Au printemps dernier, le Héraut a recueilli les propos de , membre de Première Église du Christ, Scientiste, Nairobi, Kenya.
Il y a quelques années, quand j'étais le directeur de l'école du dimanche de la Christian Science de notre église, nous avons commencé à avoir comme élèves des enfants des rues « réhabilités ».
Un grand nombre d'entre eux étaient des orphelins recueillis par une mère adoptive. Aujourd'hui encore, ils continuent de venir à l'école du dimanche.
Et puis, il y avait un petit garçon qui arrivait deux heures à l'avance et repartait longtemps après la fin du service. Je n'ai pas compris tout de suite qu'il ne faisait pas partie du groupe d'enfants réhabilités. Je lui ai parlé. Il m'a dit qu'il était orphelin et qu'il vivait tout seul dans le parc, en face de notre église. Il avait six ou sept ans et n'avait pas de famille.
Je lui ai demandé pourquoi il était venu à l'école du dimanche. Il m'a répondu qu'il avait vu les enfants réhabilités venir à notre église et il a eu l'impression que ce qu'ils recevaient, c'était bien. Il avait aussi pensé que c'était un moyen d'apprendre à lire et à écrire. Il n'était jamais allé à l'école. Il s'était dit que cette école du dimanche était un endroit où il pouvait apprendre à lire sans avoir à payer et sans être maltraité. alors il voulait profiter au maximum de cette possibilité. Il était toujours très intéressé par la classe. Il venait deux heures avant le commencement de l'école du dimanche pour apprendre le plus possible.
Mais il n'avait dit à personne qu'il ne faisait pas partie du groupe. Quand nous nous nous sommes rendus compte de sa situation, j'ai organisé une réunion avec les moniteurs de l'école du dimanche. Nous avons prié pendant cette réunion. Nous voulions faire ce qui serait le mieux pour lui, parce qu'il était si jeune. D'abord, nous nous sommes dit que nous pourrions lui donner des vêtements et peut-être un peu d'argent. Nous en avons vite conclu que cela ne durerait pas longtemps. Cela ne répondrait pas réellement à son besoin fondamental, c'est-à-dire d'avoir un foyer, d'être dans une atmosphère pleine d'affection, d'avoir le sentiment d'appartenir à une famille dans laquelle il pourrait grandir.
Aucun de nous n'était en mesure de le prendre chez lui. Mais nous avons bien compris qu'il ne s'agissait pas tant de lui donner des choses matérielles ni d'essayer de déterminer comment il serait répondu à notre prière. Alors nous ne lui avons donné ni argent ni nourriture. Il nous avait dit qu'il vivait de mendicité, mais il ne nous parlait jamais de ses difficultés sauf si nous lui posions des questions. D'ailleurs, au moment de la collecte, à l'église, il donnait de lui-même. Alors nous avons pensé que nous ne devions pas le traiter d'une manière qui lui ferait sentir qu'il était désavantagé. Nous l'avons simplement entouré d'amour. Je lui avais bien expliqué que Dieu l'aimait et qu'il n'était pas orphelin, que Dieu était son Père et sa Mère, et qu'Il l'aimait beaucoup.
A cette réunion dont j'ai parlé, nous avons juste prié au sujet de la situation. Nous avons cherché l'interprétation spirituelle que donne Mary Baker Eddy dans Science et Santé de mots comme « foyer », « famille », « sécurité ». Le dimanche suivant, le moniteur de ce petit garçon a mis l'accent sur la signification spirituelle de ces concepts et lui en a parlé. Bien sûr, le moniteur s'adressait à lui de façon à ce qu'il comprenne. Le moniteur lui a aussi mentionné des histoires de la Bible en rapport avec ce sujet. Et l'enfant a compris. D'ailleurs, il empruntait des livres d'images qui racontait des histoires de la Bible et il les emportait avec lui. Et je suis sûr que, dans la rue, il les regardait. Il a certainement reçu le message, même s'il ne savait pas encore lire.
Seulement trois dimanches après avoir prié au sujet de la situation de cet enfant, nous l'avons vu arriver et il avait bien changé. Il était radieux ! Il portait des vêtements neufs, des chaussures neuves. Rien qu'en le regardant, on savait qu'il s'était passé quelque chose. Après le service, il m'a dit que c'était son dernier dimanche avec nous. Un couple qui habitait loin de Nairobi l'avait trouvé et avait décidé de l'adopter. Il allait vivre avec eux dans cette région éloignée. Ce couple allait non seulement lui fournir un toit mais aussi une éducation.
Même si nous l'avions aidé en lui donnant de l'argent, de la nourriture et des vêtements, nous n'aurions pas accompli tout cela. Ce fut vraiment une guérison pour nous, à l'école du dimanche, une réponse à nos prières. Malgré son très jeune âge, ce garçon avait été réceptif à la vérité concernant Dieu et l'homme. Et c'est cette Vérité qui apporte la solution à ce genre de situation.
