La recherche de la spiritualité, si elle s'est jamais ralentie, connaît à présent une renaissance dans le monde entier. Mary Baker Eddy dédia l'ouvrage sur lequel elle travailla toute sa vie, Science et Santé avec la Clef des Écritures, à « ceux qui, en toute honnêteté, cherchent la Vérité » (p. xii). Aujourd'hui, on trouve, un peu partout dans le monde, bien des personnes qui cherchent sincèrement la Vérité.
Ceux qui jouent un rôle actif dans cette renaissance ne sont pas nécessairement célèbres ni titrés. Ils suivent toutes sortes de traditions spirituelles ou religieuses, ou bien encore ils ouvrent des voies nouvelles. Ils habitent en Afrique du Sud, en Uruguay, en Inde, au Japon, en Indonésie, aux États-Unis et dans pratiquement tous les pays dont le nom vous vient à l'esprit.
Toutes ces personnes ont en commun le désir ardent de connaître la Vérité. Il est donc normal que Le Héraut de la Christian Science, fondé dans le but de « proclamer l'activité et l'accessibilité universelles de la Vérité », apprécie profondément tous ceux qui vivent cette recherche. C'est la raison pour laquelle la rédaction du Héraut a souhaité connaître certaines de ces personnes qui recherchent la spiritualité et les présenter à ses lecteurs. Ainsi, notre équipe s'est entretenue avec quelques penseurs de différentes parties du monde, des penseurs qui représentent un large éventail de points de vue spirituels.
Dans les pages qui suivent, nous publions des extraits des entretiens que nous avons eus avec ces pionniers spirituels. Parmi eux se trouvent un pasteur luthérien de Cologne, en Allemagne, une sikh de New Delhi, en Inde et un praticien de la Christian Science de New Orleans, aux États-Unis.
Nous avons beaucoup apprécié ces contacts qui nous ont enrichis! Aussi divers que semble être leur cheminement spirituel, nos interlocuteurs ont quelque chose de fondamental en commun: un dévouement profond envers le Créateur de l'univers et envers Ses enfants, où qu'ils se trouvent. Ce que nous fait espérer ce dévouement rappelle à la rédaction du Héraut la vision que Mary Baker Eddy décrit dans Science et Santé:
« Un seul Dieu infini, le bien, unifie les hommes et les nations, constitue la fraternité des hommes, met fin aux guerres, accomplit ces paroles de l'Écriture: "Tu aimeras ton prochain comme toi-même", annihile l'idolâtrie païenne et chrétienne tout ce qui est injuste dans les codes sociaux, civils, criminels, politiques et religieux — établit l'égalité des sexes, annule la malédiction qui pèse sur l'homme, et ne laisse rien subsister qui puisse pécher, souffrir, être puni ou détruit. » (p. 340)
Nous avons demandé à des penseurs du monde entier...
• Qu'est-ce qui est à l'origine de votre cheminement spirituel?
• Qu'est-ce que votre recherche vous a apporté personnellement et qu'a-t-elle apporté à la famille humaine?
• Avez-vous déjà eu des doutes profonds au sujet de votre foi?
• Existe-t-il une unité entre ceux qui recherchent la spiritualité. quelle que soit la voie qu'ils suivent?
Entretiens avec des penseurs spirituels
Frank Magwegwe, un Scientiste Chrétien d'Afrique du Sud
Frank Magwegwe étudie la Christian Science depuis 1993. Frank Magwegwe: Je connaissais de nombreuses difficultés en 1993, à Johannesbourg où je vivais avec ma tante. Je n'avais pas de travail, et elle n'était pas réellement en mesure de m'apporter l'aide financière dont j'avais besoin. J'avais peur de me retrouver à la rue encore une fois, parce que je ne pouvais pas l'aider à payer le loyer. Je me demandais comment tout cela allait se terminer.
Pendant cette période, j'ai remarqué une vitrine où était indiquée l'adresse d'une salle de lecture de la Christian Science, dans le centre de la ville. Ce qui m'a attiré dans cette vitrine, c'était une affiche qui relatait l'histoire d'un jeune garçon qui avait été blessé à la tête par une balle de baseball. Il avait demandé qu'on prévienne ses parents qui étaient venus le chercher. Puis ils ont tous prié. Le lendemain, il s'est réveillé sans aucune trace de la blessure et sans souffrir des séquelles qu'on lui avait prédites.
La bibliothécaire de la salle de lecture s'est montrée très accueillante. Je lui ai raconté tous mes problèmes: que je n'avais rien à manger et que j'allais bientôt me retrouver sans logement. Je m'attendais à ce qu'elle me dise: « Nous pouvons peut-être vous trouver un travail ou un domicile » ou « Nous allons vous donner un peu d'argent ».
Or, elle m'a juste expliqué tranquillement que j'étais déjà employé à refléter Dieu. Elle m'a dit que Dieu ne nous créait pas pour nous laisser ensuite nous débrouiller tout seuls. Il répond à nos besoins quotidiens. Elle m'a parlé d'un concept nouveau pour moi: un Dieu aimant. Nous sommes là pour Le refléter. Elle m'a donné d'autres noms pour Dieu comme l'Amour, la Vérité, l'Esprit. Puis, elle m'a dit qu'il y avait ce merveilleux livre qui m'intéresserait peut-être. Elle m'a alors prêté un exemplaire de Science et Santé avec la Clef des Écritures.
Je suis rentré chez moi et j'ai commencé à lire ce livre, sans rien comprendre au début. Mais j'ai continué à lire. Et j'ai alors observé un changement dans ma vie. Je me suis mis à compter de moins en moins sur moi-même et à avoir la certitude que Dieu me guiderait. Je savais qu'Il ne me laisserait pas souffrir, sans travail ni rien à manger. Ce qui m'a surtout frappé lorsque j'ai ouvert le livre pour la première fois, c'est ce que Mary Baker Eddy écrit à la première ligne: « Pour ceux qui s'appuient sur l'infini, soutien constant, aujourd'hui est riche en bienfaits. » (p. vii) Dès que j'ai lu cette phrase, j'ai su que cela s'appliquait à moi aussi. J'ai su que cette idée me secourerait. Très vite, j'avais fini de lire le livre en entier.
Puis, quelqu'un m'a demandé si j'aimerais vendre des légumes. Et j'ai alors commencé à vendre des légumes pour le compte de cette personne jusqu'à ce que j'aie mis de l'argent de côté. Au bout de quelque temps, je me suis mis à vendre pour moi-même, à aller sur le marché et à acheter pour mon propre compte. Je continuais à lire Science et Santé qui m'avait amené, entre temps, à découvrir le Livret trimestriel de la Christian Science Leçons bibliques. C'est comme cela que j'ai connu la Christian Science.
Le Héraut: Avant d'entendre parler de la Christian Science, étiezvous attiré par la spiritualité?
F.M.: Non, je ne dirais pas cela. Je fréquentais une autre église, mais leur approche était très différente.
Le Héraut: La Christian Science vous a paru logique dès le départ?
F.M.: Absolument. Je me suis dit que c'était ce que je cherchais. C'était si naturel et cela avait un sens.
Le Héraut: Que vous est-il arrivé sur le plan spirituel, à cette époque?
F.M.: J'ai compris que Dieu nous amène à reconnaître ce qui est vrai à notre sujet. Nous avons tous en nous la faculté de connaître Dieu. Nous sommes l'image et la ressemblance de Dieu. Par conséquent, l'attirance vers la spiritualité fait partie de notre nature.
"Je savais que Dieu ne me laisserait pas souffrir, sans travail ni rien à manger"
Le Héraut: Et il est simplement nécessaire que quelque chose réveille la faculté de spiritualité qui est en nous, n'est-ce pas?
F.M.: Oui. Le réveil se produit de différentes façons, selon le cas.
Le Héraut: N'est-ce pas le Christ qui nous réveille?
F. M.: Oui, C'est l'œuvre du Christ, dans le monde entier, qu'on en soit conscient ou pas. Le Christ est partout.
Le Héraut: Pensez-vous que les personnes ayant d'autres points de vue religieux perçoivent la spiritualité de la même façon?
F. M.: Toutes les religions ont un point commun, et ce qui m'est arrivé la semaine dernière en est une bonne illustration. J'assistais à un congrès avec un collègue qui n'appartient à aucune religion. Au déjeuner, il m'a dit quelque chose qui m'a prouvé que chacun a cette qualité spirituelle innée qui l'attire vers les choses de l'Esprit. Il m'a dit que, même si les autres voyaient en lui un être matériel fait de sang, d'os et d'éléments semblables il se rendait compte que c'étaient ses pensées qui comptaient. Il ne considère pas que son corps constitue son être réel. Pour moi, c'est l'action du Christ qui lui a montré cela.
Le Héraut: Pensez-vous que la race humaine en général progresse dans sa compréhension de la spiritualité ?
F. M.: Oui, A l'Université de Johannesbourg il existe des organisations qui s'intéressent à la spiritualité. Elles cherchent à répondre à des questions telles que celles-ci: « Pourquoi sommes-nous là ? Quelle est notre raison d'être sur terre ? » Le fait que les gens se posent ces questions profondes montre que l'humanité avance sur le plan spirituel.
Le Héraut: Avez-vous un conseil à donner à quelqu'un qui souhaite progresser spirituellement ?
F. M.: Il faut commencer par vous demander: « Quel est le lien qui m'unit à Dieu ? » Cela vous amènera à penser davantage aux qualités que vous exprimez, à penser à quelque chose de plus important que votre corps.
Le Héraut: Quel a été votre cheminement professionnel depuis que vous avez commencé à étudier la Christian Science ?
F. M.: Après avoir vendu des légumes, je suis allé à l'université pendant quatre ans. J'en suis sorti en 1997 avec un diplôme en mathématiques financières avec mention. Actuellement j'occupe un poste de direction dans une banque d'affaires de Johannesbourg.
Surjeet Maini, une sikh originaire de l'Inde
Surjeet Maini est sikh pratiquante. Sa fille est Scientiste Chrétienne.
Surjeet Maini: Je suis née dans une famille sikh du Pakistan. Nous sommes allés en Inde après 1947, au moment de la création du Pakistan. C'est la vie de mes grands-parents qui a exercé la plus grande influence spirituelle sur mon existence. Ils étaient tous deux des gens merveilleux, et j'aimerais être comme eux. Quelle que fût leur situation, bonne ou mauvaise, ils étaient toujours heureux. Ils ne se plaignaient jamais.
Le Héraut: Vos Écritures saintes s'appellent « Gurbani », n'est-ce pas ?
S. M.: Guru Granth Sahib est le nom de notre livre saint, et le Gurbani a été écrit par divers gourous [que nous appelons] des saints. Ces gourous croyaient en un Dieu unique et ils pensaient que nous avions tous en nous une étincelle de la divinité. Nous sommes tous attirés vers le pouvoir de Dieu. Ce pouvoir, ou énergie, qui appartient à Dieu soutient chacun de nous. Nous croyons que le corps humain n'est rien. Il est fait de poussière
et retournera à la poussière.
Le Héraut: Avez-vous vécu une expérience qui a remis en cause votre foi ?
S. M.: Oui, mais quand je souhaite trouver la paix, je me tourne vers mon Gurbani. Lorsque j'ai perdu mon mari, je me suis totalement effondrée. C'est le Gurbani qui m'a redonné le goût de vivre.
Le Héraut: Y a-t-il un passage de vos Écritures qui vous a particulièrement aidée ?
S. M.: Tout le livre saint revient sans cesse sur le même message: ce monde est une illusion. Seuls sont permanents le Dieu qui s'exprime en vous et vos valeurs morales.
Le Héraut: Je sais que vous pratiquez la méditation régulièrement. Pourriez-vous nous expliquer ce que cela veut dire ?
S. M.: En réalité, je n'ai commencé à méditer que très récemment. Mes Écritures et le Gurbani demandent de méditer sur le nom de Dieu. Méditer signifie que vous ne pensez à rien d'autre qu'à Dieu. Je prie pour obtenir la grâce de Dieu, et Il me donne la paix, la joie, la félicité. Après cela, le tumulte du monde ne me perturbe plus, parce qu'il semble si provisoire. La méditation vous apporte donc une force spirituelle.
Le Héraut: Comment définieriez-vous la spiritualité ?
S. M.: L'effort que vous faites pour vous unir à l'amour de Dieu, c'est cela, la spiritualité.
Le Héraut: A votre avis, quel est le plus grand obstacle aux progrès spirituels ?
S. M.: C'est l'attachement aux choses matérielles. Ce sont les cinq ennemis de l'être humain: le désir, la colère, la cupidité, l'attachement et surtout l'ego. L'ego est la plus grande illusion.
Le Héraut: Pensez-vous que les individus continuent de progresser spirituellement, même après être passés par la mort ?
"Je prie pour obtenir la grâce de Dieu, et Il me donne la paix, la joie, la félicité"
S. M.: Dans ma religion, mourir, c'est simplement changer de vêtements. L'esprit ne meurt jamais.
Le Héraut: Vous nous avez indiqué que votre fille est Scientiste Chrétienne. Échangez-vous des idées ?
S. M.: Absolument. Elle m'envoyait le Christian Science Sentinel très régulièrement. Chaque fois que je le lisais, il me transmettait un message: nous sommes tous les enfants du même Dieu.
Le Héraut: Croyez-vous à la guérison spirituelle ?
S. M.: Je pense qu'on peut être guéri spirituellement. Si on est en train de penser à Dieu, on n'est pas conscient de son corps, de la douleur et de la maladie. Personnellement, j'ai été guérie de nombreuses fois sans l'aide de la médecine.
Le Héraut: Si quelqu'un vous disait qu'il se sentait perdu sur le plan spirituel, que lui répondriez-vous ?
S. M.: Je lui dirais qu'il peut prier Dieu pour trouver la foi, l'amour et la ferveur, que Dieu le ramènera sur le chemin de la ferveur et de l'amour.
Le Héraut: Pensez-vous qu'on doit être religieux pour être spirituel ?
S. M.: Être religieux et être spirituel, ce n'est pas forcément la même chose. Lorsque les religions se sont formées, leurs adeptes cherchaient à être spirituels. Mais dans certains cas, cela a changé. Je ne peux pas imaginer quelqu'un vivant sans dimension spirituelle ! D'où tire-t-il la force de faire face aux difficultés quotidiennes ? Il existe un pouvoir qui prend soin de nous. Nous sommes comme un enfant qui marche, entouré de ses parents. L'enfant se sent en parfaite sécurité, parce qu'il sait que quelqu'un est là pour le saisir en cas de danger. Il sait qu'il ne se perdra pas dans la foule. Quand vous êtes spirituel, vous savez que Sa main ne vous lâchera pas. Vous ne vous perdrez pas.
Le Héraut: En ce qui concerne l'intérêt pour la spiritualité, quel est le climat en Inde ?
S. M.: En général, les Indiens quelle que soit leur religion croient à la spiritualité. Cela fait partie de notre culture. Dieu est important pour nous.
Le Héraut: Aimeriez-vous ajouter quelque chose ?
S. M.: Je dirais simplement que je continue d'apprendre, et je prie Dieu en espérant que ce que j'ai dit est correct. Je me suis sincèrement efforcée de dire ce que je pensais et ce que j'éprouvais sur le plan personnel.
Dr Abdul Syukur M.A., un musulman d'Indonésie
Dr. Syukur est le professeur responsable de la section de religion comparée, à l'Institut national des études islamiques de Bandung, en Indonésie. Bien qu'il soit musulman pratiquant, Dr. Syukur enseigne le bouddhisme à l'institut.
Abdul Syukur: Je me suis intéressé à d'autres religions, parce que l'Indonésie comprend de nombreuses religions différentes. J'ai appris ce qu'étaient l'islam, le bouddhisme et le christianisme. J'ai constaté que ces religions ont des points communs. Je pense que nous pouvons tous nous respecter les uns les autres.
Le Héraut: Pensez-vous que tous les gens ont un sens spirituel, qu'ils soient musulmans, chrétiens, bouddhistes, ou d'une autre confession ?
A. S.: Oui. La spiritualité est au fond de chacun de nous, que nous soyons Américains, Indonésiens, etc.
Le Héraut: Pourriez-vous nous citer certaines caractéristiques de l'islam ?
A. S.: La doctrine de l'islam consiste en six principes: croire en l'unicité de Dieu, croire aux anges de Dieu, aux livres de Dieu, aux prophètes divins, à l'au-delà et au plan de Dieu pour la vie humaine.
Le Héraut: Le mot « Allah » veut-il dire la même chose que le mot « Dieu » ?
A. S.: Je répondrais par l'affirmative. Je pense qu'il n'existe qu'un seul Dieu, quelle que soit la religion qui en parle.
Le Héraut: Diriez-vous qu'une religion a pour but principal d'approfondir la spiritualité de quelqu'un ?
A. S.: Oui, et je dirais même plus: Il faut approfondir la spiritualité dans notre vie, dans notre vie quotidienne.
Le Héraut: Voulez-vous dire par là que la spiritualité nous aide à mieux vivre chaque jour ?
A. S.: Absolument.
Le Héraut: Vous êtes musulman pratiquant. Comment étudiez-vous le Coran (les Écritures de l'islam) ?
A. S.: Le Coran est notre Livre saint. Nous croyons qu'il est la révélation divine. Le Coran guide les musulmans dans leur vie quotidienne. Il les aide à développer leur spiritualité. Traditionnellement, nous lisons et étudions le Coran au sein de notre famille et à la mosquée.
Le Héraut: Pensez-vous que, sous certains aspects, ce que vous comprenez de Dieu a façonné votre existence ?
A. S.: Certainement. Je crois que nous sommes inscrits dans le plan de Dieu. Notre vie a été préétablie par Dieu. Nous avons le devoir d'obéir à la règle divine nous concernant.
Le Héraut: Quel est le message que vous souhaitez surtout transmettre à vos élèves de l'institut ?
A. S.: J'aimerais que mes élèves apprécient les autres religions. Pour cette raison, je désire que mes élèves apprennent à connaître d'autres religions. De temps en temps, j'emmène mes élèves au service religieux et aux conférences de la Société de la Christian Science de Bandung. Je souhaiterais aussi créer une sorte de forum ou d'association locale au sein de laquelle de nombreuses religions différentes pourraient parler ensemble, librement, de leurs problèmes et s'efforcer de les surmonter.
Le Héraut: Vous vous êtes fixé un merveilleux but à atteindre !
Leif Hovelsen, un protestant norvégien
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, M. Hovelsen s'est joint au mouvement de réarmement moral. Son livre sur le pardon a eu un impact sur la construction de l'Europe d'après-guerre.
Leif Hovelsen: J'avais dix-sept ans quand la Deuxième Guerre mondiale a éclaté. La Norvège a été occupée par l'Allemagne d'Hitler, et soudain, notre liberté nous était supprimée. Nous savons ce que cela signifie lorsque l'intégrité nationale et la dignité humaine sont foulées aux pieds.
Un ami m'a trahi. La Gestapo a encerclé notre maison et en a forcé l'entrée. Ils m'ont passé les menottes aux poignets et m'ont emmené à leur quartier général. A partir de ce jour, j'ai été isolé dans une cellule pendant quatre mois. Puis, j'ai passé un an et demi dans des camps de concentration.
Au bout de trois mois, j'étais sur la liste des condamnés à mort. Ce qui est étrange, c'est qu'à cette même époque, j'ai commencé à ressentir une chose qui était nouvelle pour moi: la spiritualité. Lorsque vous touchez le fond, vous vous mettez à rechercher le ciel.
J'ai vécu pendant un an et demi sous la menace d'une exécution imminente. Dieu est devenu une fondation précieuse dans ma vie. Chaque jour, Il m'a soutenu dans toutes les épreuves que j'ai traversées.
Plus tard, lorsque le pays a été libéré et que nous sommes sortis du camp, le Mouvement de la résistance, dont je faisais partie, avait dû se charger d'un certain nombre de tâches. L'une d'elles consistait à garder les prisonniers qui étaient d'anciens membres de la Gestapo. Je devais monter la garde dans la cour du château Akershus, à Oslo. Dans cette prison se trouvait l'ancien membre de la Gestapo qui m'avait torturé.
Un jour, alors que je me promenais dans les collines, près de chez moi, une idée m'est soudain venue à l'esprit. Je savais qu'elle ne pouvait venir de moi. Cette idée était la suivante: la prochaine fois que je serai de service, j'irai voir l'officier de la Gestapo qui m'avait torturé. Je lui dirai que je lui pardonnais ce qu'il m'avait fait, et que je ne le poursuivrai pas en justice. Cette pensée m'est venue comme un impératif moral, et elle m'a secoué. Mais je savais que je devais y obéir.
Le Héraut: C'était un peu comme une directive spirituelle ?
L. H.: Exactement. C'était une inspiration divine, et je l'ai acceptée. Je suis rentré chez moi et j'en ai parlé à ma mère. Elle m'a encouragé et m'a demandé de dire à l'officier de la Gestapo qu'elle priait pour lui.
Donc, la prochaine fois que j'ai été de service, je l'ai fait sortir de sa cellule et je l'ai regardé droit dans les yeux. Bien entendu, il m'a reconnu. Je lui ai dit: « Je vous pardonne ce que vous m'avez fait, et je ne vais pas vous poursuivre en justice. Ma mère veut que vous sachiez qu'elle prie pour vous. » Cet homme de haute taille n'a rien répondu. Soudain, il s'est mis à trembler, et je l'ai ramené à sa cellule. Un an plus tard, il était condamné à mort par la loi norvégienne et exécuté. Quelques jours après son exécution, j'ai appris qu'il avait demandé à communier avant de mourir.
"J'ai vécu pendant un an et demi sous la menace d'une exécution imminente"
En prenant l'éternité comme perspective, la question de savoir si les Allemands étaient mauvais et les Norvégiens bons a soudain disparu. Je me suis dit: « Qui suis-je pour condammer les Allemands à l'enfer et envoyer les Norvégiens au paradis ? » A ce moment précis, Dieu a retiré la graine de haine dans mon cœur pour la remplacer par une graine d'amour. L'intervention divine me faisait éprouver de la compassion pour les Allemands.
Le Héraut: Et cela vous a-t-il conduit à avoir un concept plus positif de la vie ?
L. H.: Oui, cela m'a libéré. Cela m'a débarrassé de l'amertume et de la haine. J'ai reçu ainsi un merveilleux cadeau: la compréhension du fait que le lien qui nous unit à Dieu n'a pas pour base la peur, la pénurie, mais un amour profond qui nous vient de Dieu. Pour moi, ce lien, fondé sur l'amour, est au centre de la vie spirituelle. Je ne peux pas vivre sans lui.
Je suis persuadé que chaque être humain peut être guidé dans sa vie quotidienne et dans ses relations avec autrui. Chacun a la possibilité de connaître cela, s'il est prêt à en payer le prix qui consiste à avoir la bonne volonté d'être l'instrument de Dieu et d'en accepter la discipline.
Le Héraut: Un instrument dans l'orchestre de Dieu ?
L. H.: Exactement, dans l'orchestre de Dieu. J'aspire ardemment à voir chaque être humain utilisé comme un instrument de la réconciliation, un instrument de la vérité qui rend visible l'amour de Dieu.
Christian Schreiber, un pasteur luthérien allemand
Christian Schreiber: J'ai grandi en Finlande, malgré le fait que nous étions allemands. Mes parents étaient catholiques pratiquants. Plus tard, quand je suis allé en Allemagne, un professeur m'a invité à l'accompagner à l'Église luthérienne. Je m'y suis senti à l'aise et je suis devenu membre, mais je n'avais rien contre l'Église catholique.
A dix-neuf ans, je me suis engagé dans l'armée. L'un de mes camarades était un missionnaire baptiste, et il a remarqué que j'avais une Bible sur ma table. A l'époque, je ne savais même pas ce qu'étaient les baptistes. En faisant connaissance de cet homme, néanmoins, j'ai appris que les gens qui appartiennent à d'autres religions expriment également la spiritualité.
Je me demandais de plus en plus souvent s'il était juste que nous médisions les uns des autres, que nous persécutions les uns les autres. Je me disais que ce n'était pas la spiritualité que le Christ attendait de nous !
Après la guerre, je suis devenu pasteur. Je fréquentais les milieux luthériens, baptistes, pentecôtistes. Je me sentais très à l'aise partout. Je souhaitais mieux connaître le Christ et apprendre ce que le Christ avait accompli partout, en tous.
Le Héraut: Qu'est-ce qui vous a donné envie de faire la connaissance d'adeptes d'autres religions ?
C. S.: C'est la prière de Jésus dans l'Évangile selon Jean (17:20, 21) dans laquelle il demande que ses disciples « soient un ». Nous devons avoir l'esprit ouvert à tout ce que le Christ accomplit dans le cœur des hommes et des femmes.
Le Héraut: Comment définissez-vous la spiritualité ?
C. S.: Être spirituel, c'est être réceptif à Dieu, mais non limité à l'expression d'une certaine religiosité, d'un dogme. Jeune pasteur, j'ai lu le livre de Mary Baker Eddy (Science et Santé avec la Clef des Écritures). Il m'a profondément touché, très profondément touché. Et j'avais toujours souhaité mieux connaître ses enseignements. En particulier, en ce qui concerne la spiritualité de la foi, et la guérison par la foi.
Récemment, j'ai pris contact avec votre église, et ses membres m'ont profondément émus. J'ai lu Science et Santé pendant des heures, et il m'a beaucoup impressionné. Je me suis dit qu'il était merveilleux que Jésus ait apporté une telle chose dans notre vie. J'éprouve le même sentiment envers l'œuvre de Wesley, de Luther et d'autres.
Le Héraut: Constatez-vous une recherche de la spiritualité dans le monde entier ?
C. S.: La plupart des gens cherchent, même si chacun appelle Dieu d'un nom différent. C'est le plan de Dieu d'établir Son royaume en chacun.
Le Héraut: Pouvons-nous dire que le Christ frappe à la porte de chaque cœur ?
C. S.: Absolument, et les guérisons que nous obtenons sont accomplies au nom de Jésus-Christ. Et c'est en premier lieu le pouvoir spirituel qui les rend possibles. Là où les médecins ne peuvent plus rien faire, le pouvoir spirituel est capable de guérir. Je crois que c'est pour cette raison que Mary Baker Eddy a pu fonder un mouvement à partir de sa découverte.
Norma Aleandro, une actrice argentine
Actrice célèbre de théâtre et de cinéma, Norma Aleandro a aussi écrit un roman, Secret Story (Histoire secrète), dans lequel l'univers est vu à travers les yeux d'un enfant de neuf ans. Elle a lu de nombreux ouvrages sur les religions et les philosophies du monde entier.
Norma Aleandro: Je pense que la spiritualité a toujours existé, mais de nos jours, nous sommes mieux informés qu'autrefois. La spiritualité émerge aujourd'hui pour contrebalancer une vie quelque peu vide de sens, une vie que nous avons menée à un rythme effréné et où le matérialisme a joué un rôle prédominant. On a proclamé que le luxe, le succès matériel et la réussite financière constituaient le meilleur style de vie. Or, l'être humain dans sa totalité est bien plus qu'un corps et qu'une substance matériels.
Le Héraut: Vous est-il arrivé de penser à l'existence d'un être suprême qu'on pourrait appeler Dieu ou d'un autre nom ?
N. A.: Il y a de nombreuses années, je me suis peu à peu éloignée de mon église et j'ai commis l'erreur de penser que j'avais aussi cessé de croire en Dieu. Mais plus tard, des incidents m'ont prouvé le contraire. J'ai vécu des choses extraordinaires où j'ai senti que quelque chose de bien plus puissant que nous prenait entièrement soin de moi.
"J'ai vécu des choses extraordinaires où j'ai senti que quelque chose de bien plus puissant que nous prenait entièrement soin de moi"
Le Héraut: Nous avons tous besoin d'un refuge où nous nous sentons en sécurité, mentalement. N'est-ce pas ?
N. A.: J'ai besoin d'un tel lieu. Un lieu où je ressens l'harmonie et où je suis en paix, à l'intérieur et à l'extérieur. Je suis sans cesse à la recherche de ce lieu. Chaque fois qu'un déséquilibre, intérieur ou extérieur, se produit, j'essaie de rétablir l'équilibre.
Le Héraut: Ya-t-il un texte qui vous est tout particulièrement cher ?
N. A.: J'ai trouvé ce texte dans Tao-tö king, il y a de nombreuses années, et je l'ai lu des centaines de fois. En voici un extrait:
« Avant de recevoir, il faut donner... » (Lao-tseu, Tao-tö king, chap. 36.)
J'ai lu cet ouvrage pendant des années sans le comprendre, et encore aujourd'hui, je n'en saisis pas le sens profond. Néanmoins, lorsqu'il dit qu'on ne peut pas recevoir avant d'avoir donné, je comprends ce que cela veut dire. Je me suis toujours sentie responsable de mes actes et je ne crois pas qu'il soit bon de reprocher aux autres ce qui vous arrive. C'est pourquoi ces lignes me vont droit au cœur.
Le Héraut: A votre avis, le genre humain est-il en train de progresser sur le plan spirituel ?
N. A.: Depuis les temps les plus reculés de l'histoire humaine, nous avons toujours eu un monde spirituel immense. Par conséquent, la spiritualité ne peut pas s'acquérir ni se perdre, parce qu'elle fait déjà partie de notre nature. L'humanité passe par des périodes plus ou moins spirituelles et plus ou moins matérialistes. Il y a des Sodome et des Gomorrhe, mais la spiritualité ne disparaît pas pour autant. Je pense que la spiritualité est vitale pour l'univers. Elle existe et ne peut disparaître.
Monseigneur Pablo Galimberti, un évêque d'Uruguay
Monseigneur Pablo Galimberti: La dimension spirituelle, qu'elle soit oubliée, réprimée ou au contraire bien définie et développée, est toujours latente en chacun de nous. Nous avons surtout besoin d'accorder beaucoup d'attention aux signes que nous envoie l'Esprit à chaque minute. Si nous laissons cette dimension spirituelle s'élargir, notre vie y trouve son axe et son sens réel. Notre retour aux « choses de l'esprit », c'est un peu comme un « retour au foyer ».
Le Héraut: Quel impact la spiritualité a-t-elle dans votre existence ?
Mgr. P. G.: Bien que chacun, y compris le plus athée et le plus indifférent, ne vit pas sans connaître une expérience spirituelle, les êtres humains observent cette vision, à partir de fenêtres différentes. Quelquefois, nous appelons cette expérience spirituelle « conscience », et nous l'écoutons quand elle nous parle. D'autres fois, nous l'appelons « cœur » ou « intuition ». Ma perspective chrétienne m'a appris à considérer ce monde intérieur comme un lieu où je trouve Dieu, l'individualité éternelle, qui prend soin de nous avec amour.
Le Héraut: Pourquoi la spiritualité revêt-elle de l'importance pour vous ? Dans quelle mesure a-t-elle façonné votre caractère ?
Mgr P. G.: La spiritualité m'a permis d'éclairer et de purifier mes instincts, mes pensées, mes énergies et mes sentiments. Je demande à Dieu qu'Il se serve de ma spiritualité pour illuminer les ténèbres du monde, pour aider mon prochain à Le découvrir.
A dix-huit ans, j'ai répondu au Seigneur en Lui disant que je le suivrai. Dès lors, la spiritualité est devenue quelque chose de concret pour moi. Il s'agissait de suivre Jésus toute ma vie et de toute mon âme. La spiritualité a pris aussi la forme de la souffrance et de la croix. Je me suis rendu compte que, pour aimer, je devais tout abandonner. C'est pourquoi la spiritualité est devenue, chaque jour, de plus en plus exigeante et de plus en plus proche. Je me rappelle les paroles de saint Jean: « Et la Parole a été faite chair. » (1:14) !
Le Héraut: Y a-t-il un passage de la Bible auquel vous tenez tout particulièrement ?
Mgr P. G.: Un grand nombre de passages des Évangiles m'émeuvent lorsque je les étudie et que je les laisse prendre forme dans le « présent » de mon histoire. Chaque passage de la Bible peut être pour moi la vie éternelle, la purification, l'espoir qui ne meurt pas, l'amour renouvelé.
Le Héraut: Avons-nous tous la capacité d'être réceptifs aux choses spirituelles et divines ?
Mgr P. G.: J'en suis absolument convaincu. Nous ressentons tous la soif qui mène à la source. Si nous prenons conscience de l'infini, c'est parce qu'il est en nous. Si nous recherchons Dieu, ainsi que le dit Pascal, c'est que nous L'avons déjà trouvé. Le fils a, dans son âme, le désir de connaître le Père. Et si nous sommes troublés et anxieux, nous pouvons dire aussi que nous sommes comme l'enfant prodigue qui, poussé par la « faim », ou sensation de vide, commence à chercher Dieu.
"Si nous recherchons Dieu, c'est que nous L'avons déjà trouvé"
Issho Fujita, un professeur bouddhiste japonais
Issho Fujita: Lorsque j'étais étudiant en psychologie de l'enfant, au Japon, j'ai fait la connaissance de [quelqu'un] qui m'a suggéré de pratiquer la méditation zen. Plus je la pratiquais, plus je sentais qu'il fallait que je la pratique, non pas à mi-temps, mais à plein temps. Finalement, j'ai arrêté mes études pour aller dans un monastère zen, au Japon. C'est un temple bouddhiste unique en son genre qui était fondé sur le principe de l'autosuffisance. Nous faisions pousser du riz, des légumes, nous fabriquions de la sauce de soja, etc. Je suis resté là six ans.
J'avais été un étudiant très occupé au point de m'éparpiller. Mon étude du bouddhisme s'est passée de façon très différente. J'ai eu du mal à m'adapter à la discipline. Toutefois, au plus profond de moi, je savais que c'était ce dont j'avais besoin, et je me suis senti en paix.
Le Héraut: Comment décririez-vous le bouddhisme ?
I. F.: En gros, le bouddhisme se résume dans une formulation très simple appelée les « Quatre nobles vérités ». La quatrième vérité nous montre comment faire cesser la souffrance et atteindre le nirvana. On l'appelle le « Noble chemin à huit membres ».
Le Héraut: Pourriez-vous nous parler un peu plus de ce chemin ?
I. F.: La première mise en pratique s'appelle la « vue correcte », puis il y a la pratique de la pensée correcte, de la parole correcte, de l'action correcte, etc. C'est un guide permettant de mener une vie décente. En pratiquant le bouddhisme, nous essayons de corriger une vue égocentrique pour découvrir la vue correcte des choses.
Le Héraut: Les adeptes du bouddhisme croient-ils en Dieu ?
I. F.: Chaque personne utilise le mot « Dieu » de façon différente. Dans le bouddhisme, nous n'avons pas un créateur [de l'univers matériel], parce que tout change dans l'univers matériel. Nous ne supposons pas que quoi que ce soit, dans ce monde, est permanent.
Le Héraut: Quel est votre concept de la spiritualité ?
I. F.: Dans ma religion, la chose la plus importante liée à la spiritualité consiste à comprendre que quelque chose de plus vaste que ma petite individualité humaine me maintient en vie. Une force universelle agit, non seulement à l'extérieur, mais aussi en moi. Cette force fait s'épanouir les fleurs, tomber la pluie et garde les gens en vie. Elle imprègne tout l'univers. Elle est si grande qu'on ne peut la concevoir comme un objet, mais nous pouvons la ressentir.
"Nous essayons de corriger une vue égocentrique pour découvrir la vue correcte des choses"
Le Héraut: Ce que vous dites au sujet de cette force rappelle ce que certaines personnes appellent Dieu.
I. F.: Absolument. Quand je lis la Bible, je trouve de nombreuses affirmations avec lesquelles je suis d'accord. Par exemple, quand Dieu dit: « Je suis celui qui suis » ou quand le psalmiste s'interroge: « Où fuirais-je loin de ta face ? « (Ex. 3:14 et Ps. 139:7.) Ces idées indiquent qu'on ne peut pas échapper à cette force. Il nous faut prendre conscience de la réalité: il existe une dimension qui va bien au-delà de notre petite individualité humaine et cette dimension nous donne la vie.
Le Héraut: Et diriez-vous que les différentes religions, dans le monde, font prendre conscience de la réalité à leur manière ?
I. F.: Oui, ces religions diverses, ou chemins de la spiritualité, essaient de réveiller les gens de leur rêve et de les aider à mener une existence fondée sur la réalité.
Le Héraut: Pensez-vous que chaque personne, dans le monde, a la faculté d'être spirituelle et d'écouter cette force spirituelle afin d'être guidée ?
I. F.: Oui, nous avons tous des oreilles pour entendre. Mais nous devons nous préparer. Nous devons faire de la place à notre hôte. C'est un hôte très tranquille, donc il nous faut être tranquilles aussi.
Rosie Rosenzweig, poète et éducatrice juive, États-Unis
Rosie Rosenzweig: La recherche de la spiritualité est la quête de toute une vie. Nous trouvons la spiritualité lorsque nous accomplissons ou que nous entreprenons quelque chose de plus vaste que nous-mêmes. Cela arrive si vous recevez, dans le véritable sens du terme. La racine du mot hébraïque « quabbalah » (écrits ésotériques sur le mysticisme juif) signifie « recevoir ». Recevoir, je crois, est une façon de se transformer. Le plus difficile, c'est de transformer la colère en compréhension. Mais c'est un changement essentiel sur le chemin spirituel.
Le Héraut: Vous avez vécu quelque chose de semblable dans votre famille. Pourriez-vous nous en parler ?
R. R.: Prenons le cas de mon fils. Lors de sa bar mitzvah, il a prononcé un discours si extraordinaire que je me suis dit qu'il ferait un rabbin formidable. Or, des années plus tard, il est devenu bouddhiste ! Parfois, vos enfants se rebellent pour vous défier. Et si cette sorte de désaccord surgit entre vous et quelqu'un que vous aimez profondément, vous devez relever ce défi. En ce qui me concerne, il fallait que je me réconcilie avec mon fils. Je suis allée rencontrer ses maîtres bouddhistes avec lui.
Le Héraut: Et, à ce moment-là, avez-vous discerné l'aspect spirituel qui existait dans une autre foi, une autre religion ?
R. R.: Oui, nous avons tous ce que j'appelle la « métaphore » de notre religion. J'aime les métaphores parce que j'ai appris à les apprécier dans les poèmes, et maintenant dans d'autres religions.
Le Héraut: A votre avis, votre spiritualité est-elle l'expression de votre tradition religieuse ou de votre recherche personnelle ?
R. R.: Cela peut être l'une ou l'autre ou les deux. La foi que j'ai dans mon héritage juif n'a jamais été réellement ébranlée. J'ai toujours cru à « l'unicité ».
"Il fallait que je me réconcilie avec mon fils"
Le Héraut: Quand avez-vous rencontré la spiritualité pour la première fois ?
R. R.: L'une des toutes premières fois fut lorsque j'ai fait la connaissance de mon mari. Toute ma vie, j'avais désiré rencontrer un certain genre de personne. J'étais étudiante à l'université Wayne State, de Detroit (Michigan), États-Unis. Le lendemain de notre rencontre, alors que je me rendais en cours, j'ai vraiment eu la sensation d'être guidée. J'ai pensé que nous étions destinés à nous rencontrer. Et je me suis sentie en paix avec l'univers.
A l'époque, mon mari, qui prétendait être athée, s'était un peu moqué de cette idée. Aujourd'hui, il a changé d'avis. Il dit: « Elle a probablement raison. »
Le Héraut: Pourriez-vous nous donner des exemples de la manière dont la spiritualité a façonné, et continue de façonner votre existence ?
R. R.: On les trouve surtout dans ma poésie. C'est l'outil de ma transformation. Mes vers me précèdent pour me faire comprendre mon existence.
Le Héraut: Voudriez-vous nous lire l'un de vos poèmes ?
R. R.: Avec plaisir. Mon poème « L'alphabet de la prière » décrit l'histoire du silence spirituel et il se termine ainsi:
Donne-moi le pouvoir du premier aleph « Aleph » est la première lettre de l'alphabet hébraïque, et c'est une lettre muette.,
Du son muet avant la première parole,
De la première parole qui était vent,
Et du premier silence
Avant mon long voyage vers le sens des choses.
Walter Robinson, un pentecôtiste américain
Walter Robinson: Je travaille actuellement sur une comédie musicale composée de gospels qui aura pour thème la vie de Moïse. C'est le mariage de la musique noire américaine (surtout le gospel) avec l'histoire de la libération des Hébreux qui date de trois mille ans. Cette comédie musicale véhicule un message à travers les Dix Commandements tout en faisant réfléchir sur la justice, la liberté, la libération, l'expérience religieuse personnelle, le concept de la loi, les miracles, la foi.
Le Héraut: Qu'est-ce qui vous a donné l'idée d'écrire cette comédie musicale ?
W. R.: J'ai toujours aimé la musique. Et j'ai toujours été intéressé par le dénominateur commun qui lie toutes les religions ensemble. L'histoire de Moïse crée un lien entre les trois grands monothéismes: l'islam qui reconnaît un prophète en Moïse, le christianisme et le judaïsme. Je suis fasciné par les religions du monde, et par le fait qu'il existe tant de manières différentes d'exprimer un seul Dieu. Chacun de nous vit ce qu'il croit, mais en même temps, apprécie ce qu'il a en commun avec les autres croyances.
"Avant de commencer quoi que ce soit, je me réjouis du fait que je suis complet en Dieu"
Le Héraut: Voyez-vous des éléments communs entre les diverses formes de culte ?
W. R.: L'un des éléments communs est le désir de prendre conscience de quelque chose de plus grand que soi. Il y a quelque chose au-delà de ce que nous voyons, entendons, sentons, touchons et goûtons. Un autre élément commun à de nombreuses religions, c'est la croyance à la suprématie du bien sur le mal que nous voyions le mal comme une erreur, une illusion ou Maya (mot hindou signifiant « l'aspect illusoire du monde »). Néanmoins, le but ultime de toutes choses doit être bon, parce que Dieu est bon.
Le Héraut: Je sais que vous avez été élevé dans la foi baptiste. Qu'est-ce qui vous a marqué le plus dans votre éducation religieuse ?
W. R.: La prière, cela ne fait aucun doute. Tout petit, j'ai appris à prier et on m'a dit que mes prières seraient exaucées par Dieu. J'ai aussi appris à être responsable: je ne pouvais pas simplement faire tout ce qui me passait par la tête. Obéir à Dieu était donc important.
J'ai aussi acquis une autre chose très importante en grandissant dans une église noire d'une grande ville, c'est l'héritage de la musique noire américaine, en particulier celle du Sud notamment le chant a capella et toute la notion de rendre gloire à Dieu à travers le chant.
Le Héraut: Si quelqu'un vous demandait ce qu'est la spiritualité, que répondriez-vous ?
W. R.: La spiritualité, c'est vivre la patience, l'amour, l'humilité et la douceur. C'est un peu ce qu'on lit dans l'Épître aux Galates, dans la Bible: « Le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance. » (5:22, 23)
Le Héraut: Pensez-vous que nous avons tous un sens spirituel ?
W. R.: Oui, je pense que Dieu est en chacun de nous.
Le Héraut: Comment progressez-vous sur le plan spirituel ? Priez-vous chaque jour ?
W. R.: Ma pratique spirituelle personnelle est très, très simple. Chaque jour, je commence par au moins soixante-dix minutes de... comment le décrirais-je ?... ce n'est pas une prière, c'est plutôt une louange. Je ne demande rien. Je passe soixante-dix minutes à remercier Dieu de la perfection de toutes choses, de ce qu'Il est, de Ses caractéristiques. Avant de commencer quoi que ce soit, je me réjouis du fait que je suis complet en Dieu, que tout est bien, que mes besoins sont comblés bien au-delà de ce qui m'est nécessaire. En outre, je prends garde à tout ressentiment qui pourrait se manifester pendant la journée. La rancune constitue l'un des plus gros obstacles aux progrès spirituels.
Le Héraut: Quel rôle la spiritualité jouera-t-elle au cours du prochain millénaire ?
W. R.: Je pense que nous allons vivre une nouvelle naissance sur le plan spirituel, pendant le nouveau millénaire. Les nombreuses choses illusoires dans lesquelles les gens ont placé leur confiance vont changer. Ce changement soulagera la pensée des gens d'un fardeau. Ils verront qu'ils ne peuvent pas s'appuyer sur les choses dont ils dépendaient jusque là. Cela leur ouvrira les yeux, ils prendront conscience de ce qui ne change pas, des choses spirituelles: l'amour, la générosité et l'entraide. C'est cela le roc inébranlable. C'est cela la fondation qui dure éternellement.
Le Héraut: Pour en revenir à votre travail, il doit être intéressant de voir comment les gens à travers le monde partagent leur amour de la musique.
W. R.: En tant que musicien et compositeur, je travaille avec le langage universel de la musique. Ce langage parle aux gens, quelles que soient la couleur de leur peau, leur langue, leur nationalité ou leur religion et ils l'aiment.
Tous les musiciens sont déjà en contact avec l'universalité de la musique. Et la musique est donc comme un fil qui passe d'un être humain à l'autre. Je pense que la musique est une sorte de métaphore spirituelle pour la Vérité, pour Dieu et pour Son unicité.
William E. Moody, rédacteur des magazines de la Christian Science, États-Unis
Dans l'interview qui suit, [Nom omis à la demande de l'auteur], du Christian Science Monitor, s'entretient avec William E. Moody, rédacteur pour Le Héraut de la Christian Science, The Christian Science Journal, le Christian Science Sentinel et le Livret trimestriel de la Christian Science-Leçons bibliques. M. Moody pratique également la guérison chrétienne en qualité de praticien de la Christian Science depuis plus de vingt ans.
Nom omis à la demande de l'auteur: Qu'est-ce exactement que la pratique de la guérison par la Christian Science ? Peut-on la comparer au travail d'un ministre du culte ?
William E. Moody: Les praticiens de la Christian Science consacrent tout leur temps à aider les autres par la prière, en leur permettant de trouver la guérison dans chaque aspect de leur vie. Que ce soit la guérison d'une maladie physique, de problèmes affectifs, de difficultés relationnelles, d'ennuis professionnels, tout ce qui, dans l'existence humaine, a besoin de l'influence curative de Dieu.
Nom omis à la demande de l'auteur: Comment avez-vous commencé ?
W. M.: Je n'ai pas toujours été Scientiste Chrétien. J'ai été élevé dans la religion méthodiste et dans ma famille, on croyait en Dieu. Au moment où je suis entré à l'université, j'avais l'impression de « patauger » sur le plan spirituel. Nous vivions une période très difficile de l'histoire des Etats-Unis. Nous étions en plein milieu de la guerre du Vietnam, et un grand nombre d'hommes et de femmes de mon âge se posaient de très graves questions.
C'est à cette époque que la Christian Science m'a été présentée par une camarade de lycée, qui avait trouvé le livre d'étude de la Christian Science, Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy, de façon inhabituelle. Elle avait commencé sa propre quête spirituelle et s'était rendue à une foire aux livres organisée dans ma ville natale, New Orleans. Elle cherchait des livres sur la religion et la spiritualité. Cette foire aux livres avait pour but de recueillir des fonds au profit de l'orchestre symphonique de New Orleans, et on y vendait des livres d'occasion. Elle a vu Science et Santé, dans la section « religion », au prix de 10 cents. Elle s'est dit que, pour 10 cents, elle n'avait pas grand-chose à perdre. Elle a donc acheté le livre. Elle a alors constaté que non seulement il semblait répondre aux questions qui la perturbaient, mais il apportait aussi une réponse aux questions qu'elle ne s'était pas encore posées. Elle a parlé de sa découverte à plusieurs de ses amis, dont je faisais partie.
Au cours de ces premiers mois passés à examiner la Christian Science, à lire Science et Santé et à m'entretenir avec un praticien de la Christian Science, il s'est produit un changement considérable dans la façon dont je me voyais et dont je voyais le monde autour de moi. Je ne me sentais plus perdu. J'ai commencé à réellement sentir que j'avais une raison d'être et un but dans la vie, et cela provenait d'un nouveau et merveilleux concept de Dieu en tant qu'Amour pur, l'Amour divin, infini, absolu.
A partir de ce moment-là, je suis devenu de plus en plus actif dans l'étude et la mise en pratique de la Christian Science. Cela m'a naturellement conduit à désirer trouver un moyen d'exprimer, de façon concrète, cet amour que j'éprouvais pour Dieu. Quelques années plus tard, j'ai commencé à aider par la prière les personnes qui me le demandaient. Et cela a été le point de départ de ma pratique de la guérison par la Christian Science.
Nom omis à la demande de l'auteur: La spiritualité avait-elle joué un rôle auparavant dans votre vie, ou bien est-ce que cela a été un réveil soudain ?
W. M.: Je pense qu'elle s'était manifestée, mais elle était restée enfouie. Je me souviens qu'une fois j'ai eu une intuition spirituelle pendant un instant, quand j'avais peut-être douze ans. Je me suis toujours souvenu de ce moment où j'ai senti la présence de Dieu.
Plus tard, lorsque j'étais adolescent, j'étais très proche de mon grand-père. Il était tombé malade, mais je ne le savais pas à l'époque. Je me souviens lui avoir rendu visite un soir et je suis venu lui souhaiter bonne nuit. Il lisait sa Bible. Je me suis rendu compte qu'il avait toujours fait cela le soir. Il m'a dit: « C'est vraiment très important de lire ce livre. S'il y avait une seule chose que je pourrais te demander, ce serait de prendre régulièrement le temps de lire la Bible. » Et par amour pour mon grand-père, j'ai dit oui.
Je n'ai pas immédiatement donné suite à ce souhait. Toutefois, quelques années plus tard, tandis que je commençais à étudier la Christian Science, je me suis aperçu que cette étude me conduisait directement vers la Bible et qu'elle l'ouvrait pour moi comme jamais rien ne l'avait fait auparavant. La Bible m'a réellement beaucoup appris sur le plan spirituel. J'ai toujours été reconnaissant à la Christian Science de m'avoir permis de tenir la promesse que j'avais faite à mon grand-père, de nombreuses années auparavant.
"J'ai commencé à avoir conscience de ce concept de Dieu, l'Amour divin, infini, absolu"
Nom omis à la demande de l'auteur: Pensez-vous que ces premiers aperçus de la spiritualité vous conduisaient sur le même chemin que celui que vous suivez aujourd'hui ?
W. M.: En ce qui me concerne, je ne pense pas en termes de chemins différents. Je pense que notre voyage spirituel, au niveau individuel, est simplement notre voyage. Il commence quelque part, il continue, et je ne pense pas qu'il ait une fin. Donc, en ce sens, c'est le même chemin, parce que c'est le même voyage. Je poursuis ce voyage. Je n'ai certainement pas encore découvert tout ce que j'espère découvrir. Et je n'ai pas encore appris tout ce que j'espère apprendre.
Nom omis à la demande de l'auteur: Au cours de ce voyage, avez-vous fait une « escale » ou avez-vous eu des doutes ?
W. M.: Comme dans toutes relations suivies un mariage ou une amitié profonde la relation que vous avez avec Dieu dure toute la vie. Il vous faut l'entretenir. Certains jours sont meilleurs que d'autres; certains jours, je me sens plus proche de Dieu que d'autres. Mais je sais qu'Il est avec moi, à chaque instant.
Nom omis à la demande de l'auteur: Pouvez-vous, en quelques mots, décrire la Christian Science à quelqu'un qui n'en aurait jamais entendu parler ?
W. M.: Je n'essaierais pas de la décrire d'un point de vue confessionnel. Pour moi, la Christian Science est bien vaste que cela. Je pense qu'il s'agit en réalité de la Science du Christ, la Science du christianisme, qui se rapporte aux lois de Dieu. Ces lois sont à la portée de chacun de nous sans exception, quelle que soit notre tradition religieuse. C'est ainsi que Mary Baker Eddy elle-même la définit: la loi de Dieu, la loi du bien universel. Ce sont des lois que nous pouvons comprendre, mettre en pratique et démontrer. Elles régénèrent et transforment notre existence, elles nous font voir la réalité sous un jour nouveau. Elles apportent la guérison.
Nom omis à la demande de l'auteur: Pourriez-vous définir ce qu'est la spiritualité ?
W. M.: Il existe tant de concepts différents de la spiritualité aujourd'hui ! Il y en a toute une gamme: de la thérapie du cristal à certains aspects de l'astrologie jusqu'à la relation profonde qu'une personne entretient avec Dieu. Pour moi, la spiritualité constitue un élément absolument essentiel de notre être. C'est ce qui définit qui nous sommes réellement, les fils et les filles de Dieu. La spiritualité se rapporte vraiment à notre nature divine, en tant que création de Dieu. Elle nous fait comprendre cette nature divine, elle nous fait prendre conscience de sa présence et de son pouvoir. La spiritualité, c'est vivre en présence de Dieu et être conscient de Son pouvoir.
"Notre voyage commence quelque part, il continue, et je ne pense pas qu'il ait une fin"
Nom omis à la demande de l'auteur: La spiritualité est-elle une chose innée que chacun a en soi ou doit-on faire des efforts pour l'acquérir ?
W. M.: Je pense que c'est inné. La spiritualité constitue ce qu'il y a de plus réel en chacun de nous. Devons-nous travailler pour qu'elle se révèle ? Oui, parce que très souvent, elle se cache sous un grand nombre de choses. Le matérialisme de notre époque tente de dissimuler la spiritualité. Il essaie de nous dire qu'elle n'a aucune place dans notre existence que le bonheur, la paix, la joie, la satisfaction dépendent d'une plus grande et d'une meilleure matérialité. Je pense que nous avons des efforts à accomplir par rapport à la spiritualité, mais pas pour la créer. Elle est déjà là. Ce qu'il faut faire consiste plutôt à prier avec constance, à vivre en toute humilité notre relation avec Dieu, nos semblables et le monde qui nous entoure. C'est nous revêtir d'humilité et prendre conscience de la grâce de Dieu être prêt à exprimer l'amour lorsqu'il serait plus facile de ne pas aimer.
Nom omis à la demande de l'auteur: Vous avez parlé de la lecture régulière de la Bible, cela vous est-il indispensable pour entretenir votre spiritualité ?
W. M.: Prenons l'exemple d'un jardin. Vous pourriez vous passer d'entretenir votre jardin, et pendant quelques années, vos fleurs pousseraient sans doute. Mais si vous ne vous en occupez absolument jamais, il est certain que les mauvaises herbes vont l'envahir. Je crois donc qu'il est nécessaire d'entretenir le jardin de notre cœur, d'en arracher les mauvaises herbes qui tentent de nous cacher notre relation avec Dieu.
Nom omis à la demande de l'auteur: L'entretien du jardin de notre cœur inclut-il l'étude ?
W. M.: En ce qui me concerne, il est important que j'étudie la Bible, et pour moi cette étude inclut aussi Science et Santé. Étudier ces deux ouvrages constitue un élément essentiel dans l'entretien de ma spiritualité.
Nom omis à la demande de l'auteur: Pensez-vous que la Christian Science a des points communs avec les autres courants de pensée religieux ?
W. M.: En un sens, le point commun qui unit tous ceux qui cherchent la vérité spirituelle, c'est le fait même de chercher. Toute personne qui cherche tente d'aller au-delà d'elle-même elle essaie d'atteindre une réalité plus profonde et une relation plus étroite avec l'Être suprême. Chaque fois qu'on reconnaît, d'une certaine façon, l'existence d'un seul Dieu et le lien éternel qui unit l'homme à Dieu, il existe un point commun entre nous. Notre foi sera évidemment composée d'éléments très différents. Néanmoins, nous pouvons nous unir en nous basant sur le fait que le Seigneur notre Dieu est le seul Dieu.
Nom omis à la demande de l'auteur: Il existe de nombreuses façons de manifester la spiritualité. Et qu'en est-il si votre recherche spirituelle vous ramène à vous-même au lieu de vous guider vers Dieu ?
W. M.: C'est l'un des dangers dont il faut se préserver: s'assurer que la recherche spirituelle ne se concentre pas entièrement sur soi-même. Tout ce que Jésus a enseigné conduisait à tourner notre existence vers l'extérieur, vers Dieu. L'amour spirituel n'est pas un amour égocentrique. C'est l'amour de Dieu reflété, ce qui veut dire que nous devons aimer de manière universelle. Ce que nous fait espérer notre voyage spirituel individuel est extraordinaire et merveilleux. Cela dépasse les dimensions mortelles. Il s'agit d'être réellement conscient de la présence de Dieu dans notre vie, de ressentir Son amour, quelles que soient les circonstances. Savoir qu'il existe un pouvoir prêt à nous guérir, à nous sauver et à nous montrer la vérité, cela vaut tous les efforts que nous accomplirons pour y parvenir. C'est la perle de grand prix.
