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Article de couverture

Conflit de volontés: victoire ou reddition ?

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 2002


Éviter un conflit de civilisations. Les termes ne sont-ils pas un peu exagérés quand il s'agit de tout mettre en œuvre pour empêcher un conflit avec votre fille qui est déterminée à se faire faire un piercing malgré votre opposition ? de prévenir une querelle avec un collègue de travail autoritaire ? ou de couper court à une réaction de colère envers celui qui vient de vous faire une queue de poisson sur l'autoroute ?

Pourtant, les conflits de civilisations ne sont peut-être pas si loin de votre vie quotidienne. Après tout, le mot « civilisation » est assez proche de « civil », terme qui concerne, notamment, les rapports entre les individus, et de « civilité » qui implique le respect et la tolérance.

Garder des rapports équilibrés avec tous ceux qu'on fréquente n'est pas une tâche facile. Un conflit de civilisations, comme un conflit avec une personne qui nous est chère, finit par se résumer à un élément: la volonté. Les conceptions religieuses de la plupart des civilisations n'auraient probablement aucune peine à inclure une certaine phrase tirée d'une prière de Jésus. En s'adressant à Dieu, il dit: « Que Ta volonté soit faite. » Cette prière pourrait générer des comportements empreints de civilité non seulement au sein de la famille et dans le travail, mais aussi entre toutes les civilisations.

Indépendamment des traditions religieuses, chaque prière sincère par laquelle on demande, en essence: « que Ta volonté soit faite », engendre beaucoup de bien. J'ai le sentiment que notre monde changerait vraiment si tous ceux qui mpéditent sérieusement ces mots en acceptaient le sens profond. Nous serions en effet plus « civils », plus respectueux les uns envers les autres. Mais nous serions bien plus que cela encore.

Un soir, j'ai entrevu une infime lueur de ce que pourraient receler ces cinq mots d'une humilité exemplaire. A l'église, le lecteur lisait le passage biblique où il est question de la lutte mentale de Jésus, avant son crucifiement. Tandis qu'il était seul dans le jardin de Gethsémané, Jésus prononça ces paroles: « Que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne. » (Luc 22:42) Après le service, je réfléchissais encore à cette idée.

J'ai commencé à percevoir un décalage entre ce que Jésus voulait dire lorsqu'il s'efforçait de renoncer à sa volonté et ce que je pensais d'habitude quand, dans mes prières, je disais: « Que Ta volonté soit faite. » J'ai soudain compris une chose qui m'a arrêté net. Quand je recourais à ces mots en priant, c'était souvent une façon de dire: « Ma volonté est que la volonté de Dieu soit faite. »

J'ai pris conscience de la grande différence existant entre la lutte intense menée par Jésus pour soumettre sa volonté à Dieu, et mes propres efforts, certes sincères, mais limités, visant à suivre son exemple. Je ne veux pas dénigrer mes prières. Je suis sûr que le désir sincère de faire la volonté de Dieu m'a permis de progresser dans l'existence. Mais ce soir-là, j'ai mieux compris ce que signifiait le fait de renoncer à une volonté séparée de Dieu. Cela impliquait, en réalité, de découvrir qu'il n'y a d'autre volonté que celle de Dieu.

Renoncer à l'idée qu'on peut choisir d'accepter ou de rejeter la volonté de Dieu, et finir par admettre qu'il n'y a qu'une volonté véritable — celle de Dieu — est parfois source de déchirement. Peut-être cela explique-t-il la façon dont la Bible décrit l'intensité de la souffrance de Jésus: « Sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient à terre. » (Luc 22:44, d'après la Bible en français courant)

Se conformer à la volonté de Dieu, c'est ne laisser aucune place à une autre volonté.

Mus par le désir sincère de nous comporter de façon civile, courtoise, nous avons sans doute été nombreux à un moment ou à un autre, à souhaiter sincèrement que la volonté de Dieu soit faite et non la nôtre. C'est plus facile quand nous sentons intuitivement que Sa volonté est bonne, et qu'elle est même parfaite. Il devient alors évident que les choses iraient bien mieux si nous acceptions simplement Sa volonté. Mais il se peut que l'élan de notre prière laisse encore notre volonté prédominer — notre volonté que la volonté de Dieu soit faite. C'est un peu comme si nous donnions à Dieu la permission de nous dire ce que nous devons faire.

Ce soir-là, après l'église, je me suis efforcé de mieux comprendre ce que cela signifiait de ne pas simplement désirer faire la volonté de Dieu, mais de voir que rien ne pouvait réellement exister en dehors de l'accomplissement de Sa volonté. Il m'était arrivé de prier sans relâche pour aider d'autres personnes à trouver la guérison. A présent, j'avais pour ainsi dire l'impression que, au lieu de batailler pour la victoire, ce dont j'avais en réalité besoin s'apparentait davantage à une reddition, une reddition devant la volonté d'un Dieu omnipotent, qui ne laissait aucune place à une autre volonté.

Mary Baker Eddy souligne ce point dans Science et Santé avec la Clef des Écritures d'une façon tout à fait significative pour une société qui manque souvent de civilité: « Lorsque l'élément humain luttait en lui avec le divin, notre grand Maître [Jésus] dit: “Que Ta volonté soit faite et non la mienne !” — c'est-à-dire: Que l'Esprit, et non la chair, soit représenté en moi. Telle est la nouvelle compréhension de l'Amour spirituel. Elle donne tout pour le Christ, la Vérité. Elle bénit ses ennemis, guérit les malades, chasse l'erreur, ressuscite les morts de leurs offenses et de leurs péchés, et prêche l'évangile aux pauvres, aux humbles de cœur. » (p. 33)

J'ai pu constater que le fait de prier en demandant que la volonté de Dieu soit faite, et non la mienne, impliquait beaucoup de choses. J'espère que cette façon de prier a rendu plus naturelle encore ma capacité à voir s'établir de bons rapports avec les autres. Imaginez les conséquences que cela aurait dans notre vie et dans le monde en général, si nous étions réellement capables de renoncer à notre volonté, avec toutes ses insuffisances, pour faire la volonté de l'Amour infini ! Imaginez ce qui pourrait se passer si notre vie démontrait véritablement la spiritualité émanant d'un pouvoir qui est l'immensité de l'Esprit même. Pensez à la portée d'une vie — la vôtre — témoignant de l'accomplissement de la volonté de Dieu. Cette sorte de vie aurait un pouvoir bien plus grand d'aider les autres et de les guérir. La « civilité » serait un terme bien faible pour définir une telle existence.

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