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Article de couverture

REGARD SUR L'ACTUALITÉ

Une famille mixte

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 2002


KAYED KAHLIL EST NÉ DANS le camp de réfugiés de Baalbek, au Liban, et il a grandi dans camp de Shatila, à Beyrouth. Il est palestinien de naissance. A 18 ans, il a reçu une bourse qui lui a permis de poursuivre des études d'ingénieur aux États-Unis. En 1990, il a rencontré Amy, une juive américaine, qu'il a épousée. Aujourd'hui, Kayed et Amy ont deux enfants, et la naissance du troisième ne saurait tarder. La famille vit dans le Massachusetts. Kayed est devenu chiropracteur. Le couple a récemment été interviewé pour l'édition radiophonique du Christian Science Sentinel.

Lorsque vous avez envisagé, tous les deux, de vous marier, la religion a-t-elle posé un problème ?

: Pas pour moi. Je savais que je voulais épouser Kayed, car c'est un homme merveilleux, qui fait preuve de beaucoup de sagesse et qui a des qualités de leader. Il est drôle, intelligent, il sait ce qu'il veut. Tout ce qu'on souhaite trouver chez un mari. D'où il venait m'importait peu. De toute façon, mes parents m'ont élevée avec l'idée qu'on ne doit pas faire de discrimination. On ne doit pas persécuter les gens sous prétexte qu'ils sont différents de vous.

: Pour moi, cela n'était pas aussi évident, parce que j'ai grandi dans un camp de réfugiés palestiniens. J'étais conscient du contexte politique. Mais, d'un autre côté, j'aimais Amy.

Et comment ont réagi vos familles ? Vos parents étaient-ils inquiets ?

Amy: Un jour où j'étais au téléphone avec Kayed, j'ai eu un signal d'appel. C'était mon père. Je lui ai dit que j'étais en ligne avec mon ami. Mon père m'a demandé quel était son nom. J'ai répondu: “Kayed Kahlil”. »

« C'est un nom de quelle origine ? » m'a-t-il demandé.

Je lui ai dit qu'il s'agissait d'un réfugié palestinien, venu du Liban. Mon père avait peur que Kayed cache une mitrailleuse dans le coffre de sa voiture et me tue. J'ai été très choquée. Mais ma mère a aimé Kayed tout de suite. Et deux semaines après cette conversation téléphonique, mon père a souhaité faire la connaissance de Kayed.

Kayed: A présent nous nous entendons bien, mais nous ne parlons pas politique.

Amy: Ma famille adore Kayed. Ils ont beaucoup appris grâce à notre rencontre. Je crois que notre couple a valeur d'exemple aux yeux des gens: on ne doit pas haïr quelqu'un simplement parce qu'il est différent de vous ou qu'on vous a enseigné la haine.

Kayed: Nous avons tous des craintes. Nous devons juste les affronter et aller de l'avant. Par exemple, quand j'ai dit à ma mère que j'allais épouser Amy, elle a eu du mal à croire que j'irais jusqu'au bout. Elle avait toujours pensé que je reviendrais au Liban et que j'épouserais une femme dans le cadre d'un mariage arrangé. Mais quand j'ai pris ma décision, elle a dit: « Après tout, les musulmans et les juifs sont très proches. » Et c'est vrai.

Quelle place accordez-vous à Dieu, l'un et l'autre ?

Kayed: Nous croyons en Dieu. Je pense que je suis un homme bon, et j'adhère à nombre de valeurs enseignées par la plupart des religions: aimer son prochain, soi-même, les autres, sa femme, ses enfants, sa mère.

Amy: Sa belle-mère.

Kayed (il rit): Bien sûr. Nos enfants sont encore jeunes. Je suis sûr que les questions viendront en leur temps, et nous nous efforcerons d'y répondre à ce moment-là.

Amy: Nos expériences respectives se mélangent. Nos enfants vont grandir dans cet environnement. Nous espérons que cela fera d'eux de meilleurs êtres humains.

Kayed: Dans la religion musulmane, le judaïsme ou le christianisme, il y a des différences. Mais il y a aussi des similitudes. Par exemple, les Dix Commandements impliquent d'aimer son prochain. Ils n'impliquent pas d'aimer seulement son prochain chrétien, si on est chrétien ou son prochain juif, si on est juif. » De même ils ne disent pas: « Ne vole pas les chrétiens, mais tu peux voler les juifs. » Ils disent: « Ne vole pas. »

Amy: Il n'y a pas d'exceptions. Je pense que les gens doivent tout simplement faire ce qui est juste. Et je pense que nous offrons à ceux qui nous entourent une autre façon de voir les choses. Parfois, nous avons des problèmes. Mais pas parce que je suis juive et que Kayed est musulman...

Kayed (il rit): Des problèmes banals entre homme et femme.

Avez-vous le sentiment d'avoir perdu quelque chose ?

Amy: Non, je me sens plus riche et plus généreuse.

Kayed: Moi aussi.

Amy: Je suis plus épanouie et très fière de la vie que je mène. Je ne voudrais rien y changer.

LE PRIX PULITZER 2002

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