La Bible est un recueil de textes variés. Ses pages reflètent le travail d'innombrables auteurs et rédacteurs, et certains passages, plus que d'autres, semblent attirer immédiatement l'attention des lecteurs.
Mais il faut parfois procéder à quelques investigations ou se mettre profondément « à l'écoute » du texte pour que se révèle l'importance d'un passage ou même d'un livre entier des Écritures. Tel est le cas du livre d'Esther, probablement le dernier qui ait été écrit et inséré dans l'Ancien Testament. C'est un livre qui a soulevé une controverse dès le début; considéré d'un point de vue historique, on découvre que ce document requiert absolument une étude approfondie.
Plusieurs points mettent en cause le caractère religieux du livre d'Esther. En effet, sous sa forme originale, il ne contient aucune allusion directe à Dieu et des érudits des temps anciens, gênés à ce sujet, rédigèrent des ajouts qu'on trouve dans les Apocryphes. Des éléments du livre manifestent une certaine suspicion, et même une franche hostilité, envers le monde païen. Le livre d'Esther est également le seul livre de l'Ancien Testament qui n'ait pas été retrouvé parmi les manuscrits de la mer Morte, la bibliothèque d'une secte de Juifs qui s'était retirée dans une forteresse, à Qumrân, pour attendre le jour du jugement dernier et la fin du monde qu'ils croyaient imminents. Les membres de cette secte passaient leurs journées à étudier à fond les Écritures, et l'absence du livre d'Esther à Qumrân fournit un indice supplémentaire mettant en doute son caractère religieux.
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