La guérison est quelque chose de paisible et se produit dans le sanctuaire de la pensée. La guérison n'est pas une manifestation extérieure miraculeuse, mais un signe d'Emmanuel ou « Dieu avec nous ». On la perçoit dans le calme et le silence, de même qu'un reflet se voit bien plus distinctement quand l'eau n'est pas agitée.
La guérison implique une transformation de la pensée, le fait de céder à la présence et l'amour de Dieu. Elle se manifeste alors sur notre corps, dans nos relations avec autrui, dans notre foyer, sur notre lieu de travail.
Parfois, nous sommes tentés d'attendre un signe spectaculaire qui précédera ou accompagnera la guérison. Or, cette disposition d'esprit risque de nous empêcher d'être sensibles à la présence rédemptrice du Christ qui guérit, déjà à l'œuvre dans notre pensée. Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy écrit: « Aujourd'hui le pouvoir guérisseur de la Vérité est abondamment démontré comme étant une Science immanente et éternelle au lieu d'une manifestation qui tient du phénomène. Son apparition est le nouvel avènement de l'évangile de “paix sur la terre, bonne volonté envers les hommes”. Cet avènement, ainsi que le promit le Maître, établit la Science en tant que dispensation permanente parmi les hommes... » (p. 150) La « dispensation permanente » de la bonté divine est à la portée de chacun de nous, maintenant et pour toujours. Notre rôle consiste à continuer d'attendre dans le calme et la ferveur afin de discerner l'apparition du Christ.
La parabole des dix vierges, racontée par Jésus-Christ, qui prennent leur lampe pour attendre la venue de l'époux illustre l'importance de l'attente (voir Matth. 25:1-13). Cinq étaient « folles » et prirent seulement leur lampe sans se munir d'huile supplémentaire dans un vase, alors que les cinq « sages » prirent leur lampe et un vase plein d'huile. Les vierges sages n'attendaient pas un signe extérieur qui leur indiquerait qu'elles devaient se préparer pour l'arrivée de l'époux ou qui leur montretait comment se préparer. Elles démontrèrent qu'elles étaient dignes de confiance et d'une foi inébranlable en ayant suffisamment d'huile pour la nuit. Le manque de préparation dont firent preuve les vierges folles les exclut des noces.
En décrivant un tournant décisif du parcours qui la mena à la découverte de la Christian Science, une période où la vie semblait sombre, Mary Baker Eddy fait allusion à cette parabole: « Ainsi en était-il lorsque arriva le moment des noces du cœur à une existence plus spirituelle. Quand la porte s'ouvrit, j'attendais et je veillais; et voici, l'époux vint ! La nature du Christ fut illuminée par les flambeaux de minuit de l'Esprit. Mon cœur connut son Rédempteur. » (Rétrospection et introspection, p. 23)
Un grand nombre de gens prédisent que des événements dramatiques précéderont la « seconde venue » du Christ. En réalité, le Christ est toujours là où nous sommes. Chacun de nous a la possibilité de vivre quotidiennement son propre millénium quand il prend paisiblement conscience de la présence et du pouvoir de son Rédempteur.
Quelquefois, ce n'est pas le manque de préparation qui pose un problème, mais l'orgueil ou le scepticisme. L'importance de l'humilité associée à l'attente du bien m'a été clairement démontrée au moment où j'ai été guérie d'un eczéma chronique. J'en étais affligée depuis plus de dix ans. Il me couvrait surtout les mains, mais il arrivait qu'il se répande sur le reste de mon corps de manière imprévisible. Un spécialiste m'avait prédit que je devrais toujours me servir de crèmes dermatologiques et porter des gants de protection pour tous les travaux ménagers. Je prenais aussi des médicaments anti-inflammatoires. Lorsque je me suis intéressée à la Christian Science, plusieurs difficultés physiques et affectives ont été rapidement guéries grâce à la lecture de Science et Santé, mais cette maladie de peau persistait.
Après avoir étudié la Christian Science pendant six mois environ, je me suis rendu compte que cette maladie était inadmissible et j'ai demandé à un praticien de la Christian Science de m'aider par la prière. J'ai cessé de prendre des médicaments, mais j'ai dû constater avec horreur que l'état de ma peau a très vite empiré ! Un après-midi, totalement désemparée, je suis retournée voir le praticien dans son bureau, bien décidée à surmonter cette difficulté. J'ai été abasourdie quand il m'a dit que je devais être reconnaissante, dès maintenant, pour la guérison complète de l'eczéma ! Je me suis sentie incomprise et j'ai réagi avec indignation. Néanmoins, ma confiance dans l'efficacité de la Christian Science était plus grande que mon indignation, et j'ai donc accepté de faire ce qu'il me suggérait.
Assise dans ma chambre, j'essayais de faire taire le sentiment de frustration, l'irritation et le doute qui poussaient des clameurs, quand j'ai été envahie par un calme que je n'avais pas ressenti depuis l'enfance. Science et Santé affirme: « Nous entendons l'Esprit, Dieu, lorsque les sens se taisent. » (p. 89) Ma conscience a commencé à se remplir d'idées que j'avais découvertes lors de mon étude de la Christian Science, mais que je n'avais pas perçues aussi profondément jusqu'à ce jour. Je me suis efforcée de voir que j'étais une idée de Dieu spirituellement parfaite et j'ai senti Son amour toujours présent. La peur et l'impatience se sont dissoutes à mesure que je rejetais la suggestion selon laquelle il existait un pouvoir capable de me séparer de mon Père-Mère Dieu. J'ai affirmé qu'à cet instant même je demeurais dans l'environnement favorable (et non toxique !) du royaume des cieux où les allergies sont inconnues et où Dieu est la seule cause.
J'ai vu que tout ce que j'inclus fonctionne parfaitement, ne comporte aucun défaut, exprime l'Entendement divin, le seul créateur et la seule source d'activité. J'ai vu que j'avais la capacité, donnée par Dieu, de saisir et d'exprimer les vérités que j'avais cherché à comprendre avec tant de persistance. Je me suis sentie véritablement inspirée. J'ai éprouvé un profond sentiment de gratitude et je me suis sentie véritablement bénie.
Je me souviens d'avoir ressenti une paix merveilleuse. Même s'il n'y avait pas de changement physique apparent, il s'était produit un changement dans ma pensée. J'ai tout simplement arrêté de penser au problème. Quelque temps plus tard (je ne sais plus quand exactement) je me suis rendu compte que la peau de mes mains était lisse, sans aucune marque. Cette guérison date de seize ans environ, et il n'y a jamais eu de rechute. Quelle preuve de l'efficacité du Christ qui guérit, que nous soyons néophytes ou que nous étudiions la Christian Science depuis longtemps !
Pour reprendre ce que dit le prophète Ésaïe: « ... ainsi a parlé le Seigneur, l'Éternel, le Saint d'Israël: C'est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut, c'est dans le calme et la confiance que sera votre force. » (30:15) Nous sommes tous capables de percevoir ce message spirituel, parfois bien avant qu'il se passe quelque chose de visible, et ressentir cette tranquillité intérieure qui ouvre la voie à la guérison complète.