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Article de couverture

Au nom de la paix

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 2002


Dans le Sunday Independent (un journal d'Afrique du Sud) daté du 13 janvier dernier, le journaliste John Battersby résumait ainsi le clair message que l'Afrique du Sud adressait aux Palestiniens: « Vous devez développer une stratégie de négociation. Vous devez savoir quand parler et quand faire parler les armes. Et le temps des armes est passé. »

Selon lui, le message aux Israéliens était tout aussi clair: « Vous devez mettre de côté vos peurs et vos préjugés le temps de voir et de ressentir la souffrance de vos frères et sœurs palestiniens. Vous devez former une coalition avec eux en faveur de la paix. »

John Battersby commentait la réunion de trois jours qui s'est tenue à Stellenbosch, près du Cap, en Afrique du Sud, entre des délégations de négociateurs israéliens, palestiniens et sud-africains. Yossil Beilin, ancien participant des négociations secrètes israélo-palestiniennes ayant abouti aux accords d'Oslo en 1993, était également présent à ces discussions.

L'article soulignait combien il était utile de rappeler aux Palestiniens le grand intérêt stratégique qu'a représenté la décision de l'ANC [le parti African National Congress] de suspendre la lutte armée, et de tenir bon face à la rupture et à la crise internes. Quant aux Israéliens, ils ont pu constater non sans surprise que ces anciens adversaires travaillent désormais ensemble à bâtir ce monde dont ils ont partagé la vision au cours du processus de négociation.

Ce compte-rendu montre combien l'Afrique du Sud a fait du chemin depuis les décennies marquées par l'apartheid et par l'administration d'une minorité qui avait institutionnalisé la discrimination raciale. Le monde entier s'attendait à la guerre et à une effusion de sang en Afrique du Sud, une fois les élections gagnées démocratiquement par les couches pauvres de la population, or c'est la paix, et non la guerre, qui l'a emporté. Les gens s'émerveillent encore de voir que les Noirs d'Afrique du Sud s'efforcent sincèrement de pardonner à leurs oppresseurs blancs et de se réconcilier avec eux, et que des Blancs qui ont été victimes des combats ont également le même désir.

Dans mes propres prières pour le pardon et la réconciliation, je me suis rendu compte qu'il me fallait préserver la confiance et l'esprit de compromis comme base d'une paix durable. Comment y suis-je parvenue ? J'ai veillé à ne pas me laisser gagner par le désir de vengeance, la haine, la jalousie, la colère et tout sentiment négatif. J'ai cultivé un antidote spirituel puissant contre ces éléments terroristes qui emprisonnaient ma pensée et mon existence. Et j'ai fini par cesser d'avoir peur.

Je me souviens d'une nuit, en particulier, où l'occasion m'a été donnée de surmonter la crainte. Répondant à un appel téléphonique, ma fille cadette a entendu une voix qui disait: « Ce soir, votre maison va être attaquée et brûlée. » Et on a raccroché. Cela se passait en 1986, en Afrique du Sud. Ce message a terrorisé toute la famille. Cette menace de mort survenait dans une période d'émeutes — on brûlait des gens et des maisons, on se livrait à des actes de pillage — car, à cette époque, la jeunesse noire était déchaînée. Nous avions fait tout ce que nous pouvions pour protéger notre maison. Nous avions installé un système d'alarme, fixé des barreaux aux fenêtres, placé des extincteurs dans presque toutes les pièces. Nous avions même remplacé les vitres par du verre à l'épreuve des balles. Mais au fond de nous-mêmes, nous savions que personne ne pouvait arrêter une bande de jeunes prêts à tout saccager. Pour arriver à leurs fins, ils lançaient des cocktails Molotov contre une maison, pénétraient par les brèches et la brûlaient ensuite avec ses occupants. On n'avait pas le temps de se demander « pourquoi nous ? » Tout membre de la communauté qui prospérait et n'était pas avec eux était considéré comme étant contre eux.

Il était clair que nous devions absolument affermir nos pensées. Nous avons d'abord chanté des cantiques pour nous calmer. Nous nous sommes rendu compte que le problème principal n'était pas la menace même, mais la façon dont nous réagissions. Nous étions en réalité aux prises avec la peur et l'intimidation. Mais comment faire face à la menace terroriste, aux bombes incendiaires ou à des attaques comme celles qui ont eu lieu, plus récemment, contre le World Trade Center, à New York, et contre le Pentagone ? A qui peut-on s'opposer alors ?

Dans notre cas, il était clair que nous devions affronter cette menace mentalement. C'est pourquoi nous avons refusé de croire qu'elle puisse avoir la moindre origine, la moindre réalité et le moindre pouvoir. Nous nous sommes posé les questions suivantes: « Où cette menace a-t-elle pris naissance ? Dieu a-Il conscience de l'intimidation et de la peur ? Quelle est la réalité de ces deux sentiments du point de vue de Dieu ? Qui leur a donné le pouvoir d'exercer une influence et l'autorité pour le faire ? Qui leur a donné l'autorisation ou l'ordre d'exister ? »

Dans nos prières, nous avons pensé à la bonté de Dieu et à Sa puissance. Nous avons ensuite affirmé que chaque enfant de Dieu était un être spirituel parfait, créé à Sa ressemblance, et qu'il n'avait donc rien de physique ni d'animal. Ni la crainte ni l'intimidation ne faisaient partie de la véritable individualité de cet homme ou de cette femme spirituels, individualité toujours bonne, courageuse et aimante. Le pouvoir de cette individualité provenait de la loi spirituelle de Dieu. Et ce pouvoir retirait à la peur et à l'intimidation toute autorité, tout pouvoir apparents.

L'ennemi numéro un commun aux Blancs et aux Noirs d'Afrique du Sud était la peur.

La Bible dit: « L'amour parfait bannit la crainte. » (I Jean 4:18) Cette sorte d'amour ne s'exprime pas par l'émotion humaine. C'est la pure expression de l'amour dont la source divine et spirituelle est Dieu. Cet amour est naturellement animé du pouvoir guérisseur qui détruit la crainte et l'intimidation. Aussi nous sommes-nous appliqués à aimer les auteurs de cette menace par téléphone. En aimant ces gens sans visage, nous avons pris conscience de leur identité spirituelle, semblable à Dieu, paisible, aimante, satisfaite, dépourvue d'esprit de compétition ou de vengeance. Cette identité n'était pas touchée par la colère, la frustration, l'influence du mal ou la haine poussée à son paroxysme. A la place, nous avons reconnu que Dieu les voyait animés de bons désirs, respectueux de la vie et des biens des gens.

Lorsque nos pensées et notre cœur ont été totalement imprégnés de cet amour, la peur et l'intimidation se sont dissipées comme la brume à l'arrivée du soleil. Cette nouvelle façon de voir nous a permis de pardonner complètement à ceux qui voulaient nous tuer et détruire notre foyer. Notre maison n'a jamais été incendiée.

L'ennemi numéro un commun aux Blancs et aux Noirs d'Afrique du Sud était la peur. Les gens avaient peur de l'inconnu, des étrangers, de la foule et de tout ce qui prenait la forme d'un rassemblement. Je crois qu'on pourrait en dire autant de la situation au Proche-Orient.

Il y a quelques années, on m'a demandé de donner une conférence à Jérusalem-Est. Lors de cette conférence, j'ai été prise à partie par un Palestinien, conseiller auprès des hommes de Yasser Arafat. Le président du comité organisant ma conférence lui avait donné un exemplaire de Science et Santé. Cet homme voulait savoir de quel droit je pouvais parler de pardon quand des Palestiniens devaient passer tous les jours devant les maisons d'où ils avaient été chassés, il y a des années. « Comment pouvez-vous pardonner aux Israéliens qui occupent votre maison, alors que vous avez dû partir en n'emportant rien d'autre que les habits que vous aviez sur le dos ? » me demanda-t-il.

J'ai senti la haine et la peur qui enveloppaient cet homme. Je lui ai alors répondu que s'il parlait de sa maison, moi-même, en tant que Noire d'Afrique du Sud, j'avais perdu mon pays, à l'époque où on m'avait forcée à vivre dans un homeland. En effet, appartenant à l'ethnie Batswana, qui avait été contrainte d'aller vivre dans ce homeland créé de toutes pièces par le gouvernement, j'étais devenue une étrangère dans le pays de ma naissance. L'homme qui m'apostrophait a compris alors que, parce que j'avais moi-même pardonné, j'avais le droit de parler de pardon et d'amour à ces Palestiniens et à ces Juifs venus assister à ma conférence et de les encourager dans ce sens.

J'ai pu lui dire que le terrorisme, la peur, l'intimidation et la haine ne proviennent pas de Dieu, l'Esprit universel, mais qu'elles prennent naissance dans la croyance que la vie, l'intelligence et la substance sont dans la matière. Je l'ai invité à étudier Science et Santé, qui explique la véritable essence de l'amour et du pardon. En vérité, il n'existe pas d'entendements et de pouvoirs multiples, mais un seul Entendement, qui est Dieu, et que tous les croyants — juifs, palestiniens ou chrétiens — adorent. J'ai ajouté que la croyance selon laquelle les forces du mal ont un pouvoir est infondée, étant donné que ces forces ne se trouvent pas dans l'Entendement ni dans la loi spirituelle. Nous devons donc nier leur existence, leur pouvoir ou leur influence sur les autres, au lieu de les utiliser ou de les craindre.

Cet homme m'a écoutée ! Et j'ai vraiment le sentiment que ce n'est pas une simple coïncidence si, quelques mois plus tard, le camp d'Arafat a accepté de négocier avec Israël, en Amérique.

Il existe des moyens pacifiques de parvenir à une solution, au Proche-Orient comme ailleurs. Mary Baker Eddy, l'auteur de Science et Santé, fit face un jour à l'intimidation et à la crainte. Elle raconte cette expérience: « Dans les années dix-huit cent quatre-vingt, je reçus des lettres anonymes menaçant de faire sauter la salle où je donnais mes sermons; mais je n'ai jamais perdu ma foi en Dieu et n'ai ni averti la police de ces lettres ni recherché la protection des lois de mon pays. Je m'appuyai sur Dieu, et je fus en sécurité. » (Message à L'Église Mère de 1902, p. 15)

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