Désespérée, j'ai marché jusqu'au milieu du pont, je me suis penchée par–dessus
la balustrade, et j'ai fixé l'eau en contrebas. J'ai envisagé de sauter.
Un médecin m'avait dit que je souffrais d'une grave dépression nerveuse,
mais il ne savait que faire pour moi. J'avais deux jeunes enfants et j'avais beau
souhaiter ardemment être là pour eux et être en bonne santé, je ne voulais pas
qu'ils grandissent dans une atmosphère où ils verraient leur mère souffrir d'une
maladie mentale, situation que j'avais moi-même connue lorsque j'étais enfant.
Si un médecin ne pouvait pas m'aider, que pouvais-je faire ? Dans cette douleur mentale insupportable, j'ai imploré de l'aide en une prière silencieuse. Ce faisant, j'ai compris que j'avais besoin d'en savoir davantage au sujet de Dieu.
Puis je me suis souvenue de deux livres qu'un ami m'avait donnés plusieurs années auparavant, la Bible et Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy. Bien que je ne comprenne rien à la Science Chrétienne et que je ne m'y sois pas intéressée le moins du monde à l'époque, j'avais toujours éprouvé un sentiment de paix lorsque je m'étais rendue en quelques occasions à l'école du dimanche de la Science Chrétienne.
Je suis donc rentrée à la maison, et j'ai pris mon Science et Santé. Tout d'abord je ne l'ai pas trouvé facile à lire du tout. À certains moments, je le jetais à travers la pièce, en disant que je ne voulais plus y revenir. Pourtant, j'allais le ramasser à chaque fois, et je me remettais à le lire.
Puis, un jour, je suis tombée sur ce passage: « L'effet de cette Science est de secouer l'entendement humain afin de produire un changement de base pour que sur cette nouvelle base il puisse céder à l'harmonie de l'Entendement divin. » (p. 162:9) J'ai compris que le fait de secouer l'entendement devait être une bonne chose: il s'agissait de changer ma pensée, pour la faire passer des bases matérielles auxquelles j'avais si longtemps cru, à une base spirituelle qui me conduirait finalement à la santé et à l'harmonie.
J'ai continué à lire, et petit à petit l'agitation que je ressentais s'est calmée. J'ai commencé à espérer.
Un des symptômes que je ressentais était une peur paralysante lorsque je me trouvais seule à la tombée de la nuit. Les soirs où mon mari devait s'absenter, je restais assise sur une chaise, saisie de panique, à peine capable de bouger.
Un soir, j'ai entendu du bruit dans le garage. Je n'ai même pas osé aller voir ce que c'était. J'ai entendu le même bruit le soir suivant. Je ne pouvais toujourrs pas me résoudre à aller voir. Au contraire, je suis allée me coucher, en priant du mieux que je pouvais.
La nuit suivante, j'ai entendu du bruit dehors, à la fenêtre de ma chambre. Terrifiée, je suis restée allongée, priant en répétant encore et encore une phrase de Science et Santé que je connaissais par cœur: « L'Amour divin a toujours répondu à tout besoin humain et y répondra toujours.» (p. 494) Je me disais: « Si cette Science est vraie, alors je serai guérie de cette crainte. » Très rapidement, j'ai ressenti un merveilleux sentiment de paix, et je me suis endormie.
Le jour suivant, j'ai découvert des empreintes de pas à l'extérieur, devant la fenêtre de ma chambre. Cela ne m'a pas effrayée. La paix que j'avais ressentie la nuit précédente était encore en moi, et plus jamais je n'ai eu peur de me retrouver seule. J'ai été profondément reconnaissante pour cette première guérison.
Je souffrais également d'un autre symptôme. Il m'était quasiment impossible de me trouver avec des gens qui ne soient pas de ma famille. Lorsque cela se produisait, je me sentais si mal à l'aise et nerveuse que je devais partir. J'évitais autant que possible de sortir.
Après cette première année, pendant laquelle j'ai lu Science et Santé et gagné en compréhension au sujet de l'amour de Dieu, de mon identité spirituelle et de celle des autres, toutes créées à l'image de Dieu, le malaise que j'éprouvais a disparu. J'ai commencé à assister régulièrement aux services d'une église de la Science Chrétienne, et j'en suis rapidement devenue membre. Petit à petit, j'ai servi dans différents comités. Me sentant à l'aise et heureuse d'être avec d'autres personnes, j'ai également participé à des activités dans ma ville. Plus tard, j'ai servi en tant que seconde lectrice, soliste et membre du conseil d'administration de mon église filiale.
Un par un, les symptômes que l'on associe généralement à la dépression nerveuse, dont une extrême sensibilité, ont disparu, jusqu'à ce que je sois totalement libérée de chacun d'eux.
Pendant cette période, j'ai eu plusieurs autres guérisons. Par exemple, à un certain moment, des plaies ont commencé à apparaître sur l'ensemble de mon corps, et j'ai perdu tous mes ongles l'un après l'autre. Deux des lésions apparues sur ma peau étaient étendues, profondes et douloureuses. À certains moments, je me sentais comme Job dans la Bible.
Je me suis affaiblie et j'ai été contrainte de rester alitée. Je priais et j'étudiais nuit et jour, mais il ne semblait y avoir aucun progrès. Je recevais également de l'aide d'un praticien de la Science Chrétienne.
Une nuit, après environ trois semaines, je me suis sentie tellement découragée que j'ai prié ainsi: « Père, j'ai fait tout ce que je pouvais. Je renonce ! C'est à toi maintenant. » Je me suis retournée sur le côté, et mes yeux sont tombés sur un article au sujet du commandement sur le jour du repos, dans un Christian Science Sentinel qui était sur le lit.
J'y ai lu que ma prière et mon étude pouvaient être comparées à l'œuvre accomplie pendant les six jours de la création, et que je devais avoir confiance dans le fait que Dieu prenait soin de moi: ce qui revenait à se reposer le septième jour, le jour du sabbat. Je devais accepter que l'œuvre de Dieu est complète. Je n'avais pas à faire quelque chose de moi-même. J'ai ressenti un tel soulagement que je me suis aussitôt endormie paisiblement. Le jour suivant, j'ai continué à prier et à étudier, avec joie et gratitude. L'impression de porter un lourd fardeau et le sentiment de fausse responsabilité qui pesait sur moi s'étaient envolés. Je savais que je pouvais avoir confiance en Dieu, et qu'il me guérirait. Bientôt j'ai retrouvé mes forces, mes ongles ont repoussé et les plaies se sont refermées. Une large cicatrice est toutefois demeurée visible pendant des années. En préparant ce témoignage, j'ai regardé ma cheville, et j'ai constaté que la cicatrice avait complètement disparu. Lorsque je repense à l'état mental dans lequel je me trouvais lorsque j'ai commencé l'étude de la Science Chrétienne, et à la merveilleuse stabilité que je ressens depuis la guérison de cette dépression nerveuse, il y a cinquante ans maintenant, je ne peux que répéter les paroles de Paul dans la Bible: « Grâces soient rendues à Dieu pour son don ineffable ! » (II Cor. 9:15)
