ou non, c’est juste l’occasion d’affirmer dans son traitement que l’homme est entièrement gouverné par la loi divine de l’Amour, ce qui protège ainsi praticien et patient.
La guérison de la fille de Jaïrus par Jésus est une source d’inspiration extraordinaire. Lorsque Jésus déclara: « L’enfant n’est pas morte, mais elle dort », ceux qui étaient présents « se moquaient de lui ». C’est pourquoi il fit « sortir tout le monde » (voir Marc 5:39, 40), et se débarrassa ainsi de leur présence physique, ce qui n’était pas le plus difficile. Mais pour que la guérison puisse se produire, il était essentiel de purifier l’atmosphère mentale. C’est toujours ce qu’il faut faire.
Il est écrit dans Science et Santé: « Vous atteindrez à la parfaite Science de la guérison lorsque vous saurez lire [...] dans l’entendement humain et discerner l’erreur que vous voulez détruire. » (p. 85) Je remarque que la note en marge de ce passage dit: « Valeur de l’intuition. » N’est-ce pas ce dont vous parlez: l’intuition spirituelle?
Exactement! Quand on devient praticien, on a beaucoup à apprendre. Je ne crois pas avoir tout de suite reconnu la puissance des propos de Mary Baker Eddy quand elle dit que plus nos pensées se spiritualisent, plus nous sommes à même de percevoir la pensée du patient. Cela n’a rien à voir avec la psychologie ni quoi que ce soit de cette nature. J’aimerais citer cet autre passage de Science et Santé: « La faculté plus ou moins grande que possède le Scientiste Chrétien de discerner la pensée scientifiquement dépend de sa véritable spiritualité. Cette forme de lecture dans l’entendement n’est pas de l’occultisme, mais il importe de la posséder pour réussir dans l’œuvre de la guérison, et elle en est une des caractéristiques particulières. » (p. 95) En développant cette faculté au cours des années, j’ai constaté que chaque guérison se produit de façon différente, même si le nom de la maladie ou de ses symptômes sont identiques dans certains cas. Bien sûr, à la racine de tout problème, on trouve toujours la crainte, le doute ou une incompréhension de la Vérité de notre être.
L’été dernier, une dame veuve m’a téléphoné. Elle était très malade. Sa fille passait des vacances en famille aux États-Unis, et elle était seule. Elle ne pouvait plus manger ni boire et c’est à peine si elle arrivait à parler. Lorsqu’elle m’a appelée, j’ai éprouvé aussitôt le besoin de lui rendre visite. Alors que je priais à ses côtés, j’ai ressenti avec force qu’il y avait de la crainte dans l’atmosphère, non pas dans la pièce, non pas dans un lieu particulier, mais du fait que sa fille, qui était scientiste chrétienne et priait aussi, à des milliers de kilomètres de là, s’en voulait de ne pas être auprès de sa mère. J’ai continué de prier, sachant que la seule atmosphère était celle de l’Amour, un Amour omniprésent, jamais limité par l’espace ni le temps. Avant que je parte, cette femme a bu plusieurs petites gorgées d’eau. Elle a très bien dormi cette nuit-là, ce qui ne lui était pas arrivé depuis trois jours, et le lendemain, elle était complètement guérie.
Vous voyez, nous devons être conscients de l’atmosphère mentale, surtout dans les situations où la famille est concernée. Il m’est arrivé de prier pour des enfants que les parents, pleins de sollicitude, avaient entourés de toutes sortes d’ « outils spiritules », livres, Bible, CD, etc., par souci de laisser « entrer » la Vérité. Mais parfois, c’est tout simplement trop pour l’enfant! En réalité, il n’y a rien à laisser « entrer ». L’Amour est déjà présent, et il l’a toujours été. Un jour, avant d’aller visiter un enfant malade, j’ai été poussée à prendre sur une étagère Winnie l’Ourson, ce classique de la littérature enfantine que je lisais à mes propres enfants quand ils étaient petits. Lorsque je suis arrivée, cela a semblé faire l’affaire! L’enfant a été ravi que je lui lise l’histoire de l’ours et de ses aventures, ce qui a beaucoup apaisé les craintes de la mère. Réceptif à cette atmosphère divine de l’Amour, il a été rapidement guéri.
La prière a dissipé les craintes hypnotiques de sa mère, n’est-ce pas? Nous connaissons tous cette tendance humaine à « guetter » l’arrivée d’une guérison, pour nous ou pour un proche, au lieu de comprendre et reconnaître simplement l’omnipotence de l’Entendement divin.
L’humain a toujours tendance à se demander: « Comment évolue la situation ? » Dans chaque cas, la crainte domine sous forme d’anxiété, d’inquiétude, de colère ou de culpabilité. Quel bienfait de savoir qu’elle n’a jamais aucun pouvoir!
Entre parenthèses, j’aimerais ajouter que le praticien n’est pas le seul à pouvoir discerner la pensée « scientifiquement » ou à « connaître » la vérité. À plusieurs endroits de Science et Santé, Mary Baker Eddy écrit: « cher lecteur ». Elle s’adresse à tous ceux qui lisent ce livre, sans exception!
J’ai beaucoup apprécié une récente expérience à ce sujet. Un homme d’affaires m’a téléphoné parce qu’il devait prendre une décision concernant ses activités. Alors que j’étais en train de prier pour lui, un mot m’est venu à l’esprit: « mobile ». Quel était le mobile dans ce contexte? Lorsqu’il m’a rappelée le lendemain, j’ai mentionné ce point et il m’a répondu: « C’est drôle, j’ai eu la même idée. » Il s’est senti à l’aise pour prendre sa décision, sachant qu’en partant d’un mobile spirituel juste, la bonne décision concernant ses affaires s’imposerait. C’était merveilleux de constater qu’il en était venu à la même conclusion. Il y a des années, lorsque j’ai suivi le cours de Science Chrétienne (un cours de deux semaines sur la guérison par la prière), une élève a demandé au professeur de l’aider à prier concernant une décision à prendre. Avec amour mais fermeté, son professeur lui a répondu: « Pourquoi est-ce moi qui vais avoir la réponse? Elle vous viendra directement. »
Bien sûr, les personnes sont inspirées à appeler un praticien pour lui demander un soutien par la prière, mais les praticiens ne prennent aucune décision à la place de leurs patients. La révélation de Dieu, l’Entendement, est la seule activité, et cette révélation n’obéit jamais à un « plan » particulier défini à l’avance. La pensée qu’il puisse y avoir un intermédiaire entre Dieu et une personne, et que cet intermédiaire soit plus éclairé, perpétue la croyance qu’il y a deux consciences à l’œuvre, alors qu’en réalité il n’y a qu’un seul Entendement.
Parfois, on croit bel et bien que le praticien a un meilleur contact avec Dieu que nous. Mais l’un des conseils donnés à ce « cher lecteur » n’est-il pas: «Cher lecteur, vous pouvez prouver pour vousmême la Science de la guérison... » (p. 547)? Mary Baker Eddy affirme ainsi, sans aucune ambiguïté, que nous sommes tous capables de démontrer cette Science.
Je ne dirais jamis assez toute l’importance que j’attache à la « Prière quotidienne » énoncée par Mary Baker Eddy dans le Manuel de l’Église. Elle contient tant de choses — c’est une véritable mine d’or! « “Que Ton règne vienne”; que le règne de la Vérité, de la Vie et de l’Amour divins soit établi en moi, et élimine de moi tout péché; et puisse Ta Parole enrichir les affections de toute l’humanité et les gouverner! » (p. 41) Plus je prie à partir de cette prière, plus je découvre les trésors qu’elle renferme. L’inspiration incita Jésus à donner à l’humanité la Prière du Seigneur; Mary Baker Eddy savait que la « Prière quotidienne » répondrait aussi à un grand besoin.
C’est évident dès la première phrase: « Que Ton règne vienne ...» Nous savons que, selon l’interprétation spirituelle de la Prière du Seigneur, « Ton règne est venu; Tu es toujours présent » (voir Science et Santé, p. 16). Nous parlons donc de maintenant. C’est chose faite. Quelle belle façon de commencer une prière! Quelle belle façon de commencer la journée! Cette « Prière quotidienne » se poursuit ainsi: « Que le règne de la Vérité, de la Vie et de l’Amour divins soit établi en moi... » À mes yeux, cela signifie que Dieu, en tant que seule cause et seul Créateur, rend effectif ce « règne » de la Vérité, de la Vie et de l’Amour divins.
«... que le règne de la Vérité, de la Vie et de l’Amour divins soit établi en moi... » Ce sont là trois des sept synonymes de Dieu utilisés par Mary Baker Eddy; chacun d’eux, y compris les quatre autres Entendement, Principe, Âme, Esprit), prend tous les jours un sens nouveau. Par exemple: « La Vérité est une épée à deux tranchants qui protège et guide » (Science et Santé, p. 538); c’est-à-dire que cette « épée » de la Vérité me guide aujourd'hui. Ensuite, il est question de la Vie (qui n’a rien à voir avec l’existence humaine), de la Vie divine, éternelle, infinie, immortelle. Aussi tout ce dont j’ai besoin aujourd’hui jaillit de cette Vie. Après la Vie vient l’Amour. Qu’est-ce que cela m’inspire? Il se peut qu’aujourd’hui je sois réceptive à cette définition de Mary Baker Eddy: « L’Amour est impartial et universel dans son adaptation et dans ses dispensations. » (Science et Santé, p. 13).
Si la Vérité, la Vie et l’Amour sont « établi[s] en moi », cela signifie qu’ils sont permanents. Nul besoin, donc, de commencer la journée en me demandant si ce sera un « bon jour » ou un « mauvais jour ». Puis voici la suite: «... et élimine de moi tout péché ...» Eh bien, oui! Absolument! Voilà qui m’incite souvent à rejeter la volonté personnelle, l’amour de soi, l’auto-justification, ce qui est tout un programme, n’est-ce pas! Ou encore, je prends conscience d’un aspect de mes pensées qui a besoin d’être guéri: la critique de soi ou des autres, par exemple. Enfin, la prière se termine par ces mots: «... et puisse Ta Parole enrichir les affections de toute l’humanité et les gouverner! »
« Ta Parole », c’est-à-dire la Parole de Dieu, la Vérité qui est universelle. Pour approfondir un peu plus ce point, je me demande: « Qui est “l’humanité”? » Selon le jour, la réponse peut être très longue!
En fait, vous dites clairement que la « Prière quotidienne » n’est pas juste un énoncé que l’on répète machinalement et que l’on coche ensuite sur la liste des tâches « accomplies ». Vous pensez que cette prière peut donner lieu à une étude profonde, qui se présente chaque jour sous une forme nouvelle. C’est peut-être ce que Mary Baker Eddy a voulu suggérer en terminant cette prière par un point d’exclamation.
Cette prière est aussi courte ou aussi importante que nous le décidons. Des gens me disent parfois: « Cela fait des années et des années que je répète cette prière. » Mais comment le font-ils ?
Un jour je me suis demandé comment inclure tout le monde dans cette prière. Qu’est-ce qui me vient particulièrement à la pensée « aujourd’hui »? Ou qui? Récemment, je me suis demandé ce qu’étaient devenus tous ces jeunes qui avaient fréquenté l’école du dimanche de notre église filiale et que nous n’avons plus jamais revus; ou ceux qui avaient assisté à telle conférence que nous avions organisée et n’étaient pas revenus; ou bien encore cette personne qui était venue à la salle de lecture et semblait tellement intéressée, mais que nous n’avons pas revue non plus. Ils ont tous, à un moment, touché le bord du vêtement de la Vérité, et maintenant ils ont disparu. L’idée m’est venue que si je m’étais moimême éloignée, et que quelque part dans le monde, quelqu’un était en train de prier pour moi, non pas de façon spécifique, mais en sachant que chacun est « inclus », là où il a toujours été, non pas « ailleurs », en tant qu’idée divine de l’unique Entendement, eh bien sa prière pourrait être très puissante. Et la pensée m’est venue que c’est ce que nous devons faire. Il ne s’agit pas d’attendre que ces gens reviennent, ni de regretter leur disparition, ni de s’inquiéter à propos du mouvement de la Science Chrétienne en général. « Ta Parole » est auprès de tout le monde. C’est elle qui gouverne l’humanité.
Je discutais récemment avec un jeune dans notre église. Je lui ai demandé à la fin de notre bref échange: « Connais-tu la "Prière quotidienne" ? » « Je ne crois pas, m’a-t-il dit. C’est vraiment une prière que je pourrais utiliser chaque jour? » « Bien sûr! » ai-je répondu. Quelqu’un m’avait donné une copie de cette prière, il y a des années, aussi l’ai-je sortie de son petit cadre pour la photocopier. Lorsque j’ai revu le jeune, je la lui ai offerte. Il l’a insérée dans son Science et Santé en disant: « Quelle belle prière! Merci beaucoup! »
Si je vous comprends bien, lorsque Mary Baker Eddy écrit dans le Manuel qu’il sera « du devoir de tout membre de cette Église » de dire la « Prière quotidienne », elle ne dit pas que les non-membres ne peuvent pas prier de la même façon.
Pour ma part, je donnerais la « Prière quotidienne » à tous ceux en qui je perçois une pensée réceptive. Je me souviens que lorsque j’ai accouché à la maison de mon dernier enfant, il y a des années, la « Prière quotidienne » était posée dans son cadre, sur le dessus de cheminée, et que la sage-femme la lisait. Vous voyez, on ne sait jamais...
Et je suppose que votre accouchement s’est déroulé dans une parfaite harmonie?
Absolument!
Revenons, si vous le voulez bien, aux sept synonymes que Mary Baker Eddy attribue à Dieu. Pensezvous qu’ils permettent de mieux comprendre Dieu? Bien sûr, on peut lire partout dans la Bible que Dieu nous protége, qu’il s’occupe de nous, qu’il est notre Berger, que nous sommes Son troupeau, etc. Mais cela ne nous amène-t-il pas parfois à imaginer un Dieu anthropomorphe comme s’ « Il » était quelqu’un qui agit (ou n’agit pas) en notre faveur? C’est pourquoi il me semble que la définition de ces synonymes est un merveilleux cedeau qui nous a été donné pour comprendre clairement que Dieu, en tant qu’Entendement, ou Dieu en tant qu’Âme, est une présence divine.
Les synonymes sont très utiles pour nous faire penser autrement qu’en termes humains (« je suis ceci », « je suis cela »), parce que lorsque nous comprenons que nous sommes le reflet de Dieu, il n’y a pas de limites à ce que nous sommes, puisqu’il n’y a pas de limites à ce que nous reflétons.
Laissez-moi vous expliquer les choses autrement: quand j’avais seize ans, un jour où je me rendais à pied à mon club de tennis, j’ai soudain ressenti au plus profond de moi le désir de savoir ce qu’était Dieu réellement. Je fréquentais une école du dimanche de la Science Chrétienne, c’est pourquoi je me posais ce genre de questions. Et tout à coup, une autre pensée m’est venue: « Eh bien, si Dieu est infini, tout-puissant et toute présence, cela fait vraiment quelque chose d’immense. » J’ai poursuivi mon raisonnement: « Mais c’est clair, le bien existe en immense quantité. L'Entendement divin existe en immense quantité. Il en est de même du Principe...» J'ai évoqué ainsi tous les synonymes, tout en continuant à marcher. Puis j'ai pensé: « Cela n'a pas de fin ! Et c'est ce que je reflète. »
Pour moi, étudier les synonymes de Dieu, c'est comme se rendre à un puits. Si l'on y va avec un petit récipient, c'est la seule quantité d'eau que l'on obtiendra. Mais si l'on y fait venir une cuve immense, on en aura dix mille fois plus. C'est pourquoi il me semble tout à fait juste de comprendre que l'on est soi-même le reflet de Dieu. Cela nous met en accord avec ce que nous sommes déjà. Nous nous détournons ainsi des pensées du genre: « Je dois faire encore plus d'efforts », ou bien: « Je ne suis pas encore à la hauteur », ou: « Qu'est-ce que je n'ai pas fait comme il faut ? » pour nous élever au-dessus d'un sens matériel des choses afin de tout voir du point de vue spirituel, celui de l'Entendement, de la Vérité. C'est l'activité de Dieu qui se révèle elle-même. Nous n'allons pas tout de suite disparaître au sens humain, comme Jésus, mais nous nous approchons tout près de Dieu en tant qu'infini.
J'aime beaucoup cette association d'idées entre «proche» et «infini». Pour qui a le désir ardent de connaître Dieu, c'est ce qui est, en quelques mots, au cæur de la Science Chrétienne, n'est-ce pas?
Oui, et ce désir ardent nous ramène à la « Prière quotidienne ». On appréhende la vérité pour soi-même et pour tout le monde. J'ai constaté que chaque fois que je m'applique à prier ainsi, il se passe quelque chose: il peut s'agir d'une meilleure façon d'aborder une situation, ou bien d'une conférence à l'église qui remplit parfaitement son but, d'une réunion de témoignage davantage inspirée, ou encore d'un point particulier de la Leçon biblique de la semaine qui attire mon attention et répond à un besoin précis.
J'aimerais revenir à l'atmosphère qui entoure les patients. En vous écoutant, je me rends compte à quel point la « Prière quotidienne » soutient votre pratique de la guérison. Nous pouvons, nous aussi, bénéficier de ce soutien puissant lorsque nous entrons dans l'« atmosphère » mentale d'une nouvelle journée...
Le vrai bienfait de cette prière, c'est qu'elle nous rend vigilants. Nous disions un peu plus tôt combien il est nécessaire de savoir intuitivement s'il est utile ou non de faire connaître au patient l'atmosphère mentale dont on prend conscience en tant que praticien. Cela m'a paru utile dans une situation récente. Il y a environ un mois, une femme m'a appelée car elle souffrait énormément. Elle ne pouvait se rendre à son travail ce jour-là, et était quasiment sûre de ressentir les symptômes d'une appendicite. Tandis que nous parlions, l'idée m'est venue soudain de lui demander si elle avait entendu parler à son travail d'une personne souffrant du même problème. « Oui, me dit-elle. Il y a quelques semaines. Une personne m'a décrit tous les symptômes qu'elle avait eus avant d'être finalement hospitalisée pour une opération de l'appendicite.» Et d'ajouter: « Je me souviens avoir pensé que cela pourrait m'arriver.»
« Eh bien, nous allons nous débarrasser de ce tableau, n'est-ce pas ? ai-je répondu. Maintenant même, vous êtes l'image et la ressemblance de Dieu, spirituelle et parfaite. Vous ne pouvez l'être à un moment mais plus à un autre. » C'est donc avec ces pensées que j'ai prié pour elle. Le lendemain, elle a pu se rendre à son travail et y rester la moitié de la journée. Le troisième jour, elle retournait à son travail, guérie elle avait même prévu une séance d'équitation en fin de journée !
C'était ce tableau, cette suggestion, qu'elle avait accepté. Mais tout était rentré dans l'ordre. Chaque guérison est l'œuvre de Dieu, et le travail est déjà fait.
Notre travail consiste donc toujours à comprendre que le travail de Dieu est accompli ?
C'est là notre tâche. D'où cette phrase dans Science et Santé: « ... la vérité ne peut être inversée, mais [...] le contraire de l'erreur est vrai. » (p. 442) N'est-il pas merveilleux de prendre conscience du bien que Dieu nous donne, pour soi-même et pour le monde ? Et le plus tôt sera le mieux!