Quelques jours avant les attentats de New York et de Washington, j'avais vu le film « Himalaya », l'histoire émouvante d'une tribu de marchands de sel tibétains avec des images superbes.
J'aspirais à trouver la paix et je me demandais comment apporter mon aide par la prière à la suite de cette tragédie du 11 septembre, et une réplique du film m'est revenue à la mémoire.
C'est une phrase prononcée par un moine bouddhiste, un jeune homme envoyé dans un monastère à l'âge de cinq ans et qui n'a jamais rien connu d'autre que la vie contemplative. Arrivé à l'âge adulte, son père — qu'il n'avait pas vu depuis des années — lui demande de l'aider à conduire une caravane sur un parcours dangereux, à travers les montagnes.
Le moine n'est pas préparé physiquement pour un tel voyage et il n'a aucune expérience, mais après avoir refusé, il change d'avis et part. A un moment donné, son père lui demande pourquoi il a décidé de venir. Le jeune homme lui a appris que lorsque deux voies s'ouvrent à vous, il faut toujours choisir la plus difficile.
En priant, le jour même de la tragédie, j'avais naturellement tendance à chercher le réconfort car je pensais à toutes ces vies humaines perdues. Et j'y ai travaillé avec ardeur, en me rappelant la promesse de Jésus qui prouva que la vie est éternelle. Je me suis accrochée au fait que la mort n'est pas la fin de tout, contrairement aux apparences, que chaque personne est en réalité la création spirituelle de Dieu, que Dieu nous aime et que nous vivons continuellement dans l'Esprit divin avant, pendant et après la période que nous appelons la vie humaine. J'ai aussi remercié Dieu du fait que les victimes, leurs familles et tous ceux qui, partout, avaient besoin d'être consolés, étaient capables de sentir la présence de Son amour d'une manière qu'ils comprenaient.
Et puis j'ai aperçu une voie plus difficile à suivre s'ouvrir devant moi. C'était la voie que Jésus avait tracée quand il a demandé que nous aimions nos ennemis et que nous priions pour eux (voir Matth. 5:44). J'ai entendu quelqu'un dire que ces instructions de Jésus s'opposaient tant à la logique humaine qu'elles ne pouvaient venir que de la sagesse divine.
Le jour des attentats, personne ne savait exactement qui en était responsable, mais il m'est venu clairement à l'esprit que peu importait de qui il s'agissait, le seul moyen de mettre fin au terrorisme consistait à réformer la pensée humaine. Dans mon existence, dans celle de mes proches et de mes amis, je sais bien que la méthode la plus efficace pour se réformer, c'est la prière. J'ai vu une violente colère se transformer en miséricorde. J'ai vu le désir de se venger se transformer en un désir d'aider ceux qui avaient commis l'acte blessant. Les représailles ne réforment pas les gens. Elles ne les débarrassent pas de leurs erreurs, de leur rancune, de leurs illusions. Seule une compréhension exacte de Dieu le peut, une compréhension qui révèle que Dieu est à la fois tout-puissant, juste et bon, et que l'amour est le seul moyen de se rapprocher de Dieu et de faire régner davantage de justice sur la terre.
Alors, je prie pour les terroristes. Je témoigne du fait spirituel que les fils et les filles de Dieu, la véritable identité de chacun, ont une intuition innée qui les guide et leur permet de voir que Dieu est Amour. Cette intuition divine ne dépend pas de l'histoire ni des valeurs culturelles qui n'ont pas le pouvoir de la faire taire. Les intuitions spirituelles, autrement dit la volonté divine s'adressant à la conscience humaine, stoppent les intentions malveillantes, déjouent les tentatives de nuire et dénoncent la théorie mensongère selon laquelle le terrorisme est l'instrument du bien.
Dieu donne la vie sans aucun dessein destructeur. La violence n'est naturelle pour personne parce qu'elle est inconnue de notre source universelle. La création de Dieu est déterminée par l'Amour, pour l'Amour. L'Amour est la force unificatrice de l'univers et il n'existe aucun pouvoir capable de défier la nature divine ou de conduire quelqu'un dans la direction opposée. La fondatrice de ce magazine. Mary Baker Eddy, écrivit: « Aucune puissance ne peut résister à l'Amour divin. » ( Science et santé avec la Clef des Écritures, p. 224)
Prier pour « l'ennemi » paraît être la voie la plus difficile dans laquelle s'engager, mais je suis persuadée que c'est la plus grande contribution qu'on puisse apporter pour mettre fin au terrorisme.
