Nelson Mandela
Les déclarations de Mandela pendant le procès Rivonia, dans les années soixante, sont devenues des classiques dans l'histoire de la résistance à l'apartheid. Dans le box des accusés, Mandela termina en disant:
Je lutte contre la domination blanche, et je lutte contre la domination noire. Je poursuis l'idéal d'une société libre et démocratique où toutes les personnes vivraient ensemble dans l'harmonie, en bénéficiant des mêmes possibilités. C'est un idéal pour lequel j'espère vivre et auquel j'espère parvenir.
Mandela fut condamné à la prison à perpétuité. Libéré le 11 février 1990, il plongea avec ardeur dans le travail auquel il avait consacré toute sa vie, en s' efforçant d'atteindre les buts que lui et d'autres personnes s'étaient fixés quatre décennies plus tôt.
Nelson Mandela accepta le prix Nobel de la paix en 1993, au nom de tous les Sud-africains qui souffrirent et sacrifièrent tant pour faire régner la paix dans leur pays.
Extraits du discours de Nelson Mandela prononcé lors de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix à Oslo, Norvège, le 10 décembre 1993
Être ici aujourd'hui pour recevoir le prix Nobel de la paix me remplit d'humilité.
Je remercie sincèrement le Comité norvégien de nous élever ainsi au rang de lauréats du prix Nobel de la paix.
Je voudrais aussi profiter de cette occasion pour féliciter mon compatriote et co-lauréat, le président F. W. de Klerk, pour avoir reçu cette haute distinction.
[...]
Nous, qui nous tenons ici aujourd'hui devant vous, ne sommes rien d'autre que les représentants de millions d'habitants de notre pays qui ont osé se rebeller...
[...]
Grâce à leur courage et à leur persévérance pendant de nombreuses années, nous pouvons même aujourd'hui fixer la date à laquelle toute l'humanité célébrera l'une des victoires les plus remarquables de notre siècle.
[...]
La valeur de cette récompense ne se mesurera pas en argent. [...] Elle sera mesurée, et doit être mesurée, par le bonheur et le bien-être des enfants, qui sont à la fois les citoyens les plus vulnérables de toute société et le plus précieux de nos trésors.
[...]
La valeur de notre prix commun sera mesurée et doit être mesurée par la paix et le bonheur qui triompheront, parce que l'humanité, qui lie les Noirs et les Blancs en une seule race humaine, aura dit à chacun de nous que nous vivrons tous comme des enfants du paradis.
Ainsi vivrons-nous, parce que nous aurons créé une société qui reconnaît que tous les peuples sont nés égaux, chacun ayant droit de maniére égale à la vie, à la liberté, à la prospérité, au respect des droits de l'homme et à un bon gouvernement.
[...]
Que se lève une ère nouvelle !
Merci de votre attention.
© The Nobel Foundation
Mahatma Gandhi
« Il vous faut être le changement que vous souhaitez voir dans le monde. »
John Hume
Au cours des trente dernières années, le conflit religieux et social qui a déchiré l'Irlande du Nord a coûté la vie à plus de 3500 personnes. Parmi les leaders politiques, John Hume s'est montré, dès le début, le plus clair et le plus persistant en œuvrant pour une solution pacifique. Les fondements de l'accord de paix signé le vendredi saint de 1998 reflètent les principes qu'il a toujours défendus.
John Hume a reçu le prix Nobel de la paix en compagnie de David Trimble, leader du parti traditionnellement majoritaire en Irlande du Nord et chef du gouvernement nord-irlandais.
Extraits du discours de John Hume prononcé lors de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix, à Oslo, le 10 décembre 1998
Vos majestés, chers membres du Comité Nobel norvégien, vos excellences, Mesdames et messieurs,
[...]
En œuvrant pour la paix, j'ai été très fortement inspiré par mon expérience européenne. Je raconte souvent la même histoire, parce qu'elle est à la fois simple et profonde et qu'elle peut s'appliquer à la résolution d'un conflit, n'importe où dans le monde. Lors de ma première visite à Strasbourg en 1979, au titre de membre du Parlement européen, je suis allé me promener sur le pont entre Strasbourg et Kehl. Strasbourg est en France. Kehl est en Allemagne. Ces deux villes sont très proches. Je me suis arrêté au milieu du pont et j'ai médité. D'un côté l'Allemagne. De l'autre la France. Si je m'étais tenu sur ce pont il y a trente ans, après la Deuxième Guerre mondiale, alors que vingt-cinq millions de gens avaient perdu la vie sur notre continent, pour la deuxième fois de ce siècle, et si j'avais dit, « Ne vous inquiétez pas. Dans trente ans, nous serons tous unis en une seule Europe, nos conflits et nos guerres seront terminés et nous travaillerons ensemble pour notre intérêt commun », j'aurais été envoyé consulter un psychiatre. Or, nous y sommes parvenus, et il est clair à présent que l'Union européenne constitue le meilleur exemple, dans l'histoire du monde, de la résolution d'un conflit, et il est du devoir de chacun, en particulier de ceux qui vivent dans des zones de conflits, d'étudier la façon dont cela s'est fait et d'en appliquer les principes à la résolution de leur propre conflit.
Tout conflit est lié à la différence, qu'elle concerne la race, la religion ou la nationalité. Les visionnaires européens décidèrent que la différence n'est pas une menace, que la différence est naturelle. La différence est l'essence de l'humanité. La différence... ne devrait donc jamais être à l'origine de la haine ou d'un conflit. La solution consiste à respecter la différence. Il s'agit là du principe de paix le plus fondamental: le respect de la diversité.
[...]
Donc, il faut à présent relever le défi de s'emparer de l'histoire et de la façonner: montrer qu'il est possible que les griefs et les injustices du passé laissent la place à une nouvelle générosité de l'esprit et de l'action.
© The Nobel Foundation
