Il y a ceux qui doivent renoncer aux articles de luxe, comme le jet privé ou un week-end de thalassothérapie à trois mille euros. Bien plus nombreux sont ceux qui font une croix sur la viande pour le repas du soir, et se contentent de spaghettis. Mais quelles que soient les restrictions, le fait est là: nous sommes quasiment tous obligés en ce moment d'adopter un niveau de vie revu, d'une façon ou d'une autre, à la baisse.
Ce n'est pas toujours une mauvaise nouvelle de voir les gens repenser leur style de vie et la façon dont ils dépensent leur argent. Le chiffre d'affaires des cordonniers est en train d'exploser, par exemple, car les gens ne sont plus aussi enclins à acheter cette nouvelle paire de chaussures bien séduisante. Et la voiture dont le compteur affiche 100.000 km ne dit plus: « Je suis bonne pour la prime à la casse » mais fait entendre un message bien différent à son propriétaire: « Entre toi et moi, mon vieux, cela ne fait que de commencer ! »
Mais qu'est-ce exactement que ce niveau de vie dont on nous rebat les oreilles aux informations? Quelle est cette notion à laquelle nous devons nous adapter, dont nous devons nous adapter, et qui semble nous définir? Ce que l'on peut en dire sans crainte de se tromper, c'est qu'il s'agit de quelque chose de changeant et d'imprévisible. Une autre chose que l'on peut dire, c'est que rien de ce qui est changeant et imprévisible n'est fiable.
Bien évidemment, nous désirons tous que l'économie — pas seulement la nôtre mais celles du monde entier — prospère. Mais il se peut qu'il existe un meilleur moyen de parvenir à cette fin, pour tous ceux qui sont concernés, si nous commençons à comprendre le concept de niveau de vie d'une façon différente, d'une façon qui libère, au lieu de limiter.
J'ai trouvé que l'explication que donne Mary Baker Eddy de « l'étendard de la liberté » jette une grande lumière sur le concept de niveau de vie. Elle écrit dans le livre d'étude de la Science Chrétienne: « La Science Chrétienne lève l'étendard de la liberté et crie: 'Suivezmoi !'... Jésus traça le chemin. Citoyens du monde, acceptez « la liberté glorieuse des enfants de Dieu », et soyez libres ! Tel est votre droit divin. » (p. 227) C'est un message simple, mais lorsqu'on l'examine avec attention, il est remarquable. Parce qu'il nous conduit en douceur à l'idée que, lorsque nous abandonnons notre propre vision des choses, il existe des lois universelles de Dieu, du bien, que nous pouvons suivre et qui nous soutiennent. En fait, ces lois ne se limitent pas à nous soutenir, elles nous permettent aussi de découvrir des perspectives plus étendues.
Être libéré de l'inquiétude. Cela peut paraître un peu naïf à notre époque, mais en fait c'est une possibilité présente et dynamique. Commencer à connaître Dieu, pas seulement en tant que Consolateur, mais en tant que Celui qui prend soin de nous; commencer à voir que cet Entendement divin nous guide, pas à pas, en éliminant tout sens de responsabilité personnelle et la croyance que nous sommes à la merci des évènements, voilà une façon de penser ni naïve ni aveuglément optimiste. Cela apporte l'harmonie dans notre vie. Cela n'implique pas du tout de rester passif et de ne pas faire ce qui est nécessaire pour trouver un emploi, réduire ses dettes ou découvrir de nouvelles façons de faire face aux dépenses quotidiennes. Mais cela signifie que notre point de départ peut être l'humble reconnaissance du fait que l'Entendement divin est déjà à l'œuvre. Et devinez quoi ? Cela répond à nos besoins en nous donnant de bonnes idées, à tout moment.
La liberté d'être réceptif à de nouvelles idées. Lorsque l'inquiétude disparaît, la clarté apparaît, pure et simple. Des idées créatives emplissent soudain l'espace que le stress semblait occuper. Ces idées viennent de ce même Entendement qui remplit tout l'espace et ne laisse aucune place au doute ou à l'inquiétude. Lorsque nous nous attendons au bien comme à ce droit divin que nous dispense un Entendement divin, intelligent et capable, nous permettons à la pensée de s'envoler dans de nouvelles voies, auparavant fermées à cause de notre sentiment d'insécurité, ou de l'indécision, du doute et de l'inaction. De nouvelles possibilités (peut-être pour un emploi que nous n'avions jamais envisagé auparavant), deviennent des opportunités à étudier.
La liberté d'envisager un concept plus large de la vie. Ce que la compréhension de l'Entendement divin nous apporte est une vision qui s'élargit – qui part d'un « standard de vie » pour aller vers « l'étendard de la liberté » – une vie qui n'est plus définie par un carnet de chèques, ou par le fait de ne pas en avoir. Ce ne sont ni les pourcentages menaçants du chômage ou du vieillissement de la population sur nos lieux de travail qui définissent cette vision. Elle nous libère d'un futur que nous avons limité par des « et si... » et elle nous rend libres de pouvoir considérer des options entièrement nouvelles. Maintenant même.
Avec l'étendard libérateur de la compréhension spirituelle et de ce qu'est la vraie richesse, une phrase de Science et Santé nous apporte cette assurance: « La Science et la conscience sont toutes deux dès maintenant à l'œuvre dans l'économie de l'être, conformément à la loi de l'Entendement qui fera finalement prévaloir sa suprématie absolue.» (p. 423) C'est là « l'économie » avec laquelle commencer et dans laquelle demeurer, et qui nous bénit chaque jour, nous gardant en sécurité dans la suprématie de l'Esprit.