Au moment de grimper dans mon camion ce jour-là, j’avais l’impression, spirituellement parlant, d’avoir touché le fond: en effet, lors d’un examen oculaire de routine, l’ophtalmologiste venait de m’annoncer que mon œil gauche était atteint et qu’aucune intervention chirurgicale, ni verres correcteurs ne pourraient mettre fin à cet état ou même l’améliorer.
Pendant que je rentrais à la maison, j’étais en larmes, et la peur et la colère ont rapidement pris la place du désespoir.
Je n’étais pas irrité contre le médecin, non, j’étais furieux contre moi-même, car cet œil me dérangeait depuis des mois, m’empêchant de dormir du fait d’une douleur et me forçant à m’asseoir trop près de l’écran de mon ordinateur pour travailler. Je me sentais impuissant. Je n’avais pas vraiment prié à ce sujet, pensant que le spécialiste pourrait me prescrire de nouveaux verres pour apporter une solution au problème. Cette situation me troublait d’autant plus que par le passé je m’étais appuyé à de nombreuses reprises sur la Science Chrétienne pour résoudre avec succès des ennuis de santé. Or, plus je ruminais cette difficulté et plus je succombais à la crainte.
Pendant les quelques semaines qui ont suivi, ma pensée a été constamment envahie par des « et si... ». Finalement, ma femme m’a remis sur le bon chemin en me disant que je m’apitoyais sur moi-même alors que j’étais scientiste chrétien, et que je connaissais par expérience l’efficacité de la Science Chrétienne. Elle m’a encouragé à me mettre au travail pour appliquer cette Science, et le plus tôt serait le mieux! Elle avait raison: je devais arrêter de me lamenter pour me mettre à prier.
Précédemment, je m’étais aperçu que les guérisons se produisaient de façon plus spontanée lorsque je m’attendais au progrès avec sincérité. C’est pourquoi je me suis fixé quelques objectifs: j’ai résolu d’écarter la peur, d’appliquer ce que j’avais appris sur Dieu par mon étude de la Science chrétienne, et de ne pas douter que j’allais obtenir la guérison.
Le peur a un effet paralysant: pour la surmonter, j’ai étudié plusieurs passages tirés de la Bible et de Science et Santé avec la Clef des Écritures. Je m’appuyais sur ces deux ouvrages, car ils n’avaient jamais manqué de m’encourager et de m’inspirer des solutions à différents problèmes.
Voici un passage de Science et Santé qui a illuminé mon chemin: « Les pensées de Dieu sont parfaites et éternelles; elles sont substance et Vie. Les pensées matérielles et temporelles sont humaines, renfermant l’erreur, et puisque Dieu, l’Esprit, est l’unique cause, elles n’ont pas de cause divine. Le temporel et le matériel ne sont donc pas des créations de l’Esprit. Ce ne sont que des contrefaçons du spirituel et de l’éternel. » (p. 286)
Ces idées m’ont servi de support pour comprendre et affirmer ma nature spirituelle et véritable qui ne peut inclure ni crainte, ni maladie. Cette ligne de pensée était totalement libératrice: tandis que j’acceptais le fait que ma substance était éternelle et sans défaut, créée ainsi par Dieu, mes craintes se sont réduites à néant.
À partir de ce moment-là, je me suis attendu pleinement à la guérison et j'ai prié chaque jour pour reconnaître que la vision ne provient pas d'un concept matérialiste de l'homme, ni d'un œil matériel. J'ai prié pour avoir une vue spirituelle, pour avoir de nouveaux aperçus de la vérité curative enseignée et démontrée par Jésus. Je suis parvenu à la conclusion que suivre l'exemple de Jésus, ainsi que son ordre de guérir, dénouerait la situation.
Jésus a déclaré à ceux qui le suivaient qu'ils devaient s'attendre à recevoir de Dieu la guérison. Il ne souhaitait vraiment pas que les gens voient ses œuvres magnifiques comme des miracles que lui seul était capable d'accomplir. Il s'attendait au contraire à ce qu'ils guérissent afin de glorifier Dieu. Je voulais moi aussi prouver la puissance divine.
Ainsi que l'a affirmé Jésus, « si vous portez beaucoup de fruit, c'est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples » et « ce n'est pas vous qui m'avez choisi; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure [...] » (Jean 15:8, 16).
Dans la phrase, « le remède est la Vérité, non la matière — la vérité que la maladie est irréelle » (Science et Santé, p. 299), Mary Baker Eddy a mis un V majuscule au mot Vérité pour bien signifier qu'il est interchangeable avec le terme Dieu. Dans mon cas, la vérité, ou le remède, consistait à voir qu'un œil malade était irréel, une illusion. J'ai vu que Dieu, ou Vérité, ne crée que la perfection, et cela incluait le fonctionnement normal de mon œil. À la suite de cette prise de conscience, j'ai été guéri. Je me suis mis à dormir normalement et à pouvoir me placer à une distance normale de l'écran de mon ordinateur.
Lorsque j'ai à nouveau fait examiner mes yeux par un ophtalmologiste, celui-ci a déclaré que tout avait l'air en ordre. Je savais déjà que tel était le cas. La prière avait orienté ma pensée vers une perspective plus spirituelle. Cette fois, lorsque je suis monté dans mon véhicule pour rentrer à la maison, je versais des larmes de joie !
Cette guérison m'a apporté un sentiment d'humilité incroyable et m'a donné l'idée que je pouvais m'attendre à ne plus avoir à porter de verres du tout. Je sais qu'avec une vision pure, inspirée par Dieu, rien n'est impossible.
Mobile (Alabama), États-Unis