Il y a quelque temps, quelqu'un m'a dit: « Jésus a accompli des miracles en guérissant les malades et même en ressuscitant les morts, mais Dieu lui avait donné un pouvoir spécial afin de réaliser ces miracles. Alors pourquoi les Scientistes Chrétiens essaient-ils de l'imiter? N'est-ce pas là un blasphème? »
En entendant cela, je me suis souvenue du récit biblique dans lequel Jésus guérit un homme de la paralysie (voir Matth. 9:2–7). Lorsque l'homme fut amené vers Jésus, le Maître lui dit: « Prends courage, mon enfant, tes péchés te sont pardonnés. » Quelques scribes qui l'observaient considérèrent qu'il avait blasphémé. Le récit continue: « Et Jésus, connaissant leurs pensées, dit: Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées dans vos cœurs? Car, lequel est le plus aisé, de dire: Tes péchés te sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi, et marche? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés: Lève-toi, dit-il au paralytique, prends ton lit, et va dans ta maison. Et il se leva, et s'en alla dans sa maison. »
Depuis des siècles, on a cru que le pouvoir de guérir qu'avait Jésus était un don surnaturel qu'il était seul à posséder, alors même qu'il affirma: « Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais. » (Jean 14:12.) La guérison par des moyens spirituels était largement pratiquée par les premiers chrétiens, mais on considère que cet art s'est perdu après le troisième siècle de notre ère. Grâce à sa découverte de la Christian Science, en 1866, Mary Baker Eddy montra que les guérisons décrites dans la Bible, qui étaient vues comme des interventions miraculeuses de la Divinité dans les affaires humaines, constituaient en réalité des démonstrations, ou preuves, de la loi divine toujours présente. Ces démonstrations illustraient la supériorité de la loi divine sur les prétendues lois matérielles.
Comment utiliser pleinement le pouvoir du Christ, la Vérité, dans la guérison? La réponse à cette question est donnée dans la Bible et les écrits de Mary Baker Eddy. Par exemple, elle déclare: « Vivre de façon à maintenir la conscience humaine en rapport constant avec ce qui est divin, spirituel et éternel, c'est individualiser le pouvoir infini; et c'est cela, la Christian Science. » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 160.)
Dieu est le Principe divin de tout être réel, et Il s'exprime à travers des lois spirituelles immuables. Il est toujours parfait, et cette perfection s'exprime toujours dans l'homme, même s'il se peut qu'elle soit temporairement cachée par les croyances du matérialisme. Lorsque notre pensée est réceptive à la vérité spirituelle, le voile de la matérialité se lève un peu, et nous discernons la sérénité et la permanence de la création de Dieu, toute harmonieuse et sans défaut. Nous prenons aussi conscience de la santé toujours présente et inaltérable.
En étudiant la Science du christianisme, nous avons tous la possibilité d'apprendre à utiliser le pouvoir spirituel qui guérit.
Au lieu de prier Dieu afin qu'Il intervienne par quelque moyen surnaturel, il nous est possible de prier pour mieux percevoir Sa loi du bien, qui, en réalité, gouverne pour toujours l'homme et l'univers. Nous pouvons prier comme le psalmiste: « Ouvre mes yeux, pour que je contemple les merveilles de ta loi! » (Ps. 119:18.) A mesure que nos yeux s'ouvrent spirituellement à la Vérité, nous voyons plus distinctement l'homme tel qu'il est réellement, c'est-à-dire l'image et la ressemblance de Dieu, parfait, sans péché, complet, ne manquant de rien.
Assez récemment, j'ai eu la preuve du pouvoir infini qu'a Dieu de guérir. Il y a trois ans environ, une petite grosseur est apparue sur mon cou. Comme elle n'était pas douloureuse, je n'y ai pas prêté attention. Or, elle a continué à grandir au point que je devais porter des robes et des corsages à col montant afin de la cacher. Un jour, tôt dans la matinée, une parente est venue me rendre visite à l'improviste (avant que j'aie eu le temps de couvrir la grosseur). Elle l'a vue et s'est exclamée: « Oh! Qu'estce que c'est que ça sur ton cou ? »
Cela m'a secouée et m'a fait prendre conscience de la nécessité de prier avec plus de ferveur et de sérieux. J'ai trouvé un grand nombre de passages qui m'ont beaucoup aidée dans la Bible et les œuvres de Mary Baker Eddy, ainsi que dans l'Hymnaire de la Science Chrétienne. En faisant allusion à un concept matériel des choses qui n'a pas conscience de Dieu, Mary Baker Eddy écrit dans Unité du bien: « Ce sens erroné de substance doit céder à Sa présence éternelle, et ainsi se dissoudre. » (p. 60) Et Science et Santé affirme: « Une idée spirituelle ne renferme pas un seul élément d'erreur, et cette vérité enlève convenablement tout ce qui est nuisible. » (p. 463)
Tandis que je continuais à étudier et à prier, j'ai commencé à prendre conscience de mon union avec notre Père céleste, en tant que Son idée, absolument inséparable de Lui, et j'ai éprouvé une paix profonde. A mes yeux, tout ce qui importait, maintenant, c'était de préserver cette prise de conscience céleste de Sa présence. Alors que je priais depuis plusieurs jours, la grosseur, qui ne m'avait pas fait souffrir jusque là, s'est enflammée. Mais alors que je persistais à prier, elle s'est vidée et a séché sans laisser aucune trace. La peau de mon cou est redevenue parfaitement lisse.
Chaque guérison par la Christian Science, petite ou grande, nous permet de mieux comprendre la totalité de Dieu, le bien, et le néant de la matière et de ses inharmonies. Elle nous rend plus clairs le lien indestructible qui unit l'homme à Dieu et la véritable nature spirituelle de l'univers.
En étudiant la Science du christianisme, nous avons tous la possibilité d'apprendre à individualiser — comprendre et utiliser — le pouvoir spirituel qui guérit. Nous sommes à même de mieux saisir les lois de Dieu et d'apprendre à les démontrer grâce à la prière. Même si nos guérisons ne sont pas encore comparables aux merveilleuses démonstrations accomplies par Jésus, nous pouvons toujours, avec patience, suivre son exemple et aller de l'avant en nous appuyant sur la force et la compréhension spirituelles. Chaque aperçu de l'harmonie et de la perfection divines, cachées à la croyance mortelle, mais visibles dans toute leur gloire à la pensée spiritualisée, mène à la guérison.
