Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

De la diversité au supermarché

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 2001


C'est le jour de la saint-Sylvestre au Publix, un supermarché de ma ville de Miami (Floride, États-Unis). Des centaines de clients, le sourire aux lèvres — le chariot rempli d'un monceau de victuailles menaçant de s'écrouler — convergent vers les caisses dans un désordre indescriptible.

Tout cela au rythme merveilleux d'un mélange d'accents, signe distinctif de la Floride du sud. Hispanique, haïtien, sud des États-Unis, yankee et que sais-je encore...

Mon mari et moi nous jetons dans la mêlée avec les ingrédients de notre souper familial: hamburgers, maïs, tomates et surtout notre dessert cubain préféré, Tres Leches [Trois laits]... un délicieux mélange de flan, génoise et meringue. Nous pensons qu'il est temps que nous le fassions goûter à nos petits-enfants.

Soudain, des éclats de voix. Une femme s'adresse en hurlant à la famille devant elle: « Dites donc ! Vous n'avez pas fait la queue ! » Puis elle ajoute avec mépris: « Ce n'est pas comme ça que nous nous conduisons ici, dans NOTRE pays !! »

« Faites attention à ce que vous dites », rétorque un membre de la famille, une adolescente. « Vous vous attaquez à toute la communauté hispanique. »

Immédiatement, c'est l'escalade verbale. Toutes les autres conversations s'arrêtent. La plupart d'entre nous – ayant encore en mémoire les soulèvements raciaux à quelques centaines de mètres d'ici – se rendent trop bien compte du caractère explosif de la situation. Nous prenons cet incident très au sérieux. Je ne suis certainement pas la seule à me tourner tout de suite vers Dieu en priant.

« Oh mon Dieu, aide-nous ! Tu es “Notre Père”. Chacun de nous est Ta fille ou Ton fils. Montre-nous comment faire cesser ce qui passe ici. Fais-nous sentir Ton amour. »

Absorbée par ma prière, j'ai l'impression que le drame qui se joue devant mes yeux s'efface, comme irréel. Et j'entends encore la voix de mon amie Mireille, calme et confiante, qui me parlait ce matin, à l'église, de ses nombreuses années d'enseignement dans une école multiraciale de notre quartier.

« Les divisions seront toutes aplanies un jour, et ce sera l'œuvre de Dieu, m'a-t-elle dit. Personne ne peut forcer l'avancée du processus. Nous sommes tous les enfants de Dieu, c'est la seule chose vraiment importante. Tôt ou tard, nous devrons tous prendre conscience de ce fait. »

NOUS SOMMES TOUS LES ENFANTS DE DIEU. C'est comme si ces mots s'inscrivent en lettres immenses au beau milieu du supermarché. Ils expriment la vérité simple et indéniable au sujet de ce qui est en train de se passer, au sujet du quartier, au sujet de nous tous. Ils engloutissent, non seulement cette altercation, mais l'histoire entière des tensions raciales dans notre ville, dans le monde. Ils engloutissent tout cela dans l'amour infini d'un Créateur qui, pour reprendre les termes de la Bible, « a fait que tous les hommes, sortis d'un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre » (Actes 17:26). Un Créateur qui nous a tous créés unis, dans Son unicité suprême.

Puis un jeune homme se détache de la foule et s'adresse avec fermeté à la femme qui avait fait les remarques désobligeantes. Et ce qu'il dit traduit la pensée de chacun.

« Je vous ai entendu dire à ces gens: “Ce n'est pas comme ça que nous nous conduisons ici, dans NOTRE pays.” Alors il faut que je vous demande de m'expliquer qui est ce NOTRE dont vous parlez. »

La femme ne répond pas.

« Hé bien, je vais vous le dire, continue le jeune homme patiemment. NOTRE pays nous appartient, à nous tous. Il appartient aux juifs, aux Noirs, aux hispaniques, aux asiatiques et à tous les autres. Peu importe d'où nous venons. Et dans NOTRE pays, nous avons du respect les uns pour les autres. Nous avons de l'estime les uns pour les autres. »

L'air penaud, la femme acquiesce d'un signe de tête. Elle ne s'excuse pas, mais elle cesse ses accusations. Nous remercions tous le jeune homme. Mon mari et moi lui assurons qu'il est la réponse à nos prières. « Je ne pouvais pas rester là sans rien faire », répond-il avec un haussement d'épaules.

Absorbée par ma prière, j'ai l'impression que le drame qui se joue devant mes yeux s'efface, comme irréel.

Mireille a raison. Nous sommes bien tous les enfants de Dieu, les enfants d'un seul Entendement. Et ainsi que le dit Mary Baker Eddy, « Si tous les peuples avaient un seul Entendement, la paix régnerait. » (The First Church of Christ, Scientist, p. 279) Prendre conscience de cela – dans les écoles, les aéroports, les lieux de travail, les églises, les supermarchés – donne l'occasion de pratiquer la diversité au sens le plus élevé du terme.

Ainsi, mon mari et moi rentrons à la maison et nous disons à nos petits-enfants, avec passion renouvelée, « Oui, les hamburgers et Tres Leches vont parfaitement bien ensemble ! »


Rédactrice pour
Le Héraut de la Christian Science,
The Christian Science Journal et
le Christian Science Sentinel

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / juillet 2001

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.