« Donner ne nous appauvrit pas au service de notre Créateur et ne pas donner ne nous enrichit pas. » Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 79
A la distribution, elles ont le sourire chaleureux et la parole facile. Les Restaurants du cœur, elles connaissent bien, elles venaient y chercher leurs colis. Parce qu' « il n'y avait plus rien à la maison », dit Monique, 69 ans. Quand Henriette, la responsable du centre, leur a proposé d'y travailler comme « bénévoles bénéficiaires », elles ont accepté. « Avant, quand on venait, on longeait les murs. Maintenant, on rigole bien. On se sent utile. » Alors elles sont fidèles au poste dès 6h30 le matin, « tous les jours, même si on est malade ». A 11 ans, Monique travaillait dans les fermes pour 5 francs la semaine. Chargée de fileter le poisson à la Compagnie générale de la grande pêche à Fécamp, elle a suivi son marin de mari jusqu'au Havre, où il l'a abandonnée avec ses quatre enfants. Dix ans à faire le ménage, puis les allocations qui vont diminuant, et elle a commencé à « faire les bennes » pour nourrir sa famille. « Je ne savais pas qu'il y avait le RMI RMI: Revenu Minimum d'lnsertion. Allocation versée par l'État français aux personnes sans revenus. avant de venir ici. » Pour Paulette, 53 ans, c'est un peu la même histoire. Un mari qui s'en va, cinq enfants à la maison, et il n'y a plus que les allocs, 3000 francs par mois. Les deux bénévoles s'excusent presque: « Si l'on pouvait donner plus, on le ferait. »
Libération, 21 décembre 1999
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