La plupart d'entre nous en conviendront, la maladie n'est pas
une situation normale, ni l'état naturel du corps.
Et nous nous accorderons également sur le fait que la maladie peut être
évitée, même si nos méthodes de prévention peuvent
largement différer.
Les personnes qui s'appuient exclusivement sur la prière pour prévenir le développement de la maladie, comme l'enseigne la Science Chrétienne, savent qu'elle doivent être vigilantes quant à ce qu'elles admettent dans leur conscience. En effet elles ont pu constater que la maladie, ou toute perte d'harmonie, se présente fréquemment sous forme de suggestion mentale, et qu'une suggestion n'a pas besoin d'argument probant pour se faire accepter, mais se faufile souvent dans la pensée où elle s'installe incognito. Des suggestions portant sur notre bien-être physique se déversent constamment dans notre pensée. Certaines visent délibérément à interférer avec la mission de salut et de guérison de la Science Chrétienne; d'autres sont des conclusions issues de théories et de pratiques médicales, voire de simples superstitions. Mais quelle que soit leur source, ces suggestions attendent que nous les admettions à notre insu.
Il dépend de notre vigilance mentale de ne pas nous laisser influencer. Pour beaucoup, une instruction du Manuel de l'Église Mère (p. 42) s'est avérée particulièrement utile dans ce cas de figure. Les statuts énoncent que « Il sera du devoir de chaque membre de cette Église de se défendre journellement contre la suggestion mentale agressive... », et ils soulignent plus loin que ces suggestions peuvent nous faire oublier ou négliger le bien que la Science Chrétienne nous permet de faire aux autres.
En emplissant nos pensées de vérités sur la bonté et la nature infinie de Dieu, nous élevons jour après jour contre les suggestions des barrières qui nous aident à reconnaître ces intrusions mentales pour ce qu'elles sont. Quelle que soit son agressivité, une prédiction de mal imminent n'est pas un fait contre lequel nous devons lutter, ni un symptôme de quoi que ce soit: il s'agit d'une simple erreur mentale qu'il faut éliminer de la pensée. Nous devons être vigilants pour comprendre qu'un dysfonctionnement du corps ne représente souvent qu'une pensée insidieuse ou une image mentale, peut-être inspirée par l'actualité, une publicité, ou par une personne nous parlant de ses problèmes de santé.
La pensée de la maladie peut commencer simplement ainsi: « J'ai mal au dos. » Reconnaissez qu'il s'agit d'une suggestion et non d'un état réel du corps, et vous lui fermerez la porte au lieu de la laisser se développer dans votre pensée. Vous mettrez peut-être un certain temps à prendre conscience que cette gêne n'est pas naturelle, avant de la refuser avec la conviction que la douleur n'est étayée par aucune vérité et n'a pas à être acceptée comme réelle. Puis, vous vous rendrez compte que ce trouble n'a pas d'histoire et ne vous menace d'aucune apparition ou progression de la maladie ou de la souffrance. Même si elles réclament votre attention, la douleur et la maladie ne sont vraiment rien de plus que des suggestions et n'ont pas la réalité et la valeur durable de la vérité spirituelle.
La Bible explique que Dieu a tout créé, qu'Il vit tout ce qu'il avait fait « et voici, cela était très bon » (Genèse 1:31). C'est cela, la réalité permanente de notre être. Notre véritable identité, ou notre corps, étant spirituels et bons, tout ce qui est différent du bien n'est pas un fait réel de l'être, mais une suggestion erronée. Et Dieu nous a donné l'autorité et la capacité nécessaires pour l'exclure de notre pensée et de notre expérience.
S'inspirant de ses découvertes spirituelles, Mary Baker Eddy a écrit: « La transmission de la maladie ou de certains traits caractéristiques de l'entendement mortel serait impossible si ce grand fait de l'être était compris, savoir que rien d'inharmonieux ne saurait pénétrer l'être, car la Vie est Dieu. » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 228). La règle de base consiste à veiller à ce que rien d'inharmonieux ne pénètre dans le corps (qui ne manifeste que l'état de la pensée de l'individu), que la suggestion se présente comme la tendance à manifester une maladie héréditaire, ou qu'elle soit issue des médias ou du contenu d'une conversation.
Dans le cadre de ma pratique de la guérison par la Science Chrétienne, il ne se passe pas une semaine sans qu'un patient me dise qu'il a mal quelque part et pense avoir contracté telle ou telle maladie. À ce stade, il me semble important d'identifier toute condition discordante évoquée comme une suggestion et non comme un symptôme. Ainsi que l'explique Science et Santé, « Le fait de décrire la maladie — ses symptômes, son siège et son caractère funeste — n'est pas scientifique. » (p. 79) Nous ne devons donc jamais accepter d'éléments non scientifiques dans notre raisonnement.
Il est intéressant d'entendre une personne ignorant tout des théories médicales décrire ce qu'elle ressent comme le symptôme d'une maladie donnée. Cela m'aide à réaliser que la maladie n'est pas scientifique, ne suit pas de schéma, et ne doit pas être acceptée comme un état de la réalité même si des théories actuelles l'affirment. Un signe ou une suggestion d'inharmonie est une illusion, et considérer la discorde comme telle permet au praticien de ne pas laisser cette suggestion endosser le rôle de symptôme. La Science Chrétienne a ainsi été prouvée efficace aussi bien pour prévenir la maladie que pour la guérir.
Il n'est pas toujours facile de se débarrasser des croyances à la maladie une fois qu'elles ont pénétré la pensée et influencé le corps. De toute évidence, il est largement préférable de ne pas baisser la garde et de refuser ces croyances dès le départ. Mais qu'elle soit bien établie ou attende encore d'être admise, une croyance à la maladie peut et doit être vue telle qu'elle est: un mensonge au sujet de la création pure et bonne de Dieu.
Bien que ces croyances puissent être encouragées par un désir de s'enrichir en vendant des médicaments ou autres traitements, par exemple, la motivation est souvent moins égoïste, quoique tout aussi néfaste. Il arrive ainsi fréquemment qu'une mise en garde amicale sur le risque d'attraper une maladie donnée contribue à diffuser cette maladie. Dans un court article intitulé « Contagion », Mary Baker Eddy constate: « Entraînés par le courant populaire de la pensée mortelle, sans mettre en question la véracité de ses conclusions, nous faisons ce que les autres font, croyons ce que les autres croient et disons ce que les autres disent. L'assentiment général est contagieux, et il rend la maladie contagieuse. » L'article conclut « Un état d'esprit calme et chrétien est un meilleur préventif contre la contagion qu'un médicament ou que tout autre méthode possible de guérison; et " l'Amour parfait " qui " bannit la crainte " est une sûre protection. » (Écrits divers 1883-1896, p. 228-229). Ainsi que bon nombre d'entre vous l'ont expérimenté, la meilleure défense consiste à demeurer conscients de la bonté omniprésente de Dieu, qui nous aide à rejeter instinctivement et d'emblée comme étant un mensonge toute idée d'inharmonie.
En affirmant dès le début de la journée qu'il n'y a rien en nous qui puisse réagir ou correspondre à de quelconques suggestions ou arguments de l'erreur, nous dénonçons les suggestions pour ce qu'elles sont, avant qu'elles ne se fixent dans notre pensée. Un raisonnement vrai et scientifique ne répond en aucune manière aux simples suggestions mais il les chasse; il ne se conforme pas aux suggestions et aux arguments fallacieux en disant « Je suis comme cela » et en s'identifiant alors à l'erreur.
C'est une joie de savoir que nous pouvons stopper la maladie à tout stade de son développement, et qu'elle ne suit pas un cours préétabli. Tout comme d'autres, j'ai connu des guérisons instantanées lorsque la maladie a été reconnue pour ce qu'elle était: un mensonge concernant notre bonne santé, état normal de l'identité réelle de chacun. En un sens, toutes les guérisons par la Science Chrétienne sont instantanées, car elles surviennent à l'instant où la suggestion de la maladie n'est plus reconnue comme un fait.
Chaque fois que nous réalisons que la perfection est l'état réel et éternel de toute la création, nous immunisons notre conscience contre les suggestions de toute nature. Et en étouffant la maladie dans l'œuf, voire plus tôt encore, nous ouvrons la voie à une éclosion de santé ininterrompue pour nous-mêmes et pour les autres.
