En juillet de l'année 1999, au petit matin du jour de l'inhumation de ma mère, j'ai subitement perdu conscience, et ce après avoir éprouvé de vives douleurs au niveau du ventre, puis à la poitrine.
Au moment où je m'écroulais, l'une de mes sœurs, qui était non loin de l'endroit où je me trouvais et à qui je m'étais confié quelques instants seulement avant, a fait appel à des proches qui m'ont porté et étendu sur une natte, complètement évanoui.
Comme on peut l'imaginer, c'était un deuil dans le deuil. Chacun faisait son commentaire. Un doigt accusateur fut rapidement porté sur la sorcellerie, une croyance bien ancrée dans nos pays africains.
Dans une société comme la nôtre, où la superstition tient une place prépondérante, si je venais à décéder, nombre de personnes n'auraient pas manqué d'accréditer la thèse selon laquelle c'était « l'esprit de ma mère qui était venu me chercher », peut-être parce que nous étions très proches l'un de l'autre.
(Par la suite, ma grande sœur m'a rapporté que, dans mon état inconscient, les premiers mots que j'ai prononcés furent: « Mon Dieu, sauve-moi. » Et Dieu m'a effectivement sauvé.)
Lorsque j'ai commencé à retrouver quelques forces, je me suis « réfugié » dans cette injonction biblique: « Ne crains rien, car je suis avec toi; ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu; je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens de ma droite triomphante. » (Ésaïe 41:10)
J'ai eu alors la ferme assurance que rien de fatal ne pouvait m'arriver, puisque mon être et ma vie étaient totalement en Dieu qui, Lui seul, était au gouvernail de mon existence; Il me procurait l'harmonie comme un héritage spirituel permanent qui ne pourrait jamais être affecté quelles que soient les circonstances et les situations apparemment douloureuses auxquelles je faisais face.
Le résultat de cette prière a été qu'à 9 h 30 je me suis levé, bien que dans un état physique encore très faible, pour rédiger l'oraison funèbre de ma mère, comme c'était mon devoir. J'ai prononcé cette oraison aux alentours de 10 h 30, sans l'aide ni le soutien de personne et surtout sans éprouver la moindre difficulté. C'était là le début d'une délivrance qui allait devenir complète une semaine et demie plus tard, et ceci à la grande stupéfaction de beaucoup de mes proches.
Oui, l'Amour divin m'a sauvé; et je reconnais que « Dieu veille, Il m'accompagne / La nuit comme le jour. / Comment chancellerais-je ? / Il affermit mes pas. / Celui qui me protège / Ne m'abandonne pas. » (Hymnaire de la Christian Science, n° 189)
Edéa, Cameroun
