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Article de couverture

SAIN d'esprit

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’avril 2009


J'étudiais la Science Chrétienne depuis peu lorsqu'un diagnostic médical m'a déclaré atteint de troubles bipolaires, ce qu'on appelle couramment un état maniaco-dépressif.

Selon l'avis médical, un déséquilibre chimique me rendait tantôt furieux, tantôt triste ou même joyeux d'un instant à l'autre. Mon comportement était souvent des plus irrationnels, et je me souviens avoir passé des jours entiers à pleurer. Je me mettais en colère pour des broutilles, alors que, dans des moments de calme relatif, les problèmes les plus importants ne me troublaient pas et n'avaient pas le moindre effet sur moi. Ma famille et mes amis ne savaient plus quoi faire face à mes réactions. Comme les médicaments étaient trop chers pour moi, je n'avais pour ainsi dire aucune possibilité de traitement – du moins le croyais-je. Mais lorsque j'ai pu observer les effets du traitement par la Science Chrétienne dans d'autres domaines de ma vie, j'ai enfin entrevu la possibilité d'une guérison complète par la prière. J'ai donc décidé de traiter ce problème en faisant des efforts conscients pour spiritualiser mes pensées.

Je ne me doutais guére que les bienfaits de cet engagement nouveau me feraient « embrasser la croix », comme l'écrit Mary Baker Eddy dans son poème, « Christ, mon refuge »:

Ses grâces viennent alléger
Mon lourd fardeau ;
Baisant la croix, je suis guidé
Au jour nouveau. (Écrits divers 1883-1896, p. 397)

À mes yeux, « baiser la croix » signifiait permettre à une situation difficile de me transformer peu à peu, et devenir profondément reconnaissant du bien qui pénétrait chaque facette de mon être. Tout au long de cette épreuve, je me suis aperçu que j'étais vraiment heureux de ces multiples occasions qui m'étaient offertes de sentir l'amour de Dieu dans une plus large mesure.

Comme il me semblait absurde qu'un Dieu tout aimant puisse créer la confusion mentale, j'ai décidé de contester cette notion d'instabilité et d'incurabilité, rabilité, et d'y faire résolument face. Chaque fois que je ne me sentais plus maître de moi, que j'avais l'impression d'être seul avec des pensées du genre: « Cette personne me met hors de moi », ou: « Cette situation me déprime », ou même: « C'est ce bel environnement qui fait ma joie », je réfléchissais au mot « rend » ou « fait ». Si j'avais pensé que quelque chose exerçait un pouvoir sur moi en dehors de Dieu, ces pensées fausses devaient disparaître. Un jour, finalement, il est devenu plus facile d'empêcher ces montagnes russes émotionnelles de ravir ma paix intérieure.

Chaque fois que des pensées anarchiques se présentaient à moi, je les corrigeais en affirmant mentalement que Dieu seul m'avait créé et m'animait, et que j'exprimais sans cesse Sa bonne nature. Il ne s'agissait pas là d'exercer une volonté personnelle, mais juste d'honorer Dieu et d'obéir au Premier commandement de la Bible qui ordonne de n'avoir qu'un seul Dieu, qu'un seul Créateur. (voir Exode 20:3) Avec le temps, j'ai acquis une vue plus claire de mon héritage spirituel et j'ai fait davantage attention à l'image que j'avais de mon identité. J'ai éliminé des pensées comme: « Je suis furieux » pour les remplacer par: « Je suis paisible et sensé parce que Dieu l'est. » Ce qui suivait les mots « je suis » devait correspondre à une qualité chrétienne. J'ai compris que la seule vérité à connaître à mon sujet était ma nature spirituelle, et que le fait de témoigner de cet état véritable constituait une prière puissante.

Les accès de larmes et de colère ont peu à peu fait place à la reconnaissance de la bonté présente de Dieu. Mes prières ont inclus les autres. Des pensées comme: « Ce qu'elle peut m'agacer ! » ont été corrigées dans une perspective spirituelle. Je dois reconnaître que dans les moments de colère ou de confusion, le mieux que je pouvais penser était par exemple: « J'ai peutêtre un mal fou à le supporter, mais il est en train de faire des efforts pour améliorer son caractère.» En purifiant ainsi mes pensées, parfois l'une après l'autre, je m'employais à obéir à l'injonction chrétienne: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Matthieu 19:19) Le fait d'aborder les choses de ce point de vue a eu un effet salutaire incontestable sur ma santé mentale.

Une étape décisive dans mes prières est survenue un jour où je n'arrivais pas à quitter mon lit, ce qui se produisait souvent. J'étais tellement déprimé que je n'avais aucune envie d'aller travailler. Mais des gens comptaient sur mon travail pour pouvoir faire le leur sans prendre du retard. Je ne pouvais donc rester terré chez moi, comme je l'avais fait si souvent par le passé. J'ai appelé un praticien de la Science Chrétienne, et nous avons parlé de l'amour de Dieu. Je me souviens m'être senti en sécurité dans une atmosphère chaleureuse. J'ai d'abord pensé qu'il serait formidable de l'appeler chaque jour pour qu'il prie pour moi. C'est alors que mon mental a fait un bond en avant prodigieux.

J'ai soudain eu envie d'étudier la Science Chrétienne avec plus d'ardeur pour tenter d'acquérir le point de vue de ce praticien. Moi aussi, je pouvais avoir cette confiance en Dieu. Il ne s'agissait pas de se reposer sur la compréhension personnelle du praticien, car la chaleur que je ressentais témoignait de la puissance de la présence de Dieu. De retour au travail le jour même, je me suis vraiment senti un avec Dieu pendant un moment.

Au cours de la semaine suivante, les symptômes associés à la dépression ont perdu en force, alors qu'auparavant la possibilité d'être guéri m'avait semblé très lointaine. À peu près à la même époque, je me suis senti poussé à devenir membre de L'Église Mère, à Boston, et de l'une de ses églises filiales, proche de chez moi. J'ai aussi suivi le cours de Science Chrétienne. Tout cela s'est passé il y quelques années.

Je commençais à découvrir ce que pouvait être un vrai sentiment de satisfaction. J'ai cessé d'entretenir des pensées qui limitaient mon expression de la bonté de Dieu; autrement dit, lorsque me venait une pensée du genre: « Je serais bien content que ce projet se termine, pour autant que j'en vienne à bout ! », je m'arrêtais pour réfléchir et me rendais compte que j'avais tort de fixer les conditions déterminant le moment où j'aurais le droit de me sentir heureux. Le mot manque s'est également imposé à mon esprit. Durant ces périodes d'instabilité émotionnelle où je me sentais euphorique, je dépensais souvent de grosses sommes d'argent pour des choses qu'en réalité je n'avais pas les moyens de m'offrir, et j'avais tendance à vouloir toujours plus.

Le dictionnaire définit le manque comme le fait d'être privé d'une chose nécessaire, ou de désirer quelque chose qui rende l'existence meilleure. Mais en comprenant que Dieu était la source de tout ce dont j'avais besoin, j'ai découvert que je ne pouvais être privé de quoi que ce soit d'essentiel. Si Dieu m'avait créé parfait, spirituellement sain et complet, comment l'acquisition de choses matérielles pouvait-elle me satisfaire ? Lorsque j'ai cessé de vouloir que les choses soient différentes, et que j'ai commencé à vivre dans le « maintenant » du gouvernement de Dieu, j'ai éprouvé un sentiment authentique de gratitude, et mes achats compulsifs ont cessé.

Des idées puisées sans cesse dans Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy m'ont convaincu que je n'avais pas à accepter l'irrévocabilité d'un diagnostic médical concernant ma santé mentale. Celle-ci par exemple: « Nous sommes tous des sculpteurs, travaillant à des formes diverses, modelant et ciselant la pensée. Quel modèle l'entendement mortel a-t-il devant lui ? Est-ce l'imperfection, la joie, la peine, le péché, la souffrance ? Avez-vous accepté le modèle mortel ? Le reproduisez-vous? Alors vous êtes obsédés dans votre travail par des sculpteurs indignes et des formes hideuses. » (p. 248) Je me suis demandé pourquoi Mary Baker Eddy avait inclus cette qualité chrétienne qu'est la joie parmi la peine, le péché et la souffrance. Mais en priant, j'ai vu qu'il est aussi faux de penser que les qualités sont à la merci de circonstances matérielles que de penser que les défauts en dépendent aussi. J'ai mieux compris que la joie est une qualité de l'Entendement divin, et qu'elle n'est donc jamais sujette à des circonstances matérielles. Dieu nous a créés pour exprimer sans cesse Sa joie.

Cette spiritualisation active de la pensée a demandé plusieurs années de discipline et de progrès. Cela n'a pas toujours été facile, mais ma foi dans le Christ à l'œuvre m'a guidé tout au long de ce cheminement durant lequel je lisais et étudiais également la Leçon biblique hebdomadaire de la Science Chrétienne, ainsi que les périodiques de la Science Chrétienne d'un bout à l'autre.

Et puis il s'est passé quelque chose d'intéressant: J'étais tellement absorbé dans la spiritualisation de mes pensées, et dans la découverte des bienfaits innombrables qui en découlait, que j'ai fini par oublier la raison pour laquelle j'avais commencé à changer mes pensées et à prier tous les jours.

Trois ans et demi après le début de ce traitement par la prière, qui m'a conduit, souvent avec l'aide d'un praticien de la Science Chrétienne, à affermir et clarifier mes pensées un peu plus chaque jour, j'ai eu une conversation avec ma fiancée, qui est aujourd'hui ma femme, et dont j'avais fait la connaissance à l'église. Je voulais qu'elle connaisse mon « histoire » ainsi que le diagnostic formulé quelques années plus tôt. En parlant avec elle, je me suis rendu compte que cela faisait plus d'un an que je n'avais pas manifesté le moindre symptôme de troubles bipolaires. Plein de reconnaissance, j'ai marqué une pause, à la fois stupéfait et émerveillé. J'étais guéri.

Dix ans se sont écoulés depuis cette conversation. J'ai eu un comportement rationnel et une bonne santé mentale pendant tout ce temps. Les membres de ma famille font souvent remarquer les changements positifs survenus dans ma vie, et nous entretenons depuis de bonnes relations.

J'avais eu l'intuition que la spiritualisation de mes pensées me conduirait hors des ténèbres mentales, et cela s'est révélé exact. J'en attribue tout le crédit à Dieu. Je n'ai d'autre mobile en relatant cet épisode de ma vie que de faire part de ma conviction que Dieu a donné à chacun de nous le droit d'être sain d'esprit et de connaître une joie permanente.

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