est praticienne et professeur de la Christian Science. Elle vit avec son mari dans un corps de ferme à deux étages qui date de 1630, à une quarantaine de kilomètres à l'est d'Édimbourg, en Écosse. La ville la plus proche, Haddington, est située à huit kilomètres environ. Pour se rendre à Londres, le trajet en train dure quatre heures.
Judith, vous vivez dans un cadre magnifique, et vous devez jouir d'une merveilleuse solitude. Les Lowlands écossais sont sans aucun doute un lieu propice à la prière.
Sans aucun doute. C'est un lieu paisible. Je sens la brise qui vient de la mer. Je suis souvent seule, et j'ai donc le temps de réfléchir. Cela dit, je ne dirais pas que je suis coupée du monde. J'écoute tous les bulletins d'informations, je reçois deux journaux nationaux et bien entendu Édimbourg et Londres sont d'un accès très facile.
Puisque je suis dans la pratique de la guérison à plein temps, je passe la plus grande partie de la journée à prier, à penser à Dieu, à Lui parler ou à écouter ce qu'Il me communique. Il s'agit d'être toujours vigilant ou de prier pour l'être toujours, de façon à être prêt à aider.
Si quelqu'un vous demande de l'aide, que faites-vous ? Comment priez-vous ?
J'aime bien aller dans le jardin. Il y a là un banc que j'appelle le « banc de Dieu », parce que je vais m'y asseoir et je dis: « Alors, mon Dieu, dis-moi ce que je dois faire. » J'aime m'adresser à Dieu en L'appelant Père ou Abba. Jésus se servait du mot Abba, ce qui, pour moi, est une formule plus familière, c'est comme parler à son papa. Alors je dis simplement: « Maintenant, Papa, qu'est-ce que je dois faire à ce sujet ? Que veux-Tu que je fasse ? »
Puis ce dont j'ai exactement besoin me vient à l'esprit. C'est presque toujours quelque chose tiré de la Bible. J'ai vraiment été élevée avec la Bible et c'est toujours elle qui me vient à la pensée en premier. Parfois, c'est un passage des Psaumes, une autre fois, ce sera, par exemple, ce magnifique passage d'Ésaïe où Dieu dit « Tes portes seront toujours ouvertes, elles ne seront fermées ni jour ni nuit » (Ésaïe 60:11) et qui me rappelle que les portes de la guérison, de la communication de Dieu vers le patient et vers moi, sont toujours ouvertes. Ce sont des choses comme celles-là qui me viennent à l'esprit.
Quand nous étions enfants, ma mère nous lisait la Bible chaque soir, pendant une demi-heure environ, et je pense que cela m'a donné une base très solide. Mes parents n'étaient pas extrêmement pratiquants, mais ils étaient assurément des membres fidèles de l'Église d'Angleterre. Alors, depuis, la Bible est mon amie, ma conseillère. Et il en est de même pour le livre qui accompagne la Bible, Science et Santé avec la Clef des Écritures.
Comment Science et Santé est-il entré dans votre vie ?
Il y a très longtemps, je suis tombée sur un Christian Science Sentinel. J'y ai lu le témoignage d'une femme qui avait été guérie. Elle disait qu'elle avait été guérie quand elle avait changé sa façon de penser. Je me suis dit que c'était bizarre. Et je pense que cela a éveillé mon intérêt, même si je n'ai pas essayé d'en savoir plus à ce moment-là. Cette idée de changer sa façon de penser était trop éloignée de l'éducation que j'avais reçue. Des années plus tard, j'ai commencé à fréquenter une Église du Christ, Scientiste, et mon intérêt a encore grandi. C'est le Sentinel qui m'a conduite à ce livre.
Votre pratique de la guérison, la manière dont vous aidez les gens par la Christian Science a-t-elle changé au long des années ou bien est-elle toujours à peu près la même?
Dans Science et Santé, on lit que « ... le progrès est la loi de Dieu... » (p. 233) Et c'est ce qui s'est avéré dans ma pratique. Au début, ce sont surtout des amis, membres d'église, qui me demandaient de l'aide. Aujourd'hui, les membres m'appellent toujours, mais je reçois aussi beaucoup d'appels de personnes qui viennent de trouver Science et Santé. Ils se rendent à des salons sur les médecines alternatives et vont dans des librairies où ils voient le livre. Ce sont des gens qui posent des questions d'un genre nouveau. La distribution élargie de Science et Santé a réveillé la soif spirituelle des gens, et cela a changé ma pratique.
Je pense, en outre, que j'ai davantage confiance en moi. Cette assurance vient du fait que j'ai la certitude que Dieu est derrière chaque cas, une conviction absolue que Dieu va répondre, que la guérison n'est pas hasardeuse et qu'elle ne dépend pas de moi.
Ce qui m'aide toujours énormément, c'est la déclaration de Mary Baker Eddy sur la coïncidence de l'humain et du divin. Voici ce qu'elle écrit: « Jean vit dans la coïncidence de l'humain et du divin, manifestée dans l'homme Jésus, la divinité embrassant l'humanité dans la Vie et sa démonstration — réduisant à la Perception et à la compréhension humaines la Vie qui est Dieu. » (ibid., p. 561) La guérison, c'est l'instant où l'on voit cette coïncidence, où la croyance au mal, à la maladie ou au péché, sous une forme ou sous une autre, à quelque chose de dissemblable à Dieu, s'évapore. Il peut s'agir de difficultés dans les affaires ou d'un problème physique. Cette idée m'a aidée à de très, très nombreuses reprises.
Pour moi, la prière commence toujours dans le jardin et sur le « banc de Dieu », au propre ou au figuré, lorsque je demande l'aide de Dieu, et c'est à partir de là qu'elle suit son chemin. Supposons que je prie au sujet de cette idée de « coïncidence ». Je vais peut-être aller consulter les concordances des œuvres de Mary Baker Eddy pour voir ce qu'elle a à dire sur le sujet. Je vais consulter un dictionnaire des synonymes pour voir quels sont les termes liés à ce mot puis je cherche ces idées dans la Bible. Je fais ces recherches pour essayer de saisir la véritable signification spirituelle de ce qui se passe. J'ai toujours procédé ainsi.
Pourriez-vous nous donner un exemple de la façon dont cette idée de « la coïncidence de l'humain et du divin » vous a aidée dans le traitement d'un cas ?
Une fois, un homme m'a demandé de l'aide parce qu'on lui avait dit qu'il fallait l'opérer de la hanche pour lui mettre une prothèse. Je pense à ce cas sans doute parce que, dans Science et Santé, il est question de la « coïncidence de l'idée spirituelle de l'homme et de l'Entendement divin » (voir p. 194), juste après que Mary Baker Eddy mentionne sa guérison d'un homme qui avait un problème à la hanche. J'ai donc prié avec l'homme qui m'avait appelée en me servant de cette idée de la coïncidence. Nous étions d'accord pour reconnaître que le divin était déjà présent dans l'existence humaine. Cette coïncidence est une réalité de la vie.
Cette prise de conscience a pour effet indéniable de désamorcer la croyance à la maladie. Elle permet qu'un ajustement se fasse, d'abord dans la pensée, puis que cet ajustement se manifeste sur le corps. Cela nous renvoie à cette idée que j'avais trouvée « bizarre » dans le Sentinel que j'avais trouvé il y a bien longtemps: lorsque votre pensée change, des ajustements se font tout naturellement. C'est une loi.
Le patient était totalement rétabli au bout de dix jours, et il n'a plus jamais souffert de cette difficulté.
Qu'en est-il des gens qui prient et qui étudient, peut-être même dans le sens dont vous venez de parler, et qui n'ont pas l'impression que leurs prières soient exaucées ?
Ils peuvent être sûrs que la loi de Dieu est à l'œuvre dans leur pensée, et qu'il doit forcément y avoir des progrès. Un ajustement doit se faire. Ils ont peut-être l'impression de faire du surplace, mais ce n'est pas vrai, car la seule opération qui a lieu, c'est la loi de Dieu qui amène un ajustement. Vous ne voyez pas une fleur s'ouvrir, et pourtant elle s'ouvre. C'est naturel. Et il est tout aussi naturel que la fidélité des gens envers Dieu et envers ce qui est vrai les comble de bienfaits.
J'ai constaté qu'il est très important de dire non au découragement et oui à la loi de Dieu. N'abandonnez jamais. Ne cédez jamais même d'un cheveu. « Gardez la porte de la pensée », lisons-nous dans Science et Santé. Et ce qui suit est tout aussi important, sinon plus. « N'admettez que les conclusions dont vous voudriez voir les effets se réaliser sur le corps, et vous vous gouvernerez harmonieusement. » (p. 392)
Chaque individu est maître de la situation, maître de sa santé et de l'harmonie, parce qu'il est l'enfant de Dieu, l'expression même de l'autorité et du pouvoir divins. Ces choses avec lesquelles les gens se débattent, ces difficultés, ce ne sont pas elles qui mènent la barque. C'est Dieu. Et cela veut dire que vous et moi, tout le monde, en notre qualité de reflet de Dieu, nous menons la barque.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu'un qui vient de se lancer dans la pratique de la Christian Science à plein temps ?
Je lui conseillerais simplement ceci: commencez par prier pour le monde. Restez vigilant pour ne pas manquer une occasion d'aider vos voisins, votre pays et le monde. Les gens commenceront alors à vous demander de l'aide, et cela fera boule de neige.
Le fait est que la pensée ou la prière est puissante. Et ce que quelqu'un pense concernant la réalité de Dieu et de la création, c'est puissant et cela a le pouvoir d'influer sur le monde. Que l'on soit dans sa cuisine, dans sa chambre ou en train de se brosser les dents, le pouvoir est là. Donc, si quelqu'un veut devenir praticien, il peut commencer tout de suite.
Je dirais ensuite: si quelqu'un vient vous demander de l'aide, ne refusez pas. Acceptez de prier pour lui. Dieu vous envoie les cas que vous êtes capable de guérir. Soyez prêt à répondre, et si un appel arrive, prenez-le.
Vous n'avez pas besoin d'ouvrir un bureau en plein centre-ville. Beaucoup de gens le font, et c'est très bien, mais rien ne vous oblige à faire comme eux. Jésus et ses disciples emportaient leur bureau avec eux. Comme l'exprime le prophète: « L'esprit du Seigneur, l'Éternel, est sur moi. » (Ésaïe 61:1) Donc, votre bureau est avec vous, où que vous soyez. Votre bureau, c'est votre pensée, et vous pouvez aller dans ce coin tranquille du jardin de votre pensée afin de prier dès maintenant pour le monde, n'importe où. Des occasions d'apporter votre aide se présenteront automatiquement. Vous avez juste besoin d'un téléphone ou d'un moyen quelconque de communication et du désir de dire « oui ».
Vous avez eu tout un cheminement, depuis le moment où vous avez pensé « C'est bizarre... changer sa pensée guérit », jusqu'à cette existence consacrée à la guérison des autres que vous menez maintenant. Pourriez-vous résumer ce que Science et Santé vous a apporté tout au long de ce parcours ?
Science et Santé apporte la guérison. Il représente l'éternelle assurance que Dieu nous donne, à savoir que le secours et la guérison sont à notre portée. J'ai toujours l'impression qu'à travers ce livre, Mary Baker Eddy me parle directement. Si j'ai un problème, je dis simplement: « Qu'est-ce qu'elle me dit à ce sujet ? » Le livre vous parle directement. Et c'est là que réside le génie de Mary Baker Eddy. Elle ne vous fait pas de sermon. C'est presque comme si elle en parlait avec vous. Oui, quelquefois, Mary Baker Eddy donne effectivement quelques règles. Elle dit qu'il faut faire ci ou ça, mais c'est pour que vous soyez un meilleur praticien. Et elle raisonne encore maintenant avec vous, vous rappelle quelle est votre véritable nature idéale, votre identité réelle, et elle vous dit qu'il n'existe aucune limite. Vous pouvez y arriver et vous pouvez aller plus loin. Vous n'êtes limité en aucune façon.
C'est cela le message de Science et Santé. Votre santé ne peut être limitée, ni votre intelligence, ni les possibilités s'offrant à vous, pas plus que votre bien-être ou votre faculté de prendre de bonnes décisions. Ils sont infinis, parce que Dieu est infini.
