Si Dieu ne connaît pas nos imperfections — parce que celles-ci n'existent que dans le domaine du mortel, dans l'irréalité — alors pourquoi Dieu a-t-il envoyé Jésus mourir pour nos péchés ? Comment Dieu savait-ll que nous avions besoin d'un sauveur, ou de quelqu'un qui doive nous enseigner quelque chose, si nous sommes déjà parfaits et que c'est là tout ce que Dieu peut voir à notre sujet ?
Est-ce que cette question n'est pas un peu comme demander comment le soleil sait que la terre a besoin de sa lumière pour se libérer des ténèbres ? Le soleil ne connaît pas l'obscurité et il ne brille pas pour s'en débarrasser. Le soleil brille parce que c'est sa nature. L'obscurité est simplement l'absence de la lumière. Donc, lorsque la lumière est présente, il n'y a plus d'obscurité.
Nous pouvons appliquer le même principe pour nous aider à comprendre la question: si Dieu ne connaît pas le mal, pourquoi a-t-il envoyé Jésus pour nous sauver du mal ? En réalité, Dieu ne connaît l'homme (terme générique pour désigner l'homme et la femme) que comme parfait, exempt de tout péché. Parce que l'homme a été créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, l'homme reflète naturellement la nature pure de Dieu, par des moyens individuels et infinis. C'est ce qui se passe en réalité, dans le royaume spirituel, immortel. Mais ce n'est pas la façon dont les choses apparaissent dans le domaine du mortel dans le vide obscur de l'irréalité.
Il y a deux mille ans, le Christ, l'émanation de Dieu (comme la lumière qui vient du soleil), est apparu sur la scène humaine sous une forme que l'humanité pouvait facilement accepter et comprendre: l'homme Jésus. Au temps de Jésus, les Juifs sacrifiaient des animaux et des oiseaux pour exprimer la repentance pour leurs péchés. Les gens voyaient Dieu comme un Dieu colérique et vengeur, qu'il fallait apaiser littéralement par des sacrifices vivants, pour sauver le peuple de ses péchés. Cela aurait pu conduire à la croyance communément acceptée selon laquelle Jésus devait littéralement mourir — être sacrifié — pour nous permettre d'être libérés du péché. Toutefois, dans cette démonstration du Christ, sa nature divine, Jésus a montré que chacun peut manifester sa véritable nature, sans péché, ici même sur terre. La crucifixion terrestre de Jésus, puis sa résurrection et son ascension, ont illustré que nous sommes tous entièrement spirituels et que nous ne sommes pas tenus en esclavage par les irréalités du soi-disant royaume mortel — par des lois matérielles erronées et par des conditions telles que le péché, la maladie et la mort.
Néanmoins, nous pouvons également comprendre que la mort de Jésus sur la croix a probablement aussi répondu au besoin de ces premiers chrétiens issus d'un contexte théologique qui incluait un réel sacrifice, pour accepter que le « prix du péché » ait bien été payé. Toutefois, il ne faut pas en rester là si l'on veut percevoir la mission de Jésus dans son sens le plus exact. Peu importe nos origines religieuses, nous pouvons tous réaliser continuellement, et de mieux en mieux, que nous sommes créés à l'image et à la ressemblance de Dieu, ce qui signifie que nous sommes déjà parfaits et exempts de tout péché. Par conséquent, pour « travailler à notre salut », nous avons seulement à vivre et à célébrer notre nature parfaite, divine, ici et maintenant.
