Imaginons que le bâtiment d'une église brûle entièrement: hymnaires et rapports des comités réduits en cendres, meubles et toitures partis en fumée. Que resterait-il de l'Église ?
Absolument tout ! Mais alors... qu'est-ce qui a brûlé si l'Église est toujours intacte ? Du papier, des poutres se sont consumés, mais pas l'Église ! Quelle est donc cette Église qui ne peut être détruite ?
Jésus se réfère-t-il souvent à l'activité d'église ? Ne mentionne-t-il pas le mot église trois fois seulement dans les Évangiles? Cela signifie-t-il que Jésus n'avait pour mission que de délivrer un message d'amour à l'humanité et qu'il ne comptait pas s'impliquer dans des activités d'église qui ne débutèrent que plus tard ?
Non, Jésus vivait sa conception de l'Église. En substance, il a indiqué que son Église était construite sur le Christ, l'esprit de Dieu que Jésus démontra pleinement. (voir Matthieu 16:15-18 et Science et Santé, pp. 137-138) Mary Baker Eddy s'appuya sur la définition de Jésus et expliqua comment reconnaître l'Église par ses effets: «... ennobli[r] la race, réveille[r] des croyances matérielles la compréhension endormie en l'amenant jusqu'à la perception des idées spirituelles et à la démonstration de la Science divine, chassant ainsi les démons, l'erreur, et guérissant les malades. » (Science et Santé, p. 583)
Les effets de l'Église sont identiques aux effets du Christ dans la conscience individuelle. Pour trouver et comprendre l'Église, il faut donc comprendre le Christ. Pour protéger l'Église, il faut protéger le Christ dans notre conscience. Le Christ est synonyme de penser le bien et faire le bien. Manifester l'attention, la compassion, l'intelligence, l'effacement de l'ego, le courage, le zèle chrétien, et l'amour c'est exprimer le Christ et c'est donc vivre l'Église.
L'Église, c'est laisser briller le Christ dans notre conscience, et ainsi faire du bien à notre entourage et à nous-mêmes. Alors, quel rapport avec un toit ? Peu de choses. C'est vrai que tant que nous semblons évoluer dans un monde matériel, nous avons probablement besoin d'un toit et du reste d'un édifice, mais le bâtiment ne doit pas être confondu avec l'Église.
L'Église est-elle véritablement indestructible ? Oui, aussi indestructible que le Christ dans la conscience individuelle. Nous pouvons cependant la perdre de vue. Dans la mesure où nous laissons l'égoïsme, la peur ou le doute trouver refuge dans notre conscience, dans cette mesure nous perdons l'Église. Il nous reste alors peutêtre des murs et un toit, mais plus d'Église. Dès que nous nous réveillons et réalisons que nous entretenions des pensées non semblables au Christ, nous alignons à nouveau nos pensées avec le Christ, et retrouvons l'Église.
Mary Baker Eddy a dit un jour à un groupe d'élèves: « Quant à nous, réunis aujourd'hui dans cette salle, nous sommes assez nombreux pour convertir le monde si nous avons un seul Entendement, car alors le monde entier sentira l'influence de cet Entendement... » (Écrits divers 1883-1896, pp. 279-280). Le nombre est indifférent au succès de l'Église. Après tout, une poignée de personnes, un charpentier, quelques pêcheurs et un receveur d'impôts, apportèrent la lumière du Christ au monde !
Peut-être que Jésus n'a pas pris le temps de bâtir des cathédrales (il aurait pu, il était probablement un charpentier de talent), parce que ce n'est pas ce dont le monde avait besoin. Ce dont le monde a besoin, c'est de l'Église: notre amour individuel empreint du Christ, si pur que toute l'humanité veut y participer, et en recevoir les bienfaits et les guérisons.
ÉGLISE. La structure de la Vérité et de l'Amour; tout ce qui repose sur le Principe divin et en procède.
L'Église est cette institution qui donne la preuve de son utilité et qui, ainsi qu'on le constate, ennoblit la race, réveille des croyances matérielles la compréhension endormie en l'amenant jusqu'à la perception des idées spirituelles et à la démonstration de la Science divine, chassant ainsi les démons, l'erreur, et guérissant les malades.
Science et Santé, p. 583
