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Un message d'amour en musique

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 2000


Depuis plus de six décennies, Ray Conniff est musicien professionnel. Il est à la fois chef d'orchestre, joueur de trombone et arrangeur. Son orchestre, ses chœurs et lui-même sont connus dans le monde entier, et il fait partie des dix meilleures ventes d'albums du monde. Charles Filber s'est entretenu avec Ray Conniff sur le rôle que la prière a joué dans sa carrière.

Charles Filbert: Comment avez-vous commencé votre carrière dans la musique ?

Ray Conniff: Je jouais dans un petit groupe, au lycée, et lorsque je suis sorti du lycée, le bruit a commencé à courir que le petit qui jouait du trombone et qui venait d'Attleboro, dans le Massachusetts, était plutôt bon. Je recevais des appels et j'allais jouer avec les orchestres de la région. Je suis allé à Boston où j'ai joué pendant un an environ et puis on m'a dit: « Ne reste pas à Boston. Va à New York. C'est vraiment là-bas qu'il se passe des choses intéressantes. » C'est ce que j'ai fait, et pendant une période, j'ai travaillé avec des orchestres comme Bunny Berigan et Artie Shaw, Bob Crosby, Harry James, etc. Cela m'a conduit sur la côte Ouest.

Sur la côte Ouest, j'ai traversé ce que j'appelle les « années maigres ». Pendant deux ans, je n'ai pratiquement pas gagné d'argent. A l'époque, j'étais déjà marié, j'avais deux enfants et un enfant dont j'étais le beau-père. En plus, ma mère vivait avec nous. Un soir, je suis allé à une jam-session avec d'autres musiciens à Studio City, en Californie. J'avais pour but principal, en y allant, de trouver quelqu'un à qui emprunter de l'argent pour régler l'arriéré de mes factures de téléphone, d'électricité et de gaz.

A la fin de la session, un saxophoniste est sorti et je lui ai demandé de me prêter de l'argent. Il m'a demandé comment allaient les choses, alors je lui ai dit: « Très, très mal. » Il m'a répondu: « Qu'est-ce qui se passe ? » Et je lui ai chanté une complainte d'une tristesse incroyable, de mes chaussures trouées jusqu'au retard dans le remboursement de l'emprunt sur la maison.

Il m'a alors dit: « J'aimerais te poser quelques questions. Es-tu en bonne santé ? » « Oui, je vais bien », ai-je répondu. » « Et tes enfants, ils vont bien ? » « Oui, les gosses vont bien. » « Et comment va ta femme ? » « Oh, elle va bien. » « Aurez-vous un toit pour dormir cette nuit ? » « Oui, la maison n'aura pas bougé. » « Est-ce que vous aurez à manger demain matin ? » Et j'ai répondu: « Je pense que nous arriverons à nous débrouiller. C'est presque toujours le cas. » Il me dit alors: « Bon, regarde. Je t'ai écouté pendant dix minutes et je n'ai eu droit qu'à une longue litanie, mais dans les trente dernières secondes, nous avons trouvé cinq raisons pour lesquelles tu peux être reconnaissant. Il me semble que tu devrais renverser ta façon de penser et être reconnaissant au lieu de t'apitoyer sur les trous dans tes chaussures.

« Je vais te dire: je vais te prêter vingt dollars. Ne t'inquiète pas si tu ne peux pas me rembourser tout de suite. Tu me les rendras quand tu seras en fonds un jour. » (Ce que j'ai fait, soit dit en passant.) « Mais je veux que tu me promettes quelque chose, a-t-il poursuivi. Je vais te donner une brochure et je veux que tu la lises en échange des vingt dollars. » Je lui ai répondu: « Marché conclu ! » La brochure, je m'en fichais un peu. Ce qui m'intéressait, c'étaient les vingt dollars ! « Au fait, a-t-il ajouté, j'ai acheté cette brochure à la salle de lecture de la Christian Science, juste à côté. Si ça t'intéresse, tu pourras y aller pour lire d'autres brochures et d'autres articles comme celui-là. » Je lui ai dit: « Très bien, merci beaucoup. » Nous nous sommes serré la main et je suis rentré à la maison. Je me suis mis à lire cette brochure – « La divine loi d'ajustement » par Adam H. Dickey – le soir même.

Au lieu de me plaindre de mes difficultés, je me suis concentré sur tous les bons côtés de mon existence.

Ce fut comme si on avait allumé une ampoule électrique au-dessus de ma tête. Soudain, j'ai su que je n'avais pas de problèmes financiers. Les factures étaient toujours sur mon bureau et rien n'avait changé à ce niveau-là, mais je savais que tout allait s'arranger. J'ai tout particulièrement aimé le passage où il est dit que Dieu nourrit et revêt l'homme de même qu'Il prend soin des lis – et personne ne peut être habillé aussi élégamment qu'un lis. Les idées de cette brochure ont constitué une véritable révélation pour moi. Je me suis levé le lendemain matin avec une disposition d'esprit totalement différente quant à la manière dont il serait répondu à mes besoins. Ce qu'écrit Mary Baker Eddy sur les ressources est tellement vrai: « Dieu vous donne Ses idées spirituelles, et à leur tour, celles-ci pourvoient à vos besoins quotidiens. » (Écrits divers, p. 307)

Au lieu de me plaindre de mes difficultés, je me suis concentré sur tous les bons côtés de mon existence. Pendant quelque temps, je passais aussi deux heures, l'après-midi, dans une salle de lecture où j'étudiais divers articles qui traitaient des ressources. J'ai trouvé beaucoup d'idées qui me semblaient importantes. Et bientôt, des engagements ont commencé à se présenter. Je me souviens aussi avoir acheté un carnet. J'avais une page pour chaque personne à qui je devais de l'argent, et j'ai établi un planning des remboursements que je pensais pouvoir effectuer. J'ai écrit une petite note à chacun de mes créanciers en lui expliquant ce que j'étais en train de faire et en disant que j'avais entrepris une nouvelle étude et que ma situation allait s'améliorer. En réponse, j'ai reçu des lettres particulièrement touchantes. Ainsi que je l'ai dit plus haut, tout le problème était réglé depuis que j'avais lu ce premier article, parce que ma disposition d'esprit avait complètement changé.

C. F.: Que s'est-il passé ensuite ?

R. C.: On a commencé à me proposer des engagements vraiment intéressnts, et en particulier un avec l'orchestre Frank DeVol, c'était très bien payé. Puis j'ai commencé à composer pour le Harry James Band. A un moment donné, je gagnais bien ma vie à Los Angeles, mais j'avais l'impression de ne pas tirer profit de tout mon potentiel. Alors, je suis retourné à New York et c'est comme cela que je suis entré en relation avec Columbia Records. J'ai commencé à travailler avec eux en 1955 jusqu'à il y a environ un an.

C. F.: J'aimerais changer légèrement de domaine et vous demander si vous pensez que votre musique a un but spirituel.

R. C.: Je peux seulement dire que chaque fois qu'on me demande de composer une mélodie ou que je dois organiser un concert, je prie le Père pour qu'il me guide afin que je fasse Sa volonté. J'ai reçu quelques lettres inhabituelles de gens qui, d'une façon ou d'une autre, ont perçu un message en écoutant ma musique. Alors, je pense que j’ai dû...

C.F.: ... les toucher profondément ?

R. C.: Je ne sais pas vraiment comment répondre à cela, parce qu’il faudrait que j’aille demander à tous les gens qui aiment ma musique. Ceci dit, deux ou trois personnes prétendent avoir été guéries physiquement en l’écoutant. Alors peut-être que le Père m’a aidé à y mettre quelque chose.

Un jour, j’ai reçu une lettre d’une femme d’Amérique du Sud. Ses parents sont décédés quand elle avait dix ans, et elle est allée vivre avec une tante qui, apparemment, la maltraitait. Son quinzième anniversaire fut très triste. Pas de fête, pas de cadeaux, tout le monde avait oublié. Elle a alors décidé de prendre des médicaments pour « s’endormir pour toujours » le soir du 17 juillet 1961. Soudain, elle a entendu de la musique qui venait d’un terrain de jeu voisin. Quelque chose dans la musique l’a fait revenir sur sa décision. Elle est alléc se coucher, et le lendemain, elle a jeté les comprimés et a choisi de vivre. La musique qu'elle avait entendue, c’était mon enregistrement de « Bésame mucho ». Elle avait quarante-cinq ans quand elle m’a écrit. Elle était mariée et avait des enfants. Il y avait quelque chose pour elle dans cette chanson. Je ne sais pas ce que c’était, mais ça l’avait touchée.

En général, dans une interview, je ne dis pas ce que je vais vous dire maintenant. Pendant les concerts, avant et après – et chaque fois que je peux – je prie: « Mon Père, aidemoi à dire ce qu’il faut. Aide-moi pour le rythme. Aide-moi à interpréter la musique. » Aide les gens à oublier leurs problèmes pour le moment et à écouter la musique. » Je prie toujours dans ce sens-là.

C. F.: C’est ce qu’on ressent quand on assiste à vos concerts, c’est la présence du Christ.

Mais et vous ? D’une décennie à l’autre, vous continuez avec le même enthousiasme, la même joie, la même inspiration. Qu’est-ce qui vous permet d’avancer ainsi sans que rien ne semble vous arrêter ?

R. C.: Je prie beaucoup – et pas seulement pour moi-même. On a tant besoin de bonne musique de nos jours. Je ne sais comment définir la « bonne » musique, mais on entend des choses aujourd’hui qui, à mon avis, ne sont pas réellement bonnes pour les jeunes qui les écoutent.

C. F.: On a besoin de divertissements sains et de bonne qualité.

R. C.: Absolument. Écoutez Tchaïkovski, Rachmaninoff et d’autres grands compositeurs. Vous savez, l’un des plus beaux livres jamais écrits, c’est le livre le plus ancien qui ait jamais été écrit: la Bible. C’est la même chose avec la musique. Les jeunes auteurs et les jeunes compositeurs apprendraient beaucoup en écoutant les grands maîtres.

C. F.: Il est évident que vous aimez profondément Dieu. Vous aimez aussi votre public et les jeunes et désirez leur apporter quelque chose qui fera ressortir leurs plus belles qualités. L’amour est votre motivation, n’est-ce pas ?

R. C.: C’est tout à fait ça ! Grâce à mes prières au Père, j’ai transmis un message d’amour à travers ma musique pendant toutes ces années.

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